Un tribunal pro-houthi juge plus de 100 personnes, dont un vice-ministre

L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a exhorté lundi les défenseurs de la société civile, les femmes, les jeunes et les factions en guerre à s'unir pour promouvoir l'état de droit, la responsabilité, l'égalité des citoyens et la paix. (Photo, AFP / Archives)
L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a exhorté lundi les défenseurs de la société civile, les femmes, les jeunes et les factions en guerre à s'unir pour promouvoir l'état de droit, la responsabilité, l'égalité des citoyens et la paix. (Photo, AFP / Archives)
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Publié le Mardi 22 septembre 2020

Un tribunal pro-houthi juge plus de 100 personnes, dont un vice-ministre

  • Majed Fadhail dénonce le procès et affirme que la justice est utilisée pour régler des comptes et saisir des biens
  • Fadhail a déclaré que les délégués ont échangé des listes de détenus, qui seraient candidats à une libération selon les modalités de la première étape de l'accord

AL-MUKALLA: Un tribunal de la ville yéménite de Sanaa,  sous contrôle houthi, a jugé plus de 100 personnes ce week-end, dont des militants, des politiciens et des chefs tribaux.

Majed Fadhail, vice-ministre des droits de l'homme et membre d'une délégation gouvernementale impliquée dans des pourparlers d'échange de prisonniers avec la milice, a appris son procès par contumace via un avocat basé à Sanaa qui défend les militants exilés devant les tribunaux houthis.

Fadhail a été informé que lui et des dizaines d’autres avaient été accusés de collusion avec les ennemis de la milice.

Le vice-ministre a qualifié le procès d'absurde et a déclaré que les Houthis se servent des autorités judiciaires pour régler leurs comptes avec leurs opposants et justifier la saisie des biens.

"Ces tribunaux absurdes utilisés par la milice houthie ne nous intimideront pas parce que nous n'avons rien à perdre et nous continuerons à résister", a déclaré Fadhail à Arab News.

Il a déclaré que le groupe a fait geler ses comptes bancaires et saisi ses biens personnels dans les zones sous son contrôle.

«Ce qui est étrange, c'est le moment choisi pour cette mascarade. Elle s'est produite pendant que nous sommes en pourparlers dans le cadre de l'accord sur les prisonniers négocié par l'ONU», a-t-il ajouté.

L'avocat qui a informé Fadhail du procès de ce week-end est Abdul Basit Ghazi, qui a déclaré sur Facebook avoir mis le juge au défi de poursuivre un fonctionnaire alors que les Houthis sont en pourparlers avec lui.

Ghazi a également déclaré qu'un chef de tribu avait été jugé par contumace parce que le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi lui avait rendu visite à l'hôpital alors qu'il était malade. C’est aussi le cas l'ancienne ministre Nadia Al-Sakkaf pour avoir comparu à une conférence à Riyad en 2015.

Les délégués du gouvernement internationalement reconnu et des Houthis se sont rencontrés vendredi pour la première fois en sept mois pour finaliser un accord d’échanges de centaines de prisonniers, une rencontre maintes fois ajournée.

Fadhail a déclaré que les délégués ont échangé des listes de détenus, qui seraient candidats à une libération selon les modalités de la première étape de l'accord. Il espère que cette série de pourparlers ne se terminera pas par un échec.

"Je suis optimiste. Les pourparlers vont aboutir cette fois-ci. »

Les observateurs yéménites estiment que des négociations d'échange de prisonniers réussies pourraient conduire à de nouvelles séries de pourparlers de paix pour mettre fin à la guerre.

L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a exhorté lundi les défenseurs de la société civile, les femmes, les jeunes et les factions en guerre à s'unir pour promouvoir l'état de droit, la responsabilité, l'égalité des citoyens et la paix. Il a déclaré que la pandémie de coronavirus avait exacerbé la situation déjà désastreuse du pays.

«Aux Yéménites, en particulier aux membres de la société civile et aux groupes de femmes et de jeunes, je vous salue tous, pour votre courage et votre persévérance», a-t-il déclaré à l'occasion de la Journée internationale de la paix. «Veuillez continuer à défendre un avenir d'égalité de citoyenneté, d'état de droit et de gouvernance responsable pour votre pays. Aux parties belligérantes, je dis: En ce jour, j'espère que vous réfléchissez et que vous trouverez le courage de faire le premier pas pour donner au peuple yéménite la paix dont il a besoin et qu'il mérite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: un mort dans une frappe israélienne dans le sud

Des personnes inspectent un véhicule incendié qui aurait été touché par une frappe israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
Des personnes inspectent un véhicule incendié qui aurait été touché par une frappe israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi dans un nouveau raid israélien visant un véhicule près de la ville côtière de Saïda, dans le sud du Liban
  • Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban

GHAZIYEH: Une personne a été tuée vendredi dans un nouveau raid israélien visant un véhicule près de la ville côtière de Saïda, dans le sud du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant viser combattants et infrastructures du mouvement islamiste libanais soutenu par l'Iran.

"Le raid mené par l'ennemi israélien contre une voiture sur la route Saïda-Ghaziyeh a fait un mort", a indiqué le ministère de la Santé.

Après la frappe, le véhicule tout-terrain a pris feu, provoquant un nuage de fumée noire dans le ciel, selon un journaliste de l'AFP sur place. L'armée libanaise a bouclé la zone et les pompiers sont intervenus pour maîtriser les flammes.

La frappe n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais l'armée israélienne a affirmé avoir tué plusieurs combattants du Hezbollah parmi lesquels des "commandants" cette semaine dans le sud du pays.

Après le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du Hamas sur le sol israélien, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, tirant des roquettes sur le territoire israélien, disant agir ainsi en soutien aux Palestiniens.

En septembre 2024, le conflit a dégénéré en guerre ouverte avec des bombardements israéliens intenses au Liban qui ont décimé la direction du Hezbollah et fait plus de 4.000 morts, selon les autorités.


Explosion au port de Beyrouth: première comparution d'un ex-ministre

Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
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  • Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020
  • En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques

BEYROUTH: Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.

En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques.

Une série d'actions en justice avaient en outre été intentées contre lui par des responsables politiques et fonctionnaires cités dans l'enquête, notamment l'ancien ministre de l'Intérieur, Nohad al-Machnouk, soupçonné de "négligence et manquements".

Le juge a repris en février ses investigations, après l'élection de Joseph Aoun à la présidence de la République et la nomination d'un Premier ministre réformateur, Nawaf Salam, qui se sont tous deux engagés à garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire.

Selon la source judiciaire qui a requis l'anonymat, l'interrogatoire a porté sur un rapport que M. Machnouk avait reçu le 5 avril 2014, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, concernant la "détention d’un navire dans les eaux territoriales libanaises, dont l’équipage avait demandé à être autorisé à reprendre la mer".

Le 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire a dévasté des pans entiers de la capitale libanaise.

La déflagration a été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium acheminées par navire, malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.

Pointées du doigt pour négligence criminelle, les autorités libanaises, qui étaient au courant des dangers encourus, ont rejeté toute enquête internationale.

L'enquête avait notamment été suspendue après les accusations de partialité du juge proférées par le Hezbollah, désormais très affaibli par sa dernière guerre contre Israël fin 2024. Le parti qui dominait la vie politique libanaise avait demandé le renvoi de M. Bitar.

Deux juges de la direction des enquêtes de Paris sont attendus à Beyrouth à la fin du mois, pour présenter à M. Bitar les éléments recueillis par la justice française, trois ressortissants français figurant parmi les victimes, selon une source judiciaire.

Le 11 avril, deux anciens hauts responsables de la sécurité avaient également comparu pour la première fois devant M. Bitar.


Cellule terroriste: Amman partage les détails de l’enquête avec Beyrouth

Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
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  • Beyrouth ne sait pas si des citoyens libanais sont impliqués dans un groupe de fabrication de missiles
  • Les services de renseignement de l'armée arrêtent deux Palestiniens pour contrebande d'armes à la frontière libano-syrienne

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a été informé, mercredi, par le roi Abdallah de Jordanie des résultats de l'enquête sur une cellule de fabrication de missiles découverte en Jordanie. Deux membres de cette cellule avaient été envoyés au Liban pour y suivre une formation.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a exprimé la «pleine disposition du Liban à la coordination et à la coopération» entre les deux pays et a chargé le ministre de la Justice Adel Nassar de travailler avec son homologue jordanien, en coopération avec les agences de sécurité et judiciaires, sur les enquêtes et l'échange d'informations.

Une source judiciaire a déclaré à Arab News que les services de renseignement de l'armée libanaise «suivaient de près l'affaire de la cellule terroriste et nous ne savons pas encore si des Libanais sont impliqués».

«Cette agence a demandé à la Jordanie de lui fournir des informations concernant les enquêtes, de s'appuyer sur les enquêtes libanaises et, dans le cas où une implication libanaise serait prouvée, l'affaire serait alors renvoyée à la justice libanaise», a déclaré cette personne.

Parallèlement, les services de renseignement de l'armée libanaise ont déclaré avoir arrêté deux Palestiniens dans la ville de Sidon, dans le sud du pays, pour «commerce et contrebande d'armes militaires à travers la frontière libano-syrienne, et ont saisi plusieurs armes et munitions militaires en leur possession».

Le commandement de l'armée a déclaré que les détenus faisaient l'objet d'une enquête sous la supervision du pouvoir judiciaire.

Les médias ont rapporté que les deux hommes étaient des membres de l'appareil de sécurité du mouvement Hamas à Sidon.

Aucune agence de sécurité officielle n'a confirmé l'existence d'un lien entre les arrestations et la cellule jordanienne.

Mardi, l'agence de presse jordanienne a cité des responsables des services de renseignement qui ont déclaré qu'«une série de complots visant la sécurité nationale du pays ont été déjoués et 16 personnes soupçonnées de préparer des actes de chaos et de sabotage ont été arrêtées».

Les plans prévoyaient la production de missiles à l'aide de matériaux locaux et de composants importés. Des explosifs et des armes à feu ont été découverts, ainsi qu'un missile dissimulé prêt à être utilisé.

Les 16 suspects sont soupçonnés d'avoir participé à la mise au point de drones, d'avoir recruté et formé des individus au niveau national et d'en avoir envoyé d'autres à l'étranger pour qu'ils y poursuivent leur formation.

Selon les déclarations des suspects, deux membres de la cellule – Abdallah Hicham et Muath al-Ghanem – ont été envoyés au Liban pour coordonner leurs activités avec une figure importante de l'organisation et recevoir une formation.

En décembre, l'armée libanaise a lancé un processus de désarmement des factions palestiniennes situées à l'extérieur des camps de réfugiés palestiniens. Ces factions, fidèles à l'ancien régime syrien, étaient principalement basées dans la région de la Békaa, le long de la frontière avec la Syrie, et dans la région méridionale.

Le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé «l'entière solidarité du Liban avec la Jordanie dans la lutte contre les complots qui menacent sa sécurité et sa stabilité» et sa «volonté de coopérer avec les autorités jordaniennes en cas de besoin concernant les informations selon lesquelles certaines personnes impliquées dans ces complots ont reçu une formation au Liban», selon son bureau de presse.

Lors du lancement du projet de réhabilitation de la route de l'aéroport de Beyrouth, M. Salam a déclaré que les questions de sécurité sur la route de l'aéroport étaient «en cours d'examen avec le ministre de la Défense Michel Menassa et le ministre de l'Intérieur Ahmed Hajjar».

Au cours des dernières 48 heures, la municipalité de Beyrouth a entrepris des efforts pour retirer des rues de la capitale les drapeaux des partis et les images des politiciens et des chefs de partis, en particulier ceux qui sont associés au Hezbollah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com