DUBAÏ: Plus de vingt créateurs du Liban présenteront leurs articles à l’occasion de la Dubai Design Week, qui débutera le 8 novembre prochain. Le Beirut Concept Store a été conçu par Mariana Wehbe, une experte libanaise en relations publiques qui s’est récemment installée aux Émirats arabes unis en raison de la situation économique et politique désastreuse du Liban.
Mme Wehbe demeure fidèle à sa vocation: soutenir les talents libanais à l’étranger. «Même si nous avons quitté notre pays, notre combat doit continuer d’une manière ou d’une autre. Le mien consiste à m’engager auprès de la communauté créative», déclare-t-elle à Arab News. «C’est mon premier projet ici. J’ai l’impression de redonner à ma ville, Beyrouth, ce qu’elle m’a donné», ajoute-t-elle.
Wehbe a choisi une sélection d’articles qui correspondent à différents budgets. Les catégories vont des meubles modernes à la céramique en passant par les objets ménagers, les articles de décoration et les souvenirs. Les visiteurs pourront ainsi admirer les bols en céramique colorée de Hala Matta et Souraya Haddad, les chandeliers raffinés de Nathalie Khayat et les chaises durables de Post Industrial Crafts.
«Tous ces articles sont fabriqués au Liban, y compris les installations», précise Wehbe. L’espace s’inspire d’une scénographie intitulée The Dream. Imaginée par Rumi Dalle, elle comprend des oreillers conçus depuis les années 1950 jusqu’à nos jours. «Ce sont les oreillers sur lesquels nous dormons, rêvons d’un avenir meilleur, pleurons et crions», explique Wehbe.
La boutique, située au Dubai Design District, proposera également aux plus jeunes des cartes postales et des sacs fourre-tout originaux sur lesquels est écrit «I left my heart in Beirut» («J’ai laissé mon cœur à Beyrouth») ou «Hummus Lover» («Amateur de houmous»), conçus par la marque Beirut Je T'aime, ainsi que des copies d’Anatomy of a Hummus Plate, un livre de The Art of Boo qui présente des dessins humoristiques à visée sociopolitique sur le Liban.
Wehbe avait à cœur de réunir les artistes établis et émergents dans un même endroit. «Il s’agit presque de tutorat», confie-t-elle, évoquant l’aménagement spécifique du lieu, qui permet aux jeunes artistes de tirer profit de l’expérience des plus anciens.
Bien que l’exposition constitue en quelque sorte un témoignage et une célébration de la créativité et du savoir-faire libanais, sa mise en place n’a pas été aisée en raison des coupures d’électricité, des problèmes de douanes et des retards d’expédition qui se sont produits dès le lendemain de l’exportation des marchandises vers Dubaï.
«Nous aurions pu rater complètement l’exposition», souligne Wehbe. «C’est un combat perpétuel, particulièrement stressant pour les créateurs; en même temps, nous sommes profondément reconnaissants que cette possibilité nous soit offerte», conclut-elle.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com