Crise algéro-marocaine: le Sahara occidental «n'est pas à négocier», affirme le roi Mohammed VI

«Aujourd'hui comme par le passé, la "Marocanité" du Sahara ne sera jamais à l'ordre du jour d'une quelconque tractation», a souligné le roi du Maroc, Mohammed VI. (Photo, MAP)
«Aujourd'hui comme par le passé, la "Marocanité" du Sahara ne sera jamais à l'ordre du jour d'une quelconque tractation», a souligné le roi du Maroc, Mohammed VI. (Photo, MAP)
Short Url
Publié le Dimanche 07 novembre 2021

Crise algéro-marocaine: le Sahara occidental «n'est pas à négocier», affirme le roi Mohammed VI

  • Le discours du souverain marocain, très attendu, survient au moment où les relations entre les deux frères ennemis du Maghreb sont au plus bas
  • «En fait, si nous engageons des négociations, c'est essentiellement pour parvenir à un règlement pacifique de ce conflit régional artificiel» , a souligné Mohammed VI

RABAT: Le Sahara occidental, territoire disputé entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis soutenus par l'Algérie, "n'est pas à négocier", a déclaré samedi le roi du Maroc Mohammed VI, plaidant cependant pour un "réglement pacifique" du conflit qui oppose les deux frères ennemis du Maghreb.  

"Aujourd'hui comme par le passé, la 'Marocanité' du Sahara ne sera jamais à l'ordre du jour d'une quelconque tractation", a souligné le monarque marocain, dans un discours retransmis par la télévision nationale.

"De fait, la 'Marocanité' du Sahara est une vérité aussi pérenne qu'immuable. Elle ne souffre, de ce fait, aucune contestation", a assuré Mohammed VI.

Cette déclaration s'inscrit dans un contexte de vives tensions avec l'Algérie à propos de l'ancienne colonie espagnole.

"Si nous engageons des négociations, c'est essentiellement pour parvenir à un règlement pacifique de ce conflit régional artificiel", a poursuivi Mohammed VI dans un discours prononcé à l'occasion du 46e anniversaire de la "Marche Verte" vers le Sahara occidental. 

En novembre 1975, à l'appel du roi Hassan II, 350 000 Marocains franchirent à pied la frontière du Sahara occidental, alors colonie espagnole, au nom de "l'appartenance" du territoire au royaume.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé il y a une semaine les parties au conflit à reprendre les négociations "sans conditions préalables et de bonne foi".

Ces négociations sont à reprendre, sous l'égide du nouvel émissaire de l'ONU, l'Italo-Suédois Staffan de Mistura, "en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable" dans la perspective d'une "auto-détermination du peuple du Sahara occidental", précise l'ONU, dans une résolution qui prolonge d'un an la mission onusienne (Minurso) dans la région.

Le discours du souverain marocain, très attendu, est intervenu au moment où les relations entre les deux frères ennemis du Maghreb sont au plus bas. 

En août dernier, après des mois de frictions, Alger a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, l'accusant "d'actions hostiles". Rabat a regretté une décision "complétement injustifiée".

La tension est encore montée d'un cran ces derniers jours après que l'Algérie a fait état d'un bombardement ayant causé la mort de trois camionneurs algériens au Sahara occidental, territoire disputé entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, qu'Alger a attribué à Rabat.

Reconnaissance américaine

Dans son discours, le roi s'est félicité de la décision de l'ex-président Donald Trump, en décembre 2020, de reconnaître la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, en contrepartie d'une normalisation des relations du Maroc avec Israël.

"Elle est le corollaire naturel de l'appui constant des administrations américaines antérieures et l'illustration de leur apport constructif au processus de règlement de la question du Sahara", s'est-il réjoui.

Enfin, Mohammed VI a salué l'intervention des Forces armées royales (FAR) qui "ont restauré la libre circulation des personnes et des marchandises au point de passage de Guerguerat" reliant le Maroc et la Mauritanie.

Le 13 novembre 2020, un cessez-le-feu conclu en 1991 entre le Maroc et le Front Polisario sous les auspices de l'ONU avait volé en éclats après le déploiement de troupes marocaines à l'extrême sud du Sahara occidental pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie, selon eux illégale. 

Le Polisario a depuis décrété l'état de guerre.

"Cette action pacifique ferme a mis un terme aux provocations et aux agressions dont le Maroc avait déjà signalé à la communauté internationale la gravité pour la sécurité et pour la stabilité de la région", a justifié le monarque.

Le Sahara occidental, situé sur la côte atlantique et bordé par le Maroc, la Mauritanie et l'Algérie, est considéré comme un "territoire non autonome" par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif. Avec son riche sous-sol minier et ses côtes poissonneuses, il s'agit du seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial reste en suspens.

Le Maroc en contrôle 80% et propose une large autonomie sous sa souveraineté, tandis que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination.


Washington annonce avoir arrimé la jetée à Gaza, prête à recevoir de l'aide

Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
Short Url
  • Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël
  • Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation

JERUSALEM: Les Etats-Unis ont annoncé avoir achevé jeudi une jetée provisoire sur la côte de Gaza, devant permettre d'acheminer plus d'aide dans le territoire ravagé par sept mois de guerre et dont les principaux points d'entrée sont bloqués depuis plus d'une semaine.

Des militaires américains "soutenant la mission humanitaire de livraison d'aide supplémentaire aux civils palestiniens dans le besoin, ont arrimé la jetée temporaire à la plage de Gaza", indique sur X le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient (Centcom).

"Il est prévu que des camions chargés d'aide humanitaire commencent à accoster dans les prochains jours", poursuit le Commandement, précisant que l'aide sera remise à l'ONU qui "coordonnera sa distribution dans Gaza".

Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a toutefois indiqué que les négociations se poursuivaient concernant la distribution de l'aide.

"Nous finalisons nos plans opérationnels pour assurer que nous sommes prêts à gérer (l'aide) quand la jetée flottante sera totalement opérationnelle, tout en assurant la sécurité de notre personnel", a-t-il déclaré.

Répétant la préférence de l'ONU pour la voie terrestre, il a estimé que l'aide humanitaire "ne peut pas et ne devrait pas dépendre d'une jetée flottante loin de là où les besoins sont les plus aigus".

Que l'aide arrive "par la mer ou par la route, sans carburant elle n'arrivera pas aux gens qui en ont besoin", a-t-il insisté.

Interrogé sur ces inquiétudes, un porte-parole du Département d'Etat américain, Vedant Patel, a indiqué que les Etats-Unis travaillaient avec l'ONU sur les modalités. Mais "de notre point de vue, nous pensons que c'est prêt à fonctionner et que l'aide va commencer à arriver dès que possible".

Le vice-amiral Brad Cooper du Centcom, a annoncé l'arrivée "d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours (...) réparties entre plusieurs bateaux".

"Des milliers de tonnes d'aide sont dans les tuyaux", a-t-il ajouté, précisant que l'aide sera contrôlée en amont à Chypre. "Il n'y aura pas de soldat américain au sol à Gaza."

A terme, Washington espère l'arrivée de l'équivalent de "150 camions par jour", a précisé une porte-parole du Pentagone.

Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël, allié historique des Etats-Unis, à l'acheminement terrestre de l'aide vers la bande de Gaza.

Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation.

Il doit y débarquer environ 100 tonnes d'abris temporaires pour les habitants de Gaza, quelque 2,4 millions de personnes dont environ 70% ont été déplacées par la guerre, dans un territoire déjà surpeuplé et assiégé depuis sept mois.

La marine et des troupes d'infanterie encadrent cette "opération humanitaire", a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne, Nadav Shoshani.

Mercredi, plus de 200 camions sont entrés à Gaza, via le passage d'Erez-Ouest et celui de Kerem Shalom, chargés notamment de farine et de carburant (76.000 litres) et "nous allons les transférer au Programme alimentaire mondial pour approvisionner les organisations et les boulangeries à travers Gaza", a-t-il déclaré.

Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza en riposte à une attaque sanglante sur son sol de commandos du Hamas et ses alliés, le 7 octobre.

L'aide internationale, strictement contrôlée par les autorités israéliennes, arrivait déjà au compte-gouttes, mais son entrée à Gaza est désormais largement entravée aux deux principaux points de passage -Kerem Shalom depuis Israël et Rafah depuis l'Egypte.

L'armée israélienne s'est emparée le 7 mai du côté palestinien du passage de Rafah, par lequel transitait la totalité du carburant indispensable au fonctionnement des infrastructures et hôpitaux de Gaza et à la logistique humanitaire.

Depuis, l'Egypte refuse de coordonner l'acheminement de l'aide avec Israël par Rafah, les deux pays se renvoyant la responsabilité du blocage.

Fermé plusieurs jours début mai après avoir essuyé des tirs de roquettes du Hamas, Kerem Shalom est officiellement ouvert, mais des organisations humanitaires affirment ne pas pouvoir y collecter l'aide acheminée, faute de carburant et en raison de combats alentour.


Un pèlerin français traverse treize pays pour accomplir l’Omra

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
Short Url
  • M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres
  • «C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar

MÉDINE: Le pèlerin français Mohammed Boulabiar a passé huit mois à parcourir treize pays pour accomplir l’Omra, a rapporté mercredi l’agence de presse saoudienne (SPA).

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres.

Il est parti de Paris le 27 août 2023 et a traversé la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine, la Grèce, la Turquie et la Jordanie avant d’arriver en Arabie saoudite.

Muni uniquement d’une carte et d’un sac contenant des provisions de première nécessité et une tente ne pesant que 25 kilos, M. Boulabiar raconte avoir passé la plupart de ses nuits dans des mosquées situées le long de la route ou chez des étrangers généreux qui l’ont accueilli dans leur maison.

Pour M. Boulabiar, l’aspect le plus difficile du voyage était la météo.

«Je suis parti en été et je suis arrivé au printemps, traversant l’automne et l’hiver, affrontant les tempêtes et le tonnerre. À un moment donné, une tempête de neige à la frontière grecque a retardé mon voyage d’une semaine», se souvient-il.

«C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien s’entretient avec des dirigeants arabes en marge du sommet de Manama

Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
Short Url
  • Le prince héritier a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne
  • Il a souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne»

RIYAD: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré plusieurs dirigeants arabes en marge du Sommet de la Ligue arabe, qui se tient aujourd’hui à Manama.

Le prince héritier s’est entretenu avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, le roi Abdallah de Jordanie, le président syrien, Bachar al-Assad, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Le sommet portait essentiellement sur la guerre entre Israël et le Hamas. Le prince héritier a déclaré dans son discours que le Royaume «insistait sur la nécessité d’une collaboration continue pour faire face à l’agression brutale contre la Palestine».

Il a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne et en garantissant l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

Le prince héritier a également souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne sur la base des résolutions légitimes de l’ONU et de l’Initiative de paix arabe, garantissant ainsi le droit du peuple palestinien à établir un État indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com