Avec une radio en hébreu, les Palestiniens parlent aux Israéliens

Au cours des dernières semaines, la chaîne et son site web en anglais ont consacré une grande partie de leurs programmes aux six ONG palestiniennes désignées «groupes terroristes» par Israël. (Photo, AFP)
Au cours des dernières semaines, la chaîne et son site web en anglais ont consacré une grande partie de leurs programmes aux six ONG palestiniennes désignées «groupes terroristes» par Israël. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 06 novembre 2021

Avec une radio en hébreu, les Palestiniens parlent aux Israéliens

  • L'équipe de «Jerusalem 24» ne diffuse pas en arabe à destination des Palestiniens, mais en hébreu et en anglais, pour les Israéliens
  • Objectif: donner une voix à la jeunesse palestinienne pour présenter sa propre vision de l'actualité aux Israéliens

RAMALLAH : "Il est six heures du soir et voici les informations du jour", lance en hébreu Rima Moustafa, présentatrice d'une nouvelle radio basée à Ramallah, en Cisjordanie occupée, qui tente de faire découvrir aux Israéliens le quotidien des Palestiniens.

Dans un studio lumineux équipé de technologies de pointe, l'équipe de "Jerusalem 24" ne diffuse pas en arabe à destination des Palestiniens, mais en hébreu et en anglais, pour les Israéliens.

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(Photo, AFP)

Objectif: donner une voix à la jeunesse palestinienne pour présenter sa propre vision de l'actualité aux Israéliens.  

"Le public israélien entend les médias qui s'adressent à lui, mais il n'entend pas l'autre voix", résume Rima Moustafa, journaliste originaire de Haïfa (nord). 

Elle est employée depuis trois mois par cette radio qui a commencé à diffuser en septembre, et met l'accent sur le conflit israélo-palestinien et ses répercussions sur la société.

Au cours des dernières semaines, la chaîne et son site web en anglais ont consacré une grande partie de leurs programmes aux six ONG palestiniennes désignées "groupes terroristes" par Israël, à la colonisation israélienne à Jérusalem-Est, mais aussi à des pièces de théâtre ou des concerts de musique arabe.

«Enorme fossé»

"Nous voulons combler le vide sur ce qu'il se passe à Jérusalem et dans les zones marginalisées", explique Mai Abou Assab, rédactrice en chef aux cheveux courts et blonds. A Jérusalem, "il y a des expulsions (de Palestiniens) mais le monde fait la sourde oreille".

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Mai Abou Assab. (Photo, AFP)

Seule radio palestinienne à émettre aujourd'hui en hébreu, "Jerusalem 24" n'est toutefois pas la première. À partir du milieu des années 1930, à l'époque de la Palestine sous mandat britannique, la radio Huna al-Quds émettait en trois langues: anglais, arabe et hébreu.

À Tel-Aviv, métropole israélienne située à 65 km de Ramallah, David Haliva, un préparateur physique pour agents de sécurité, s'est mis à écouter cette nouvelle radio.

"Les Israéliens ne connaissent pas la société palestinienne (...) Il y a un énorme fossé entre ce que nous pensons savoir et la réalité", reconnait-il.

"Il y a des choses que nous avons en commun, il y a une pénurie (...) de logements et de permis de construire", estime-t-il auprès de l'AFP.

Mais s'il est impressionné par le "professionnalisme" des bulletins d'information et le rejet affiché de la violence, il tique sur certaines expressions comme le terme "occupation" pour décrire la réalité à Jérusalem-Est.

L'Etat hébreu occupe depuis 1967 cette partie palestinienne de la Ville Sainte, ensuite annexée, et dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

Fin 2017, les Etats-Unis de Donald Trump avait reconnu l'ensemble de Jérusalem comme la capitale d'Israël, ce qui avait ulcéré les Palestiniens au point de couper les ponts avec Washington, avant un rapprochement sous Joe Biden.

Si "Jerusalem 24" n'hésite pas à critiquer la politique du gouvernement israélien, elle n'épargne pas pour autant l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui exerce un pouvoir limité sur la Cisjordanie occupée.

La musique pour unir?

"Nous critiquons l'Autorité et Israël, mais nous le faisons avec professionnalisme", assure Mohammed Hamayel, l'un des présentateurs de la chaîne, qui se dit "insatisfait" du paysage médiatique israélien où le point de vue des Palestiniens peine, selon lui, à s'imposer.

L'idée de cette radio a commencé à germer en 2015 alors que la Ville Sainte était le théâtre d'une vague d'attaques au couteau par des Palestiniens sur des Israéliens, et de tirs, parfois meurtriers, par les forces de sécurité israéliennes sur des assaillants réels ou présumés, raconte Mai Abou Assab.

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(Photo, AFP)

Pour réaliser le projet, l'équipe a contacté des donateurs étrangers, dont l'ONG danoise Church Aid qui apporte aujourd'hui des financements dans le cadre d'un programme visant à faire découvrir de jeunes voix.

Mais avec une petite équipe de six journalistes, "Jerusalem 24" se rabat sur de longues plages musicales pour remplir les ondes et tenter d'attirer de nouveaux auditeurs. 

En conduisant à Tel-Aviv, David Haliva tapote le volant de ses doigts en écoutant un tube de la pop-star britannique Dua Lipa.

"J'aime la diversité musicale" de cette radio, lance David, qui se félicite d'un autre atout de cette chaîne: l'absence de pub !


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".