Le New Space français met le cap sur les Émirats arabes unis

L’objectif des Emirats est de construire un solide écosystème attractif pour les investisseurs locaux ou étrangers privés (Photo fournie).
L’objectif des Emirats est de construire un solide écosystème attractif pour les investisseurs locaux ou étrangers privés (Photo fournie).
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Publié le Mardi 02 novembre 2021

Le New Space français met le cap sur les Émirats arabes unis

  • Treize pépites françaises ont pu participer aux French Space Days
  • La filière est naissante dans l’Hexagone mais elle s’exporte déjà à l’international

DUBAÏ: Après de grandes entreprises comme Airbus, Thales Alenia ou Safran, établies à l’international depuis des années, c’est au tour des start-up et des PME spatiales françaises de New Space de se lancer à la conquête de nouveaux territoires et notamment celui des Émirats arabes unis (EAU).

Ainsi, treize pépites françaises ont pu participer aux French Space Days, organisés par Business France, en collaboration avec le Centre national d’études spatiales (Cnes), la French Tech, l’Agence spatiale des EAU (UAESA), le Centre spatial Mohammed ben Rachid (MBRSC), et la Fédération internationale d'astronautique (IAF) à l’occasion du 72e Congrès international astronautique (IAC) organisé à Dubaï la semaine dernière.

Une mission «découverte» où des start-up et PME françaises ont pu rencontrer des donneurs d’ordre locaux et mondiaux, présenter leurs technologies pour nouer de nouveaux partenariats.

L’IAC, rendez-vous annuel de la Fédération internationale d’astronautique, est le plus grand événement spatial au monde. Organisé cette année pour la première fois au Moyen-Orient, il a réuni près de quatre mille acteurs et experts du secteur. 

En plus des conférences et tables rondes, il a compté un important volet commercial.

«Ce genre de mission à destination des entreprises spatiales est organisé pour la première fois par Business France au niveau mondial», se félicite Foued Kefif, responsable de l’industrie et de la Cleantech chez Business France. «D’autres actions de ce type seront organisées très prochainement notamment au Japon et en Chine», explique-t-il à Arab News en français.

Une offre française

L'enjeu était de «présenter une offre française adaptée aux Émirats, en matière de technologie spatiale, et des entreprises qui ont un fort potentiel de développement ici. Nous avons collaboré étroitement avec nos partenaires pour amener des technologies dont ils ont vraiment besoin pour réaliser la vision émirienne», explique Foued Kefif.

Une vision bien définie par un pays qui a pourtant accédé tout récemment à l’exploration spatiale, comme en témoigne la mise en orbite de la sonde Hope sur Mars ou les projets d'envoyer sur la Lune le rover lunaire Rashid. Pour la présidente de l’IAF, Pascale Ehrenfreund, «les EAU ne sont plus une nation spatiale émergente, mais un acteur établi».

Et c’est aussi l’avis du Cnes français. «L’ambition spatiale des Émirats est extrêmement élevée. Ils ont des objectifs très précis avec un plan de mise en œuvre très pragmatique, extrêmement intelligent et qui nous permet, à nous aussi, d’apporter quelque chose au programme qui correspond à nos centres d’excellence», précise à Arab News en français Christophe Venet, directeur des relations internationales au Cnes.

La France, premier partenaire des Émirats

Le Cnes a été la première agence spatiale à avoir signé un accord de collaboration avec l’UAESA en avril 2015.

Cet accord portait notamment sur la collaboration scientifique, technique et sur la formation des ingénieurs émiriens. Depuis, l’agence spatiale française a ouvert un bureau à Abu Dhabi.

«Je suis ravi de la collaboration que l’on a aujourd’hui avec les Émirats. C’est une collaboration non seulement avec Dubaï mais aussi au niveau fédéral. C’est impressionnant de voir ce qui a été fait au cours de ces dernières années avec une montée en compétences, en puissance et en technologie», se félicite de son côté le PDG du Cnes, Philippe Baptiste, dans un entretien avec Arab News en français.

En effet, des entreprises françaises travaillent depuis des années sur de nouveaux satellites émiriens et les deux pays développent un satellite d'imagerie hyperspectrale commun pour l'observation de la Terre. 

Mais désormais, la révolution qui a lieu dans le domaine spatial ouvre des horizons à de nouveaux axes de collaboration. 

Longtemps domaine de prédilection des gouvernements et des grandes entreprises, la conquête spatiale s’est récemment ouverte aux nouveaux acteurs industriels: des start-up et des PME.

«C’est lié à la révolution digitale et à la diminution drastique des coûts d'accès à l’espace avec la multiplication de nouveaux lanceurs, et la diminution de leurs prix, notamment grâce aux technologies réutilisables développées aux États-Unis. Ces facteurs font qu’il existe de plus en plus d’acteurs privés et publics qui sont en mesure d’accéder à l’espace, d’envoyer de petits satellites et donc d’avoir des données qu’ils peuvent commercialiser», explique Christophe Venet.

La commercialisation de l’espace devient de plus en plus forte et Dubaï en est une parfaite illustration (Photo fournie).

 

Zoom sur trois entreprises françaises

Les treize entreprises sélectionnées pour participer à l’IAC de Dubaï appartiennent à la filière New Space. 

Elles innovent dans un des trois domaines: l’habitat, la sécurité et la surveillance. Arab News en français a rencontré trois d’entre elles:

Share My Space

Créée il y a quatre ans, Share My Space s’attaque à la problématique des débris spatiaux en proposant des produits et services à haute valeur ajoutée pour la sécurité dans l’espace.

«On détecte et on catalogue des objets, on prédit leurs orbites pour empêcher les collisions et pour rendre possible l’utilisation de toutes les orbites sans qu’il y ait un risque pour les satellites. Notre service donne de l’information indépendante alors qu’aujourd’hui la plupart de l’information est produite par des entités gouvernementales et institutionnelles», explique François Mazieres, responsable commercial chez Share My Space. L’entreprise compte une dizaine de personnes à ce jour, ses clients se trouvent notamment en France, en Europe et en Asie.

Pour cet ancien employé d’Airbus, «l’IAC est un must et une opportunité unique de rencontrer des futurs clients et des institutions». 

Spartan Space

Créée par Peter Weiss avec huit autres cofondateurs en janvier 2021, Spartan Space développe des habitats adaptés aux milieux hostiles tels que l’espace ou les environnements sous-marins.

Son prototype (7 m de diamètre et 7 m de hauteur) d’habitat lunaire gonflable appelé «Euro Hub» a été mis au point en partie dans les locaux d’Air Liquide en France. Il a été exposé en taille réelle à l’IAC toute la semaine.

Avant de prendre part à la conférence IAC, l’entreprise, soutenue par deux astronautes, a reçu un prix de la fondation d'architecture Jacques Rougerie et elle a aussi été invitée à rejoindre l'exposition universelle de Dubaï.

Selon ses cofondateurs, l’invention pourrait déjà trouver des utilisations scientifiques sur Terre, avant de partir dans l’espace. «Notre habitat permettra de tester des technologies, d’entraîner des astronautes, et de simuler des missions. C’est une partie de notre feuille de route vers la Lune», explique Peter Weiss. «Parce que, aujourd’hui, c’est très difficile de dire: nous allons construire des maisons sur la Lune, donnez-nous de l’argent.»

Interstellar Lab

À la tête d’un projet de création d’un village spatial, Interstellar Lab a été fondée par une femme passionnée de l’espace, Barbara Belvisi. La start-up compte aujourd’hui une vingtaine de personnes.

Implantée à la fois à Los Angeles et en région parisienne, elle développe des dômes à environnement contrôlé et autonomes qui fonctionnent en circuit fermé.

Ces modules ont des applications à la fois terrestres et spatiales: Interstellar Lab collabore déjà avec la Nasa et différentes agences spatiales pour développer le système de serre qui va permettre de nourrir les astronautes sur la Lune. «On est sur un horizon long terme avec la construction de la Sustainable Moon base dans le cadre du programme Artémis», ajoute Barbara Belvisi. À court terme et sur Terre, «notre modèle s’appuie sur la commercialisation des serres à environnement contrôlé pour une agriculture plus durable. Notre technologie, très efficace dans les environnements désertiques, trouve aussi ses applications dans les secteurs cosmétique et pharmaceutique.»

«On est encore dans une phase d’essai, et on espère pouvoir déployer entre dix et quinze dômes en 2022, notamment quelques-uns dans la zone du Moyen-Orient. Nous avons déjà soixante-dix commandes pour notre modèle de dôme à deux cent mille dollars.» 

Dubaï, une destination phare 

Ainsi, les treize entreprises françaises sélectionnées par un jury international afin de participer à l’IAC de Dubaï, sont toutes engagées dans la course au New Space, en développant de nouveaux produits et services destinés à faciliter le lancement de satellites, le traitement de leurs données, voire à inventer le futur tourisme spatial.

Un domaine dont les Émirats sont friands, car au-delà des avancées scientifiques et techniques, l’objectif du pays est de construire un solide écosystème attractif pour les investisseurs locaux ou étrangers privés.

«Nous voulons favoriser le développement du secteur privé. Nous mettons l’accent sur l’accueil des start-up et des PME en offrant des installations de recherche & développement (R&D)», déclare Abdalla Almarar, responsable des projets spatiaux à l’UAESA, lors de l’ouverture des French Space Days.

La commercialisation de l’espace devient de plus en plus forte et Dubaï en est une parfaite illustration car leur activité spatiale, dans plusieurs domaines, est très importante. Cela s’est ressenti dans les présentations et à travers le hall des expositions de l’IAC. Les Français veulent profiter de ces nouvelles opportunités commerciales. D’autant que dans certains domaines tels que celui du traitement d’image et de l’imagerie spatiale, «les Français sont aussi forts que les Américains», assure Alain Lapeyre, senior manager business chez Magellium, l’une de treize compagnies venues à Dubaï.

D'où l’organisation de cette première mission commerciale par la France. «On est au début d’une nouvelle collaboration avec le Cnes pour supporter les PME et les start-up spatiales à l’international», renchérit Foued Kefif.

Pour ces dernières, Dubaï est clairement la destination phare en 2021.

«Il faut sauter dans le train et dans ce cas, ce n’est pas un train, c’est un TGV. De plus, la volonté politique est là, ce qui manque parfois en Europe», confie Peter Weiss, chercheur et cofondateur de Spartan Space, une start-up qui développe des habitats gonflables pour permettre aux humains de survivre sur la surface de la Lune ou de Mars. «On est venus dans la région pour trouver des solutions technologiques pour nos sous-systèmes. Nous recherchons aussi des collaborations techniques plus larges et nous avons déjà de belles perspectives de coopération avec le centre MBRSC à Dubaï». 

La compagnie privée Interstellar Lab compte également sur ce congrès pour montrer son savoir-faire. «On développe des dômes à environnement contrôlé qui ont des applications terrestres et spatiales», explique la cofondatrice, Barbara Belvisi. «Nous avons déjà des partenaires en Arabie Saoudite, et nous espérons trouver des investisseurs aux Émirats.»

Désormais, une cinquantaine de compagnies et institutions spatiales opèrent aux Émirats, notamment des entreprises internationales et des start-up, selon l’UAESA.

Ainsi, pour Philippe Baptiste, en plus de l’exploration lunaire, de nouveaux axes de collaboration avec les Émirats seront sans doute liés à ces nouveaux business, «notamment dans le New Space, où il y a une très grande appétence de Dubaï et de la France. Sans oublier l'activité des grands groupes qui reste un enjeu important entre la France et les UAE.»


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.