Loi de finances 2021 : un exercice sous haute tension au Maroc

Le Premier ministre marocain Saad Dine El Otmani, donne une conférence de presse conjointe avec son homologue français, à Paris le 19 décembre 2019 (Photo, AFP)
Le Premier ministre marocain Saad Dine El Otmani, donne une conférence de presse conjointe avec son homologue français, à Paris le 19 décembre 2019 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 20 septembre 2020

Loi de finances 2021 : un exercice sous haute tension au Maroc

  • Réduction du budget de fonctionnement, rationalisation des investissements : les directives du projet de la loi de finances 2021 irritent le patronat
  • « Il faut que l’État rompe avec l’orthodoxie budgétaire classique puisque la conjoncture est exceptionnelle », déclare Abdelmajid Faiz, vice-président de la Commission fiscalité et douane

PARIS : Selon une circulaire relative à l’élaboration du projet de la loi de finances 2021, adressée aux différents départements ministériels en juillet dernier, le chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, appelle les administrations et les institutions publiques à la rationalisation des dépenses publiques. Une décision prise en raison de la conjoncture actuelle de crise mondiale causée par la pandémie de la Covid-19. « L’économie nationale devrait se contracter pour la première fois depuis la fin des années 1990 du fait de l’impact subi par plusieurs secteurs, en particulier ceux qui sont tournés vers l’export », précise la note.

Réduction du budget de fonctionnement

Cette rationalisation des dépenses publiques devrait se traduire par la réduction de la création de postes budgétaires, et en procédant au redéploiement du personnel, par région et par secteur, pour répondre aux éventuels besoins urgents en compétences humaines.

Le chef du gouvernement a aussi recommandé la mise en œuvre d’une gestion optimale des dépenses de fonctionnement, notamment en privilégiant le recours à l’utilisation des énergies renouvelables, ainsi que des outils technologiques permettant d’optimiser l’efficacité énergétique et de réduire les dépenses dédiées aux études.

En outre, s’agissant des dépenses d’investissement, les ministères sont appelés à prioriser les projets en cours de réalisation, et plus particulièrement ceux qui ont été élaborés via des conventions nationales et internationales. La circulaire gouvernementale précise que, dans d’autres cas, les institutions administratives devraient recourir aux mécanismes de financement innovants, comme ceux prévus dans le cadre légal du partenariat public-privé (PPP).

Contrôle des investissements

Concernant les dépenses d’investissement, selon la circulaire, les départements ministériels sont appelés à donner la priorité aux projets en cours de réalisation, en particulier à ceux qui font l’objet de conventions nationales et internationales signées devant le roi, et à recourir aux mécanismes de financements innovants à travers la mise en œuvre du cadre légal du partenariat public-privé.

Le chef du gouvernement précise que ces directives ont pour objectif d’assurer l’équilibre financier de ce projet de loi de finances. Lequel privilégiera la mobilisation des ressources permettant, d’une part, la mise en œuvre des grands projets de réforme, annoncés par le roi dans le discours du trône, et, d’autre part, la concrétisation des engagements budgétaires déjà conclus dans le cadre du programme des réformes, notamment ceux qui concernent la santé, l’éducation et la formation professionnelle, ainsi que les chantiers en cours dans les secteurs des ressources en eau, de l’agriculture et de l’industrie.

Politique budgétaire restrictive

La politique budgétaire est considérée comme restrictive par de nombreux acteurs de la vie économique. Lors de la conférence de presse de la rentrée économique de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), organisée en mode virtuel le 9 septembre dernier, le ton est donné : les directives lancées par le gouvernement ne semblent pas satisfaire les attentes du patronat marocain. « On pensait que le virus allait être saisonnier, aujourd’hui nous n’avons d’autre choix que d’apprendre à vivre avec. Il y a un changement d’état d’esprit à opérer en passant d’une stratégie défensive à une stratégie offensive », affirme Chakib Alj, président du patronat.

Le président de la confédération plaide pour la préservation du tissu productif, l’adoption d’un système de taxation, et surtout pour le maintien de la commande publique à son haut niveau. Il explique que « l’économie souffre », et qu’il faudra « intégrer une dimension sociale » dans la politique gouvernementale. Chakib Alj affirme que cela ne pourra être réalisable sans le maintien de l’emploi et le fait de privilégier les produits locaux. « Ce projet doit instaurer les bases d’une économie plus résiliente et compétitive afin de redonner confiance aux chefs d’entreprises », insiste-t-il.

Ainsi, les pourparlers autour du projet de la loi de finances 2021 risquent d’être houleux. « Il faut que l’État rompe avec l’orthodoxie budgétaire classique puisque la conjoncture est exceptionnelle », déclare pour sa part Abdelmadjid Faiz, vice-président de la Commission fiscalité et douane, dans les colonnes d’un journal marocain.

« Aucun signe d’une véritable relance économique ne transparaît dans le texte, et aucune orientation politique budgétaire ne présage un relèvement substantiel des activités », précise, de son côté, le Centre marocain de la conjoncture.

 


Gaza: 17 morts dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile

 La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
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  • La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants"
  • Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres".

La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

"Le bombardement a provoqué un incendie massif dans le bâtiment et plusieurs corps calcinés ont été retrouvés", a-t-il dit.

Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile.

Une frappe sur une maison à Jabalia, dans le nord, a tué un enfant et une autre sur une maison à Khan Younès (sud) a fait un mort, a précisé Mahmoud Bassal.

"Nous avons reçu des appels de détresse signalant plusieurs personnes disparues sous les décombres dans différentes zones de la bande de Gaza ", a-t-il ajouté.

"Nous manquons des outils et équipements nécessaires pour les opérations de sauvetage et pour récupérer les corps", a-t-il affirmé.

L'armée israélienne n'a pas fait de commentaires dans l'immédiat.

Mardi, elle avait dit avoir détruit environ "40 engins du génie utilisés à des fins terroristes, y compris lors du massacre du 7 octobre".

Elle affirme que le mouvement islamiste palestinien Hamas utilise ces engins "pour poser des explosifs, creuser des tunnels souterrains, percer des clôtures de sécurité et dégager les gravats pour retrouver des armes et du matériel militaire".

Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le Hamas à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.890 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.266 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.


Trump en Arabie saoudite, Qatar et Emirats à partir du 13 mai

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
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  • L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme
  • Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021)

WASHINGTON: Donald Trump se rendra en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis du 13 au 16 mai, a annoncé mardi sa porte-parole Karoline Leavitt, sur fond de conflit à Gaza et de négociations avec l'Iran.

Il s'agira du deuxième déplacement international du président américain depuis son investiture le 20 janvier, après son voyage prévu à Rome pour les obsèques du pape François samedi.

L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme.

Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021).

Le président américain voudrait voir le royaume saoudien rejoindre les accords d'Abraham, par lesquels plusieurs pays arabes ont normalisé leurs relations avec Israël, mais le conflit à Gaza complique ce projet.

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets."

Le président américain, très proche de la droite israélienne au pouvoir, avait créé la stupéfaction en lançant l'idée d'une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", une fois vidée de ses habitants.

L'Arabie Saoudite a aussi donné lieu à des entretiens entre les Etats-Unis et la Russie début mars au sujet de la guerre en Ukraine.

 


1981 – La création du CCG

Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
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  • Depuis sa création, le CCG a réalisé une grande partie de ses objectifs initiaux
  • Les outils économiques mis en place, comme la zone de libre-échange, l’union douanière et le marché commun ont permis une meilleure synergie entre les pays membres

RIYAD: Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981.

Entre l’annonce britannique de 1968 et son retrait effectif le 16 décembre 1971, une première tentative fut lancée pour former une union de neuf membres regroupant Bahreïn, le Qatar et les sept États de la Trêve, tous liés à Londres par des traités de protection. Après l’échec de cette initiative, les efforts se concentrèrent sur une union entre les seuls États de la Trêve. Les Émirats arabes unis furent proclamés le 2 décembre 1971, composés initialement de six émirats: Abou Dhabi, Dubaï, Foujaïrah, Charjah, Oumm al-Qaïwaïn et Ajman. Ras el-Khaïmah, le septième émirat, rejoignit la fédération en février suivant.

Après cette première étape, les efforts se poursuivirent en vue d’un cadre plus large incluant les autres États du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Qatar et le Koweït. Le cheikh Jaber al-Sabah du Koweït joua un rôle moteur dans cette démarche renouvelée. En mai 1976, lors d’une visite aux Émirats arabes unis, il lança un appel officiel à la création d’une union du Golfe, une idée soutenue avec enthousiasme par le président des Émirats, le cheikh Zayed.

En novembre 1976, à Mascate, un projet de cadre sécuritaire incluant également l’Iran et l’Irak fut discuté, mais rapidement abandonné en raison de profondes divergences, notamment entre Téhéran et Bagdad.

Les efforts visant à établir le CCG se poursuivirent sans l’Iran ni l’Irak. Saddam Hussein tenta d’entraver le processus tant que l’Irak n’y était pas inclus, ce qui s’avérait impossible en raison de la guerre contre l’Iran. L’Union soviétique et la Chine y étaient également opposées, craignant que cette nouvelle organisation ne s’aligne sur l’Occident.