Joe «Robinette» ne ménage pas sa peine pour surmonter la brouille avec Macron

Joe Biden a assuré à Emmanuel Macron, dans une déclaration un peu étonnante: "J'avais l'impression que la France avait été informée très en amont que le contrat (de sous-marins qu'elle avait avec l'Australie) ne se ferait pas. Devant Dieu, je vous assure que je ne savais pas que vous ne l'aviez pas été." ! (Photo, AFP)
Joe Biden a assuré à Emmanuel Macron, dans une déclaration un peu étonnante: "J'avais l'impression que la France avait été informée très en amont que le contrat (de sous-marins qu'elle avait avec l'Australie) ne se ferait pas. Devant Dieu, je vous assure que je ne savais pas que vous ne l'aviez pas été." ! (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 30 octobre 2021

Joe «Robinette» ne ménage pas sa peine pour surmonter la brouille avec Macron

  • Le président américain ira même jusqu’à convoquer ses racines familiales et leurs liens avec Lafayette pour flatter le président français
  • L'un a multiplié les serments d'«affection», l'autre a jugé qu'en diplomatie comme en amour, «les déclarations c'est bien, les preuves c'est mieux»
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"Ce que nous avons fait était maladroit et n'a pas été fait avec beaucoup d'élégance", a déclaré Joe Biden à la presse, juste avant la rencontre, à propos de la crise diplomatique entre les deux pays. (Photo, AFP)

 

ROME : L'un a multiplié les serments d'"affection", l'autre a jugé qu'en diplomatie comme en amour, "les déclarations c'est bien, les preuves c'est mieux": Joe Biden et Emmanuel Macron se sont rencontrés à Rome vendredi pour tenter de tourner la page de leur brouille autour des sous-marins australiens.

Poignées de main répétées, sourires, assurance de sa "grande affection" pour la France, le "plus vieil allié" des Etats-Unis, ayant aidé à leur indépendance...

Le président américain n'a vraiment pas ménagé sa peine auprès de son homologue français, qui l'a reçu à la Villa Bonaparte, ambassade de France auprès du Vatican.

Il a même convoqué ses racines familiales. "Certains de nos parents français sont venus, m'a-t-on dit, avec Lafayette", a raconté le président, Joseph "Robinette" Biden pour l'état-civil.

La réunion, en tête à tête puis avec les délégations, a duré près d'une heure et demie.

A l'issue, le président français a bien fait comprendre à des journalistes qu'il s'intéressait désormais aux initiatives concrètes avec les Américains, à l'heure où les Etats-Unis ont clairement fait de la rivalité avec la Chine la ligne de force de leur diplomatie.

"La confiance c'est comme l'amour, les déclarations c'est bien, les preuves c'est mieux", a dit Emmanuel Macron. 

"Ce que nous avons fait était maladroit et n'a pas été fait avec beaucoup d'élégance", a déclaré Joe Biden à la presse, juste avant la rencontre, à propos de la crise diplomatique entre les deux pays.

Il a assuré à Emmanuel Macron, dans une déclaration un peu étonnante: "J'avais l'impression que la France avait été informée très en amont que le contrat (de sous-marins qu'elle avait avec l'Australie) ne se ferait pas. Devant Dieu, je vous assure que je ne savais pas que vous ne l'aviez pas été."

Cet acte de contrition est le plus clair à ce jour sur l'annonce d'un partenariat de défense américain avec l'Australie et le Royaume-Uni, qui a pris de court la France.

"Nous avons clarifié ce que nous avions à clarifier", a pour sa part déclaré Emmanuel Macron à propos de cette alliance, qui voit les Etats-Unis souffler à la France un énorme contrat de sous-marins avec l'Australie.

Désormais "c'est l'avenir qu'il faut regarder", a-t-il déclaré, plus mesuré dans ses gestes et son ton que le président américain.

L'avenir, ce sont pour le président français des terrains d'action concrets énumérés après la rencontre dans un communiqué commun.

France et Etats-Unis s'engageront ainsi dans un "partenariat bilatéral sur l'énergie propre" d’ici la fin de cette année.

Toujours selon le communiqué, "la France et les États-Unis souhaitent renforcer leur coopération sur les questions spatiales".

Sur un thème particulièrement cher aux Français, qui cherchent depuis des années une bénédiction de Washington à leurs efforts de constitution d'une défense européenne, "les États-Unis reconnaissent l’importance d’une défense européenne plus forte et plus opérationnelle", et "complémentaire avec l’Otan".

Les deux chefs d'Etat veulent aussi lancer "un dialogue stratégique en matière de commerce militaire", notamment sur les autorisations d'exportations.

Washington dit aussi avoir " engagé des ressources supplémentaires au Sahel pour soutenir les efforts de lutte contre le terrorisme menés par la France et les autres États européens", une autre demande française.

Avant le président français, Joe Biden, soucieux de consolider les alliances européennes des Etats-Unis malmenées pendant la présidence Trump, a vu à Rome Mario Draghi, chef du gouvernement italien, considéré par certains commentateurs comme un nouvel homme fort sur la scène politique européenne.

Ces rencontres font office de lever de rideau avant le sommet du G20 sous présidence italienne, qui se tient samedi et dimanche, suivi de la grande réunion COP26 sur le climat, à Glasgow.

En l'absence des présidents chinois et Russe, Joe Biden entend bien donner le ton.

Même fragilisé par ses difficultés à faire voter chez lui de gigantesques dépenses publiques, et par le retrait chaotique d'Afghanistan, il assure à qui veut l'entendre que "l'Amérique est de retour" pour mener la grande offensive des démocraties face aux régimes autoritaires.

Il aura encore l'occasion samedi de serrer les rangs avec ses alliés d'outre-Atlantique, lors d'une réunion avec la chancelière Angela Merkel, le Premier ministre britannique Boris Johnson, et à nouveau Emmanuel Macron.

Les quatre pays, à l'initiative de l'Allemagne, veulent harmoniser leurs positions avant une éventuelle reprise des discussions sur le nucléaire iranien.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.