PARIS : Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) français a réitéré mercredi "son soutien fidèle et constant" aux magistrats libanais et "tout particulièrement" au juge en charge de l'enquête sur l'explosion meurtrière au port de Beyrouth en août 2020.
Le CSM, organe indépendant, avait déjà adressé durant l'été, à l'occasion de l'anniversaire de cette explosion qui a fait plus de 210 morts, une lettre de soutien au Conseil supérieur de la magistrature libanais et aux juges dont les "conditions d'exercice professionnel (...) demeurent difficiles".
"Face à la fragilisation des institutions libanaises, le Conseil supérieur de la magistrature français tient à réitérer l'expression de cette solidarité envers l'ensemble des magistrats libanais", écrit le CSM dans un communiqué.
Son soutien est adressé "tout particulièrement (au) juge Tarek Bitar en charge de l'instruction du dossier de l'explosion du port de Beyrouth, qui subit des pressions, des attaques personnelles réitérées ainsi que des menaces", poursuit le CSM.
Le juge Bitar est au coeur d'une campagne de dénigrement orchestrée depuis des semaines par le mouvement chiite Hezbollah qui demande sa récusation et l'enquête judiciaire fait l'objet de vives tensions et divisions au Liban.
Le premier juge chargé de l'affaire a été écarté en février après avoir inculpé de hauts responsables et le magistrat Tarek Bitar est soumis à des pressions et à des menaces depuis qu'il l'a remplacé.
Il fait également face à des obstructions, notamment le refus du Parlement de lever l'immunité de certains de ses membres soupçonnés d'être impliqués dans le dossier.
Le CSM français, organe constitutionnel garant de l'indépendance de la magistrature, est composé de magistrats élus par leurs pairs et de personnalités extérieures nommées.
Sa démarche de soutien envers la justice libanaise "est commandée par la longue histoire et l'amitié qui unissent nos deux pays mais aussi par l'exigence inconditionnelle qui s'attache au respect de l'État de droit et à l'indépendance de la Justice", explique le Conseil.