Cartier et les arts de l’Islam, l'architecture et les formes sources d'inspiration

L’exposition est coproduite par le musée des Arts décoratifs et le Dallas Museum of Art, avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre et le soutien de la maison Cartier. (Photo fournie).
L’exposition est coproduite par le musée des Arts décoratifs et le Dallas Museum of Art, avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre et le soutien de la maison Cartier. (Photo fournie).
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Publié le Mardi 26 octobre 2021

Cartier et les arts de l’Islam, l'architecture et les formes sources d'inspiration

  • «Nous avons essayé de montrer l’impact qu’ont eu les arts de l’Islam dans les créations de la maison Cartier au début du XXe siècle jusqu’à nos jours»
  • Dès 1904, la maison Cartier élabore des pièces dont les lignes s’inspirent des compositions géométriques issues des arts de l’Islam

PARIS: Au début du XXe siècle, Paris est le haut lieu du commerce de l’art islamique. Dans un contexte politique international, caractérisé, entre autres, par l’affaiblissement des grands empires et l’ampleur des conquêtes coloniales, de grandes expositions sont organisées, comme celle de 1903 au musée des Arts décoratifs et l’exposition Chefs-d’œuvre de l’art mahométan de Munich en 1910. À la recherche de nouvelles sources d’inspiration, Louis Cartier, petit-fils du fondateur de la maison Cartier, Louis-François Cartier, y découvre des formes nouvelles qui inspireront les créations de bijoux de la prestigieuse maison de joaillerie parisienne.

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Dès 1904, la maison Cartier élabore des pièces dont les lignes s’inspirent des compositions géométriques issues des arts de l’Islam découvertes au travers des livres d’ornements et d’architecture. (Photo fournie). 

Intitulée «Cartier et les arts de l’Islam, aux sources de la modernité», l’exposition, coproduite par le musée des Arts décoratifs et le Dallas Museum of Art, avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre et le soutien de la maison Cartier, est organisée en deux volets. Le premier volet retrace l’origine dans les arts et l’architecture de l’Islam dans le contexte de l’époque, en explorant le climat de la création artistique et les sources d’inspirations à travers les croquis, les dessins et les ateliers de ce début du siècle. Quant au second volet, il illustre le répertoire de formes inspiré par les arts de l’Islam à travers les œuvres du musée des Arts Décoratifs et du musée du Louvre.

L’impact des arts de l’Islam sur les créations de la maison Cartier

«Cette exposition parle de création et surtout de ce qui est à l’origine de l’inspiration des créateurs. Nous avons essayé de montrer l’impact qu’ont eu les arts de l’Islam dans les créations de la maison Cartier au début du XXe siècle jusqu’à nos jours», indique Judith Henon-Raynaud, conservatrice en chef du patrimoine, adjointe à la directrice du département des arts de l’Islam du musée du Louvre et commissaire adjointe de l’exposition. «L’exposition se compose de deux grandes parties; la première explore les sources d’inspiration qui étaient, à l’époque, à la disposition des dessinateurs de la maison et la seconde, qui explore les formes inspirées des arts et l’architecture de l’Islam dans les créations de la maison Cartier.»

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Les visiteurs découvrent des livres d’ornement, de l’Histoire de l’art ainsi que de nombreuses publications de la fin du XIXe et du début du XXe siècle qui sont consacrées aux arts et à l’architecture de l’Islam. (Photo fournie). 

Formes, motifs, couleurs, les visiteurs sont éblouis par les pièces exposées. À travers des photographies et des documents d’archives, ils peuvent explorer le processus de création et connaître les premières sources d’inspiration dans la création de bijoux de la maison Cartier depuis des décennies. Les visiteurs découvrent des livres d’ornement, de l’Histoire de l’art ainsi que de nombreuses publications de la fin du XIXe et du début du XXe siècle qui sont consacrées aux arts et à l’architecture de l’Islam dont certains ouvrages sont annotés de la main de Louis Cartier, soulignant des motifs ou encore des symboles.

«La plupart de ces œuvres ont été présentées lors des premières expositions consacrées aux arts de l’Islam, notamment à Paris en 1903 et Munich en 1910, ou font partie de la propre collection conservée dans la bibliothèque de Louis Cartier», précise Judith Henon-Raynaud. Et elle ajoute: «Dès 1910, Louis Cartier a rassemblé des pièces de l’art islamique. Toutes ses ressources ont été mises à la disposition des dessinateurs comme Charles Jacqueau afin de s’en inspirer pour lancer de nouvelles créations.»

Selon elle, le fonds d’atelier de Charles Jacqueau, conservé au musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, a permis de comprendre le cheminement intellectuel du créateur, depuis l’idée originelle en passant par les études, pour aboutir, enfin, au dessin final qui sert pour la réalisation du bijou en atelier. «Un minutieux travail d’identification a été mené sur les dessins en lien avec les arts de l’Islam afin d’essayer d’en identifier la source», explique-t-elle.

«Louis Cartier mettait entre les mains de ses dessinateurs les objets de sa collection afin de leur fournir des sources d’inspiration», révèle Judith Henon-Raynaud à Arab News en français. «Les dessinateurs de la maison Cartier sont à l’origine de plusieurs créations notamment un magnifique nécessaire que l’on découvre à l’entrée de l’exposition, et dont le dessin d’inspiration est exposé ici», poursuit-elle. «Il représente un fragment de ce coffret du XIXe siècle, un objet d’art rapporté d’Iran, et qui fait partie des archives de la maison Cartier, dont le motif central a été à l’origine de l’inspiration dans la création, en 1924, d’un nécessaire, un sublime coffret – réalisé avec divers matériaux précieux – or, platine, turquoises, émeraudes, perles, diamants et émail», explique la commissaire adjointe de l’exposition.

Les voyages, source d’inspiration

Dès 1904, la maison Cartier élabore des pièces dont les lignes s’inspirent des compositions géométriques issues des arts de l’Islam découvertes au travers des livres d’ornements et d’architecture. Ces sources d’inspiration et les bijoux orientaux ont enrichi la collection de la maison Cartier, à travers le renouvellement des formes et des techniques de fabrication, des innovations techniques, et de la mise en place de nouvelles montures et assemblages dont un large répertoire de formes et de figures: mandorles, palmettes, fleurons, rinceaux, ocelles, tigrures et écailles.

L’exposition se poursuit avec les différents voyages effectués par Jacques Cartier en Inde en 1911. Un pays dans lequel le commerce des pierres précieuses et des perles était florissant. Cette découverte lui permettra de développer une clientèle de maharadjahs et aussi de collecter des bijoux anciens et contemporains. Des pièces qui feront l’objet de vente en état, mais qui étaient aussi source d’inspiration et de recomposition pour enrichir sa collection par des créations nouvelles.

«La flexibilité des bijoux indiens donne naissance à des innovations techniques, de nouvelles montures et assemblages. L’intégration de parties de bijoux, de fragments d’objets islamiques, désignés comme “apprêts” et l’utilisation de textiles orientaux pour créer des sacs et accessoires constituent également l’une des marques de création de la maison en ce début du XXe siècle», précisent les organisateurs.

Toujours dans la même perspective, durant les années 1930, sous la direction artistique de Jeanne Toussaint, le style adopté par la maison intègre de nouvelles formes et associe des couleurs inspirées de l’Inde: Tutti Frutti, sautoirs et bijoux en volume.

«Parfois aisément identifiables, d’autres fois décomposés et recomposés jusqu’à rendre leur source intraçable, les motifs et les formes issus des arts et de l’architecture de l’Islam intègrent le langage stylistique des dessinateurs jusqu’à constituer encore à ce jour une partie du répertoire de la maison qu’illustrent des pièces de joaillerie contemporaine qui achèvent ce parcours», précise-t-on à la maison Cartier.


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com