TUNIS: Le président tunisien a annoncé mardi qu'il lancera un «dialogue national» sur la modification de la loi électorale et du système politique, mais n'a donné aucun détail sur la manière dont il apaiserait les inquiétudes de la communauté internationale concernant sa prise de pouvoir quasi-totale en Tunisie.
Le président, Kaïs Saïed, a assumé le pouvoir exécutif en juillet, puis a écarté le mois dernier la plupart des dispositions de la Constitution. Les critiques ont qualifié ces mesures de coup d'État et l'Union européenne s'est jointe cette semaine à d'autres donateurs pour appeler à un rétablissement de l'ordre démocratique.
Dans un discours diffusé sur la page Facebook de la présidence, Saïed a signalé que le dialogue inclurait les jeunes du pays, tout en gardant un ton défiant.
Saïed a aussi indiqué que les discussions n'incluraient pas «ceux qui ont volé l'argent du peuple et les traîtres». Il a également critiqué ce qu'il a appelé l'ingérence étrangère, appelant les puissances mondiales à «restituer l'argent tunisien sorti en contrebande aux banques européennes et internationales».
Les critiques disent que ses démarches ont jeté le doute sur les gains démocratiques de la révolution tunisienne de 2011. Mais ses partisans ont salué les changements, affirmant qu'ils ont récupéré la révolution d'une élite corrompue et bien enracinée.
Saïed a annoncé un nouveau gouvernement ce mois-ci, mais n'a donné aucune indication qu'il était prêt à céder le contrôle absolu. Selon les règles annoncées en septembre, c’est à lui que le nouveau Conseil des ministres rendra des comptes, et non à la nouvelle Première ministre, Najla Bouden.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com