RAMALLAH: Le président palestinien Mahmoud Abbas a rencontré jeudi à Ramallah des militants israéliens pour discuter d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens, après l'accord de cessez-le-feu annoncé entre Israël et le Hamas.
"Je salue l'accord signé aujourd'hui, la fin de la guerre et la libération des otages", a déclaré M. Abbas aux dizaines de représentants d'organisations pacifistes israéliennes réunis au palais présidentiel de cette ville de Cisjordanie, un territoire occupé par Israël depuis 1967.
"Il y a quelques mois, [le président américain Donald] Trump avait un plan pour expulser les Palestiniens, mais plus tard il l'a oublié", a-t-il ajouté.
"Nous resterons dans notre patrie et nous établirons un Etat palestinien à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est", a-t-il poursuivi.
S'exprimant depuis un pupitre en présence du député israélien d'origine palestinienne Ayman Odeh et du vice-président de l'Autorité palestinienne Hussein al-Sheikh, M. Abbas, dont les apparitions publiques sont rares, s'est montré jovial face à une assemblée bienveillante avec laquelle il a échangé des sourires et des plaisanteries.
Deux coupures de courant ont momentanément plongé l'assistance dans l'obscurité, a rapporté un journaliste de l'AFP assistant à la rencontre au palais présidentiel.
Parmi les participants figurait Iddo Ilam, militant et objecteur de conscience, qui a expliqué pourquoi il avait choisi de ne pas servir dans l'armée israélienne, tandis que M. Abbas lui adressait un geste d'encouragement en levant ses deux pouces.
"Nous demandons un avenir différent, une paix entre Juifs et Palestiniens", a déclaré Rula Daoud, codirectrice de Standing Together, un mouvement israélien visant à rapprocher les communautés palestiniennes et juives en Israël.
Les détails de l'accord de cessez-le-feu annoncé plus tôt jeudi entre Israël et le Hamas — un adversaire du Fatah de M. Abbas — n'ont pas été abordés lors de la rencontre.
L'accord conclu dans le cadre des pourparlers de Charm el-Cheikh (Egypte) prévoit notamment la libération de tous les otages israéliens, en échange de la libération de prisonniers palestiniens, et un cessez-le-feu à Gaza.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pratiquement écarté l'option de confier à l'Autorité palestinienne (AP), dirigée par M. Abbas et basée à Ramallah, la gouvernance de Gaza après la guerre.
Néanmoins, son vice-président Hussein al-Sheikh a déclaré jeudi sur X que l'AP avait achevé toutes les préparations nécessaires pour administrer la bande de Gaza après le conflit et superviser sa reconstruction.