Le Mali mandate le Haut Conseil islamique pour entamer le dialogue avec Al-Qaïda

Des soldats maliens sont photographiés, lors d’une patrouille avec des soldats de la nouvelle force Takuba, près de la frontière avec le Niger, dans le cercle de Dansongo, au Mali. (Reuters)
Des soldats maliens sont photographiés, lors d’une patrouille avec des soldats de la nouvelle force Takuba, près de la frontière avec le Niger, dans le cercle de Dansongo, au Mali. (Reuters)
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Publié le Mercredi 20 octobre 2021

Le Mali mandate le Haut Conseil islamique pour entamer le dialogue avec Al-Qaïda

  • La force française déployée au Mali depuis 2013 devrait potentiellement être réduite de moitié d’ici au début de l’année prochaine
  • On ignore quand le dialogue sera entamé, mais des discussions sont prévues avec les chefs militants maliens Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa

BAMAKO: Le gouvernement du Mali a demandé au Haut Conseil islamique du pays de négocier avec des groupes affiliés au mouvement Al-Qaïda. Cette démarche constitue un nouvel effort pour faire face à une crise sécuritaire qui dure depuis près d’une décennie.

On ignore quand le dialogue sera entamé, mais des discussions sont prévues avec les chefs militants maliens Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa, qui font partie d’une branche d’Al-Qaïda mieux connue sous le nom de «Jnim» (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, NDLR), indique le conseil.

Mohamed Kibiri, le porte-parole du conseil, a déclaré mardi que le gouvernement lui avait demandé la semaine dernière de lancer les discussions. Il affirme que ce conseil collabore avec les représentants dans la région nord du pays.

«La seule directive que nous avons reçue est de négocier uniquement avec les Maliens. Nous considérons les autres djihadistes comme des envahisseurs», précise-t-il.

Le ministre malien des Affaires religieuses et du Culte, Mamadou Koné, confirme que le gouvernement a demandé au conseil de mener les discussions avec les deux groupes.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement malien demande au conseil d’amorcer le dialogue avec des groupes djihadistes. Plus tôt cette année, le conseil a conclu un accord de cessez-le-feu entre un groupe affilié à Al-Qaïda et des combattants locaux dans un village du cercle de Niono, dans le centre du Mali. Les djihadistes garantissent la liberté de mouvement aux villageois et la cohabitation pacifique avec l’armée ainsi qu’avec les groupes armés locaux en échange du voile obligatoire pour les femmes, de la perception des impôts et de la justice traditionnelle.

Le Mali lutte contre une insécurité croissante depuis 2012, lorsque des groupes affiliés au mouvement Al-Qaïda ont pris le contrôle de certaines parties du Nord. Malgré une opération militaire menée par la France en 2013 destinée à contraindre de nombreux rebelles à quitter leurs bastions du Nord, les insurgés se sont rapidement regroupés et ils progressent d’année en année vers la région sud du pays, où se situe la capitale malienne.

L’armée française a déclaré mardi dernier que ses troupes avaient abattu une femme lors d’une opération antiterroriste menée avec des soldats maliens dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Une enquête a été ouverte.

La femme est décédée lundi lors d’une opération menée par une patrouille conjointe «dans une zone où des éléments d’un groupe armé terroriste avaient été repérés, dans la partie est de Gossi», indique l’état-major français.

Deux individus ont été aperçus sur une moto mais ils ont abandonné le véhicule sur place avant de disparaître dans les broussailles à la vue des soldats français et maliens, dit le communiqué, qui précise encore qu’«un fusil d’assaut abandonné, des munitions et un sac militaire ont été découverts près de la moto».

Les soldats «se sont lancés à la poursuite de l’un des deux individus dans les bois. Quatre tirs de sommation ont été tirés pour l’arrêter, mais ce dernier s’est éloigné».

«L’individu s’est brusquement tourné vers les soldats qui ouvraient le feu pour neutraliser» la cible et qui «se sont rendu compte qu’il s’agissait d’une femme», qu’ils ont soupçonnée d’être l’une des personnes à bord de la moto.

«Les habitants du village le plus proche ont été convoqués pour identifier cette femme», mais «personne ne la connaissait», souligne l’état-major, qui précise que le corps a été enterré sur place.

Une enquête a été ouverte «pour retracer le déroulement exact des événements et faire toute la lumière sur cette action militaire», conclut le communiqué.

Déployée au Mali depuis 2013 en raison des activités djihadistes meurtrières menées dans le pays, une force française de quelque 5 000 soldats devrait potentiellement être réduite de moitié d’ici au début de l’année prochaine.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".