Irak: arrestation du responsable d'un attentat meurtrier en 2016

Un humvee du Service irakien de lutte contre le terrorisme (CTS) devant la mosquée Al-Nuri détruite dans la vieille ville de Mossoul, alors que les forces gouvernementales irakiennes poursuivent leur offensive pour reprendre la ville aux djihadistes du groupe État islamique (EI), le 30 juin 2017 (Photo, AFP)
Un humvee du Service irakien de lutte contre le terrorisme (CTS) devant la mosquée Al-Nuri détruite dans la vieille ville de Mossoul, alors que les forces gouvernementales irakiennes poursuivent leur offensive pour reprendre la ville aux djihadistes du groupe État islamique (EI), le 30 juin 2017 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 18 octobre 2021

Irak: arrestation du responsable d'un attentat meurtrier en 2016

Un humvee du Service irakien de lutte contre le terrorisme (CTS) devant la mosquée Al-Nuri détruite dans la vieille ville de Mossoul, alors que les forces gouvernementales irakiennes poursuivent leur offensive pour reprendre la ville aux djihadistes du groupe État islamique (EI), le 30 juin 2017 (Photo, AFP)
  • L'attentat avait été perpétré au moyen d'un véhicule piégé le 3 juillet 2016, au moment où les Irakiens faisaient leurs courses avant l'Aïd el-Fitr
  • Quelque 323 personnes avaient péri dans cet attentat revendiqué par l'EI

BAGDAD: Le Premier ministre irakien a annoncé lundi l'arrestation  « hors d'Irak » du responsable d'un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) ayant fait plus de 320 morts en 2016 à Bagdad, une des attaques les plus meurtrières jamais commises en Irak.  

Plus de cinq après cet attentat, commis dans le quartier majoritairement chiite et animé de Karrada, « nos forces courageuses sont parvenues à capturer le terroriste Ghazwan al-Zawbaï lors d'une opération complexe montée par le renseignement hors du pays », a tweeté le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, sans préciser où exactement il avait été interpellé.  

L'attentat avait été perpétré au moyen d'un véhicule piégé le 3 juillet 2016, au moment où les Irakiens faisaient leurs courses avant l'Aïd el-Fitr, la fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan.  

Quelque 323 personnes avaient péri dans cet attentat revendiqué par l'EI. Les djihadistes contrôlaient alors de larges pans du territoire irakien et s'opposaient militairement aux forces gouvernementales soutenues par une coalition internationale.  

Selon Yahya Rassoul, le porte-parole du Commandement militaire irakien, Ghazwan al-Zawbaï a « mené de nombreuses opérations criminelles contre notre peuple d'Irak », dont plusieurs attentats à Bagdad.  

Son arrestation intervient une semaine après celle d'un leader de l'EI, Sami Jasim al-Jaburi, recherché par les Etats-Unis et présenté comme un responsable financier du groupe jihadiste.  

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine, et la conquête de vastes territoires, l'EI a vu son « califat » vaciller sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays.  

L'Irak a proclamé sa victoire contre les jihadistes fin 2017 et l'EI a été défait en Syrie en 2019.  

Aujourd'hui, le groupe « maintient une présence largement clandestine en Irak et en Syrie et mène une insurrection soutenue de part et d'autre de la frontière entre les deux pays », selon un rapport onusien publié début 2021.  

Dans ces deux pays, l'EI conserverait « en tout 10 000 combattants actifs », d'après ce rapport.  

Mais l'organisation jihadiste reste une menace, ses combattants ayant renoué avec la clandestinité et continuant de mener des attentats en Irak et en Syrie.  

Le dernier d'envergure revendiqué par l'EI en Irak a visé en juillet un marché du quartier chiite de Sadr City à Bagdad et a fait une trentaine de morts.  


Liban : l'OMS se dit «profondément inquiète» des attaques israéliennes contre les services de santé

"Les hôpitaux sont submergés de victimes", et le système "porte un énorme fardeau". (AFP)
"Les hôpitaux sont submergés de victimes", et le système "porte un énorme fardeau". (AFP)
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  • Au Liban, "les chiffres sont vraiment choquants" a-t-elle dit, évoquant "102 morts et 83 blessés" dans des attaques sur les services de santé
  • L’OMS recense les attaques contre les services de santé mais n’attribue pas la responsabilité.

GENEVEL L'Organisation mondiale de la santé (OMS) est "profondément inquiète" des attaques menées par l'armée israélienne contre les services de santé dans sa guerre contre le Hezbollah au Liban, a déclaré une porte-parole vendredi.

L'OMS est "vraiment, profondément inquiète de la multiplication des attaques contre les personnels de santé et les établissements de santé au Liban, et nous insistons encore et encore sur le fait que les soins de santé ne sont pas une cible", a déclaré Margaret Harris, porte-parole de l'organisation lors d'un point de presse à Genève.

Interrogée sur les similitudes avec les attaques qui ont été menées contre les services de santé depuis le début de la guerre sans relâche menée par Israël dans la bande de Gaza, Mme Harris a déclaré : "Nous sommes certainement préoccupés par le fait de voir la même tendance se reproduire".

Au Liban, "les chiffres sont vraiment choquants" a-t-elle dit, évoquant "102 morts et 83 blessés" dans des attaques sur les services de santé.

L’OMS recense les attaques contre les services de santé mais n’attribue pas la responsabilité.

"Au total, nous avons eu 55 attaques vérifiées, mais le ministère de la Santé signale que les chiffres sont bien plus élevés, car de nombreux travailleurs sont tués et blessés alors qu’ils ne sont pas en service – et cela est important car les systèmes de santé sont déjà surchargés", a souligné Mme Harris.

Les employés du secteur de la santé sont "déjà submergés de travail et déplacés", a souligné la porte-parole, déplorant que "nous continuons donc à perdre des travailleurs de la santé au moment même où ils sont le plus nécessaires".

"Tout le monde a du mal à obtenir le niveau de soins dont il a besoin en raison des attaques incessantes contre le système de santé - et le système de santé était déjà sous une pression énorme", a-t-elle rappelé en raison de la crise économique que connaît le Liban depuis des années et du défi d'obtenir du carburant pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux.

"Les hôpitaux sont submergés de victimes", et le système "porte un énorme fardeau", a-t-elle ajouté.

Depuis que les combats au Liban se sont intensifiés le 23 septembre pour affaiblir le mouvement pro-iranien Hezbollah, au moins 1.829 personnes sont mortes, selon un décompte de l'AFP à partir des chiffres du ministère de la Santé.


La vaccination contre la polio reprendra samedi au nord de Gaza, selon l'OMS

La campagne de vaccination contre la polio doit reprendre samedi dans le nord de la bande de Gaza, actuellement le théâtre d'intenses opérations militaires israéliennes, a indiqué vendredi le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). (AFP)
La campagne de vaccination contre la polio doit reprendre samedi dans le nord de la bande de Gaza, actuellement le théâtre d'intenses opérations militaires israéliennes, a indiqué vendredi le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). (AFP)
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  • "La vaccination contre la polio dans le nord de Gaza est prête à reprendre demain. Nous sommes assurés de la pause humanitaire nécessaire dans Gaza City pour mener à bien la campagne"
  • Toutefois, "la zone couverte est considérablement réduite par rapport à la première vague de vaccination, ce qui laisse certains enfants sans protection et plus exposés au risque d'infection"

GENEVE: La campagne de vaccination contre la polio doit reprendre samedi dans le nord de la bande de Gaza, actuellement le théâtre d'intenses opérations militaires israéliennes, a indiqué vendredi le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"La vaccination contre la polio dans le nord de Gaza est prête à reprendre demain. Nous sommes assurés de la pause humanitaire nécessaire dans Gaza City pour mener à bien la campagne", écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus sur le réseau social X.

Toutefois, "la zone couverte est considérablement réduite par rapport à la première vague de vaccination, ce qui laisse certains enfants sans protection et plus exposés au risque d'infection", a regretté le directeur général de l'organisation.

L'OMS et l'agence de l'ONU pour l'enfance (Unicef) "demandent instamment que les pauses humanitaires soient respectées", mais "ce dont les enfants du nord de Gaza et de toute la bande de Gaza ont réellement besoin, c'est de paix", écrit encore le Dr Tedros.

Jeudi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait appelé Israël à permettre la reprise de la campagne de vaccination.

Selon l'OMS, quelque 119.000 enfants dans le nord attendent leur deuxième dose de vaccin pour les protéger de cette maladie qui peut laisser de graves séquelles.

L'OMS a lancé une campagne de vaccination à Gaza le 1er septembre, après la confirmation du premier cas de polio depuis 25 ans dans le territoire palestinien assiégé par Israël.

Une première série de vaccinations a été achevée et la deuxième série - essentielle pour renforcer l'immunité - a commencé comme prévu le 14 octobre, d'abord dans le centre de Gaza, puis dans le sud, permise par des pauses humanitaires dans les combats.

Mais l'OMS a indiqué la semaine dernière avoir été contrainte de reporter la phase finale dans le nord en raison des combats.

Selon l'organisation, 452.000 enfants ont été vaccinés dans le centre et le sud de Gaza.

Malnutrition

Plus tôt vendredi, une porte-parole de l'OMS a indiqué que l'organisation a été forcée de fermer un centre de traitement pour les enfants souffrant de malnutrition à l'hôpital Kamal Adwan, dans le nord, à cause d'au moins deux attaques.

"Il n’existe donc plus de centre de stabilisation nutritionnelle dans le nord" de la bande de Gaza, a souligné Margaret Harris à Genève.

"Avant cela, nous voyions un nombre croissant d'enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère nécessitant un traitement", a-t-elle ajouté, expliquant qu'"il ne s'agit pas seulement de réalimenter l'enfant : il s'agit de lui fournir un traitement de substitution approprié pour qu'il survive, ou presque, au traitement et puisse retrouver une forme de fonctionnement physique normal".

Malgré les injonction, notamment américaines, Israël ne laisse pas entrer suffisamment d'aide humanitaires pour faire face aux besoins immenses d'une population soumise à des combats et des bombardements intenses depuis plus d'un an.

"Les circuits alimentaires se sont effondrés et la possibilité de prendre soin de ceux qui sont dans la phase la plus critique n'existe plus", a dénoncé Mme Harris.

"Plus de 86% de la population de Gaza connaît des niveaux élevés d'insécurité alimentaire", a-t-elle rappelé.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.

L'offensive menée en représailles par Israël à Gaza a fait 43.259 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 


Turquie: le mécène Kavala, en prison depuis sept ans, espère «respirer la liberté»

Condamné à perpétuité, le mécène Osman Kavala, bête noire du président turc Recep Tayyip Erdogan, espère voir un jour "l'Etat de droit" en Turquie et "respirer la liberté". (AFP)
Condamné à perpétuité, le mécène Osman Kavala, bête noire du président turc Recep Tayyip Erdogan, espère voir un jour "l'Etat de droit" en Turquie et "respirer la liberté". (AFP)
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  • "Ma septième année en prison est achevée. Durant cette période, j'ai vécu un procès au cours duquel la présomption d'innocence a été violée et des allégations sans fondement et de fausses déclarations ont été utilisées"
  • "Ce qui me consolera vraiment, ce sera de voir l'évolution vers l'Etat de droit dans mon pays. Je crois que cela arrivera et que je pourrai vraiment respirer la liberté", a-t-il ajouté

ANKARA: Condamné à perpétuité, le mécène Osman Kavala, bête noire du président turc Recep Tayyip Erdogan, espère voir un jour "l'Etat de droit" en Turquie et "respirer la liberté", a-t-il affirmé dans une lettre rendue publique vendredi à l'occasion du septième anniversaire de son incarcération.

"Ma septième année en prison est achevée. Durant cette période, j'ai vécu un procès au cours duquel la présomption d'innocence a été violée et des allégations sans fondement et de fausses déclarations ont été utilisées", a-t-il écrit.

"Ce qui me consolera vraiment, ce sera de voir l'évolution vers l'Etat de droit dans mon pays. Je crois que cela arrivera et que je pourrai vraiment respirer la liberté", a-t-il ajouté.

"La détention illégale continue (...) d'Osman Kavala en Turquie est le résultat du fonctionnement effectif des procureurs et des tribunaux sous le contrôle politique du gouvernement", ont déclaré trois organisations de défense des droits humains Human Rights Litigation Support Project, Human Rights Watch et International Commission of Jurists dans une intervention tierce effectuée vendredi auprès de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) concernant Osman Kavala.

Elles ont demandé la libération immédiate de M. Kavala et l'annulation de sa condamnation, conformément aux arrêts de la CEDH.

En prison depuis sept ans, l'homme d'affaires né à Paris, âgé de 66 ans, figure de la société civile, mécène des arts et de la culture, est accusé d'avoir cherché à renverser le gouvernement turc en finançant des manifestations hostiles au pouvoir en 2013.

Sa condamnation à la "réclusion à perpétuité aggravée", pour son rôle présumé dans les manifestations de Gezi en 2013 à Istanbul, a été confirmée en 2023 par la justice turque.

Ce qui signifie qu'il ne peut y avoir de libération anticipée et que le détenu restera à l'isolement.

Osman Kavala a toujours nié les charges pesant contre lui.

Il avait dénoncé un "assassinat judiciaire" contre lui et l'influence du chef de l'Etat sur son procès.

Les responsables du Conseil de l'Europe ont sommé à plusieurs reprises la Turquie de libérer immédiatement le mécène turc, après un arrêt jugeant qu'Ankara avait violé la Convention européenne des droits de l'Homme.