BAGDAD: Le Premier ministre irakien a annoncé lundi l'arrestation « hors d'Irak » du responsable d'un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) ayant fait plus de 320 morts en 2016 à Bagdad, une des attaques les plus meurtrières jamais commises en Irak.
Plus de cinq après cet attentat, commis dans le quartier majoritairement chiite et animé de Karrada, « nos forces courageuses sont parvenues à capturer le terroriste Ghazwan al-Zawbaï lors d'une opération complexe montée par le renseignement hors du pays », a tweeté le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, sans préciser où exactement il avait été interpellé.
5 years after the terrorist bombing of Karrada, our brave forces succeeded in capturing the terrorist Ghazwan Alzawbaee in a complex intelligence operation outside the country.
— Mustafa Al-Kadhimi مصطفى الكاظمي (@MAKadhimi) October 18, 2021
He is the primary culprit behind the Karrada atrocity and many others. pic.twitter.com/UTU1nMgKS7
L'attentat avait été perpétré au moyen d'un véhicule piégé le 3 juillet 2016, au moment où les Irakiens faisaient leurs courses avant l'Aïd el-Fitr, la fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan.
Quelque 323 personnes avaient péri dans cet attentat revendiqué par l'EI. Les djihadistes contrôlaient alors de larges pans du territoire irakien et s'opposaient militairement aux forces gouvernementales soutenues par une coalition internationale.
Selon Yahya Rassoul, le porte-parole du Commandement militaire irakien, Ghazwan al-Zawbaï a « mené de nombreuses opérations criminelles contre notre peuple d'Irak », dont plusieurs attentats à Bagdad.
Son arrestation intervient une semaine après celle d'un leader de l'EI, Sami Jasim al-Jaburi, recherché par les Etats-Unis et présenté comme un responsable financier du groupe jihadiste.
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine, et la conquête de vastes territoires, l'EI a vu son « califat » vaciller sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays.
L'Irak a proclamé sa victoire contre les jihadistes fin 2017 et l'EI a été défait en Syrie en 2019.
Aujourd'hui, le groupe « maintient une présence largement clandestine en Irak et en Syrie et mène une insurrection soutenue de part et d'autre de la frontière entre les deux pays », selon un rapport onusien publié début 2021.
Dans ces deux pays, l'EI conserverait « en tout 10 000 combattants actifs », d'après ce rapport.
Mais l'organisation jihadiste reste une menace, ses combattants ayant renoué avec la clandestinité et continuant de mener des attentats en Irak et en Syrie.
Le dernier d'envergure revendiqué par l'EI en Irak a visé en juillet un marché du quartier chiite de Sadr City à Bagdad et a fait une trentaine de morts.