Dans le Vaucluse, entre Le Pen et Zemmour, le coeur des électeurs RN balance

Marine Le Pen, candidate à la présidentielle du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), s'entretient avec ses partisans dans les bureaux du parti à Carpentras, dans le sud-est de la France, lors d'une réunion informelle, le 15 octobre 2021. (Photo, AFP)
Marine Le Pen, candidate à la présidentielle du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), s'entretient avec ses partisans dans les bureaux du parti à Carpentras, dans le sud-est de la France, lors d'une réunion informelle, le 15 octobre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 16 octobre 2021

Dans le Vaucluse, entre Le Pen et Zemmour, le coeur des électeurs RN balance

  • À six mois de la présidentielle, M. Zemmour, qui la talonne dans les sondages, est lui aussi samedi dans le Sud, pour une conférence à Béziers
  • La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a souhaité samedi qu'Eric Zemmour «réserve ses piques» au chef de l'Etat Emmanuel Macron

PERNES-LES-FONTAINES: Dans le Vaucluse, terre frontiste, le cœur des électeurs du Rassemblement national balance entre la candidature de Marine Le Pen, une "tradition", et celle encore potentielle d'Eric Zemmour, qui attise leur curiosité. Certains estiment que "Ce serait bien qu'ils s'allient".

"Ca c'est fabuleux, on aimerait aller les ramasser", lance Marine Le Pen devant un étal de champignons frais, samedi matin sur le marché de Pernes-les-Fontaines.

"On a besoin de vous!", lui répond le marchand, Emile, la soixantaine. Même si le polémiste et putatif candidat Eric Zemmour "est pas mal aussi, on va réfléchir !".

À six mois de la présidentielle, M. Zemmour, qui la talonne dans les sondages, est lui aussi samedi dans le Sud, pour une conférence à Béziers, la ville de Robert Ménard, qui a promis de soutenir Mme Le Pen en 2022.

Henri, retraité et électeur du RN depuis toujours, distribue des tracts derrière la candidate et veut "virer tous les indésirables en France".

"Ça fait 40 ans" qu'il vote Le Pen, alors il espère que Marine Le Pen et Eric Zemmour "vont se raccrocher".

«Espérance»

Tout sourire, Mme Le Pen se penche sur le landau d'une petite fille. Elle fait un selfie avec les parents, habitants de Pernes-les-Fontaines, Aimé et Sabine.

"On la suit de très près", dit Sabine qui "a beaucoup d'espérance pour les prochaines élections" car "y'en a marre de vivre dans l'insécurité et il faut moins d'immigrants".

Son mari Aimé "est entre les deux". "Si on avait le choix ce serait bien qu'ils s'allient, dit-il. Ils ont quelques trucs de différents mais ils ont beaucoup des choses en commun."

"C'est pour ceux qui se lèvent tôt, je vous laisse un petit document", poursuit Marine Le Pen en distribuant des tracts sur son projet de loi destiné à combattre l'immigration.

Le vendeur de saucisses prend son tract mais après son passage dit qu'il "'n'en a rien à foutre des politiques". "C'est tous la racaille et ça fait des années que ça dure".

La candidate, donnée au second tour face au président Macron mais en baisse dans les sondages, salue une vendeuse de sacs en cuir et lui rappelle que, pour les "dépenses contraintes" qui augmentent comme le carburant, elle veut faire baisser la TVA sur l'essence, l'électricité et le gaz de 20 à 5,5%.

Zemmour devrait «réserver ses piques» à Macron

La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a souhaité samedi qu'Eric Zemmour, qui la talonne dans les sondages en vue de 2022, "réserve ses piques" au chef de l'Etat Emmanuel Macron qui porte, selon elle, la "responsabilité" de "la situation du pays".

"J'aimerais qu'Eric Zemmour prenne conscience que je n'ai aucune responsabilité dans la situation du pays et que c'est Emmanuel Macron qui est au pouvoir. Il devrait donc réserver ses piques au président de la République plutôt qu'à quelqu'un qui défend la France avec conviction, honnêteté et pugnacité (depuis) plus longtemps que lui", a affirmé la candidate à la présidentielle en marge d'un déplacement à Pernes-les-Fontaines, dans le Vaucluse.

"Je suis la mieux placée comme candidate nationale (...), je suis convaincu qu'à un moment donné il l'entendra et viendra rejoindre ma candidature", a-t-elle ajouté.

«Rien n'est exclu»

Ginette 91 ans, électrice du RN, salue Mme Le Pen. Sa fille Marie-Blanche vote aussi RN mais elle "aime bien" M. Zemmour qui lui "fait passer de bons moments". "Il faudrait qu'ils s'allient", suggère-t-elle.

A Cavaillon, la veille, Marine Le Pen a visité deux associations d'aide alimentaire et le commissariat, avant de suivre en soirée des policiers municipaux du Pontet, plaidant pour une "action forte en matière de sécurité et de pouvoir d'achat".

Interpellée par une habitante d'une cité difficile, qui se sent "abandonnée", elle a estimé que "les idées ça ne met pas les délinquants en prison" et "ça ne remplit pas les assiettes". Eric Zemmour donnait au même moment une conférence aux allures de meeting dans le Gard voisin, à laquelle a assisté l'eurodéputé RN Gilbert Collard.

Entre les deux adversaires qui se marquent à la culotte, Colette Agnel, sympathisante RN, va "bien étudier tout cela". Mais elle soutient encore Marine Le Pen: "Elle parle vrai sur les étrangers qui viennent en France et voudraient nous chasser de chez nous".

"Rien n'est exclu", dit l'ancien candidat RN Dominique Roujon, même s'il revendique "une tradition" de vote RN.

C'est, en revanche, déjà tout vu pour Annie Pontet, élue RN d'opposition à Cavaillon. Selon elle, Eric Zemmour "n'a pas de programme" et "n'est là que pour faire du buzz".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.