PARIS: Plusieurs personnalités du Rassemblement national (RN) ont appelé lundi Eric Zemmour, candidat putatif à l'élection présidentielle de 2022, à "ne pas diviser le camp national" face au "fossoyeur" Emmanuel Macron.
"Il ne faut pas diviser les forces du camp national. (...) Se battre entre nous n'a aucun sens", a insisté Sébastien Chenu, député RN du Nord sur franceinfo. "Nous n'avons d'adversaire qu'Emmanuel Macron", "fossoyeur de l'intérêt national", a fait valoir le porte-parole du RN, estimant Eric Zemmour "proche" idéologiquement du RN.
Le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, voit, lui, en M. Zemmour "la nouveauté dans le système politique", qu'il juge aussi être "dans la même famille politique" que le RN. "Mais aujourd'hui il divise la famille nationale", a-t-il regretté sur CNews.
"Il y a un terrain d'entente, une volonté - en tout cas, en ce qui nous concerne - de rassemblement", a assuré M. Aliot, alors que Marine Le Pen est désormais talonnée par Eric Zemmour dans les sondages, et même dépassée dans l'un d'eux, derrière Emmanuel Macron: "C'est à lui de faire la démarche, pas à nous", a-t-il ajouté, "persuadé" que les courbes d'intentions de vote "s'inverseront" dans les prochaines semaines.
Ce "moment Zemmour (...), ça ne bouscule pas notre agenda", a abondé Jordan Bardella, président par intérim du RN, évoquant "le discours plus rassurant, plus rassembleur" de Marine Le Pen. "Ce ne sont pas les médias et les sondages qui vont faire l'élection", a-t-il plaidé.
"Je n'ai aucun adversaire du côté de ceux qui défendent la France", a néanmoins rappelé M. Bardella qui semble, à l'image du RN, vouloir adopter un ton plus conciliant face à Eric Zemmour, après l'avoir attaqué de front.
M. Chenu a par ailleurs tenté de marquer la différence entre Marine Le Pen et son potentiel concurrent à l'extrême droite, mettant en avant "l'expérience" et le "courage" de la candidate du RN, qui "propose des solutions".
M. Zemmour "n'est pas l'homme de la situation" pour battre Emmanuel Macron, a-t-il encore jugé.
Dimanche, Marine Le Pen avait souligné "des divergences sur le plan économique et social" avec M. Zemmour, estimant qu'il "s'aligne sur des positions plutôt libérales et conservatrices assez classiques" opposées aux siennes.