Berywam, le groupe français qui démocratise le beatbox

(De gauche à droite) Beasty, Wawad, Rythmind et Beatness, membres du groupe de beatbox Berywam, se produisent lors d'un concert au festival Pause Guitare à Albi dans le sud de la France le 13 juillet 2021. (Fred Scheiber/AFP)
(De gauche à droite) Beasty, Wawad, Rythmind et Beatness, membres du groupe de beatbox Berywam, se produisent lors d'un concert au festival Pause Guitare à Albi dans le sud de la France le 13 juillet 2021. (Fred Scheiber/AFP)
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Publié le Vendredi 15 octobre 2021

Berywam, le groupe français qui démocratise le beatbox

  • Le beatbox c'est l'art de reproduire de la musique, imiter des instruments, simplement avec son appareil phonatoire: de la gorge jusqu'au nez, en passant par la langue et les lèvres
  • Derrière ce groupe de potes irradiant de bonne humeur et jamais à court de blagues, ce sont des années et des années de travail, confie Wawad, casquette vissée sur la tête

TOULOUSE, France : «Quatre potes» français devenus champions du monde de beatbox et suivis aujourd'hui par près de 10 millions de followers sur TikTok: le groupe Berywam a largement dépassé les frontières de la France, se démarquant par une approche «personnalisée» de ce style né aux Etats-Unis.

«Le beatbox c'est l'art de reproduire de la musique, imiter des instruments, simplement avec son appareil phonatoire: de la gorge jusqu'au nez, en passant par la langue et les lèvres», explique à l'AFP Wawad, à la veille d'un concert à Toulouse (sud-ouest).

Percussions, basses, cuivres ou mélodies... A lui seul, ce Toulousain de 31 ans devient en quelques secondes un véritable orchestre.

Le résultat est encore plus impressionnant quand Beatness, Rythmind et Beasty se joignent à lui, chacun avec sa spécialité.

Mais derrière ce «groupe de potes» irradiant de bonne humeur et jamais à court de blagues, ce sont «des années et des années» de travail, confie Wawad, casquette vissée sur la tête.

Individuellement, chacun a commencé à faire du beatbox sans le savoir dès l'enfance, en jouant à reproduire des sons.

L'aventure professionnelle pour Berywam commence en 2015, quand après avoir participé au championnat de France en solo, les quatre beatboxers décident de former un groupe.

«L'année d'après on remportait le championnat français», rappelle fièrement Beatness, le benjamin, âgé de 28 ans.

Deux ans plus tard, en 2018 à Berlin, Berywam décroche la première place en équipe au championnat du monde de beatbox, qui a lieu tous les trois ans.

- «Folle ascension» -

De l'Europe à l'Asie, en passant par les Etats-Unis ou le monde arabe... charmés par ces «Frenchies» qui détonnent, les plateaux télévisés du monde entier se les arrachent.

Mais c'est la participation à l'émission de téléréalité America's got Talent qui a le plus marqué les quatre beatboxers.

Car le «+human beatbox+ est né aux Etats-Unis, dans le Bronx, dans les années 1980 avec le mouvement hip hop», rappelle Wawad.

«Jouer en tant que Français sur les terres d'origine du beatbox, c'est une expérience inoubliable... Symboliquement, c'était très fort», affirme Beasty, 32 ans.

Le secret de cette «folle ascension»? «Le travail!», répond sans hésiter Rythmind. «Mais aussi ce qui fait notre originalité, notre +plus+: notre musicalité, ou le mélange de beatbox et d'a cappella», précise le beatboxer de 34 ans.

«Aujourd'hui, notre but c'est d'ouvrir l'univers du beatbox à des gens qui ne connaissaient pas forcément ça, de le faire aimer à tout le monde», rêve le trentenaire.

Et paradoxalement, la pandémie de Covid-19 les a aidés. Privés de concerts, les quatre amis ont profité des confinements successifs pour investir massivement les réseaux sociaux, touchant ainsi des millions de jeunes sur tous les continents.

- Daft Punk ou machine à café -

Shakira, Daft Punk, Daddy Yankee, Stromae ou encore la célèbre mélodie de la Panthère rose... Sur les réseaux sociaux, les Berywam postent régulièrement de courtes vidéos, reprenant sans aucun instrument de musique les plus grands hits.

Mais ils s'amusent aussi à imiter une multitude de bruits du quotidien (fermeture éclair, brosse à dent électrique, machine à café...), entraînant les fans dans leurs fous rires.

Aujourd'hui, ils frôlent les 10 millions de followers TikTok, trois millions sur Youtube et deux millions sur Instagram.

Sortir du hip hop et faire de l'électro, du blues, de la musique classique... «On va partout, surtout là où on nous attend le moins. C'est ça le but. C'est ça qu'on kiffe», résume Beasty.

Ainsi, au-delà des reprises, Berywam entend se démarquer grâce à ses propres compositions, rassemblées dans un premier album à paraître prochainement.

En attendant, ces amis savourent enfin une tournée, maintes fois reportée à cause du Covid.

«Et on terminera en février par l'Olympia» à Paris, lance Beasty dans un grand sourire.


Zad Moultaka à l’IMA, convoite la paix à travers la musique et l’art plastique

Zad Moultaka, artiste inclassable d’origine libanaise est de retour à l’Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris avec son installation revisité SAMAS, « Crier la paix », jusqu’au 6 Avril prochain. (IMA)
Zad Moultaka, artiste inclassable d’origine libanaise est de retour à l’Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris avec son installation revisité SAMAS, « Crier la paix », jusqu’au 6 Avril prochain. (IMA)
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  • L’installation SAMAS occupe une place particulière dans le travail de Moultaka
  • Ce mot, emprunté à l'acadien et au sumérien, désigne le Dieu de la justice dans les civilisations antiques

PARIS: Zad Moultaka, artiste inclassable d’origine libanaise est de retour à l’Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris avec son installation revisité SAMAS, « Crier la paix », jusqu’au 6 Avril prochain.

Il s’agit d’une œuvre choc, une œuvre qui se vit, émotionnellement, physiquement… à travers un mélange de création musicale et d’art plastique.

C’est une œuvre qui ne peut pas laisser indifférent, qui peut déranger, mais à l’arrivée, c’est une prière pour que cesse la violence sur terre.

L’installation SAMAS occupe une place particulière dans le travail de Moultaka. Ce mot, emprunté à l'acadien et au sumérien, désigne le Dieu de la justice dans les civilisations antiques. Mais derrière cette référence historique se cache une réflexion bien plus large sur la construction et la déconstruction des sociétés.

« J'ai mis en parallèle l'image d'un moteur de Bombardier des années 50 et celle du code de hammurabi. Les deux ont une forme identique, cela m'a frappé : les mêmes structures qui ont servi à poser les bases d'une civilisation sont celles qu'on utilise pour la détruire », explique-t-il à Arab News en français.

Une constatation glaçante qui alimente une réflexion profonde sur la répétition des cycles de violence à travers l'histoire. « Comme disait Einstein, ce qu'on a appris de l'histoire c'est qu'on a jamais rien appris de l'histoire. SAMAS est une tentative de questionner cette fatalité, de voir s'il est possible d'en sortir ».

Mais si ces œuvres sont porteuses d'un message, il tient à ce qu'elle parle d'elle-même. « Une œuvre forte doit pouvoir toucher sans avoir besoin d'explications, on peut la ressentir, se l'approprier, et même lui donner un sens différent de celui qu'avait en tête l'artiste ».

Dans un monde où les disciplines artistiques tendent parfois à se cloisonner, Zad Moultaka fait figure d'exception. Son univers est à la croisée de multiples influences mêlant peinture, écriture, musique et installations immersives. Une approche qui selon lui s'inscrit dans une tradition bien plus ancienne qu'il n'y paraît

« Les artistes de la Renaissance étaient musiciens, peintres, sculpteurs… Il n'y avait pas de frontières entre les arts tant que l'ensemble restait cohérent. Aujourd’hui, on retrouve cette liberté, et c'est passionnant », confie-il avec un enthousiasme. Cette polyvalence n'est pas qu'un simple goût pour l'expérimentation : elle est au cœur de sa démarche, un langage multiple pour exprimer une vision du monde.

Mais d’où vient cette aisance dans tant de discipline, Moultaka hésite. « c'est un peu mystérieux ... Je ne sais pas vraiment, j'ai grandi dans un environnement ouvert aux arts avec des parents impliqués dans le théâtre. Très tôt, j’ai baigné dans le rapport à l'espace, au son, au visuel ». Un héritage culturel évident mais qui ne suffit pas à expliquer ce talent pluridisciplinaire.

Car chez Moultaka, la création est avant tout une nécessité une quête « je me laisse guider, chaque médium me permet d'explorer un aspect différent de ce que je cherche à dire ».

Cette liberté d'interprétation fait écho à sa propre approche de la création. il refuse de s'enfermer dans une seule direction, préférant suivre les hasards du processus artistique « pour l'instant, je poursuis une quête à travers différents médias. mais je me laisse aussi la liberté d'être surpris, tout est possible ».

Un artiste nourri d'influences multiples, à l'image de son travail les inspirations de  moultaka sont vastes. De la pensée chinoise à la sculpture contemporaine, en passant par la littérature et l'art japonais, il puise dans des univers variés. « Il y a des points de lumière sur mon chemin des œuvres qui me nourrissent. Christian bobin, par exemple, a une importance particulière pour moi ».

Interdisciplinaire, cosmopolite, imprévisible : Moultaka incarne une vision de l'art en perpétuelle évolution. Une démarche qui refuse les étiquettes préférant le dialogue entre les formes, les époques et les émotions, une liberté rare qui fait toute la force de son œuvre.

Parallèlement à l’IMA, l’aventure continue pour Moultaka à travers l’année 2025 qui lui est consacrée par Radio France, ponctuée d’une série de concerts, dont un concert à Notre Dame de Paris.

 

Spécial
Samas, de Zad Moultaka à l'IMA, pour crier la paix
Par Arab News en français -
Spécial
Semaine de la langue arabe à l'Institut du Monde arabe
Par Arab News en français -

«Seeking Haven for Mr. Rambo» fait ses débuts aux États-Unis avec le soutien du Royaume

«Seeking Haven for Mr. Rambo» raconte l'histoire du protagoniste Hassan qui cherche un refuge pour son meilleur ami, son chien bien-aimé Rambo. (Photo fournie)
«Seeking Haven for Mr. Rambo» raconte l'histoire du protagoniste Hassan qui cherche un refuge pour son meilleur ami, son chien bien-aimé Rambo. (Photo fournie)
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  • Le film sera projeté les 9, 11 et 14 février dans le cadre d'un festival américain après la Mostra de Venise et le Festival international du film de la mer Rouge (RSIFF) de Djeddah en 2024
  • Il raconte l'histoire du protagoniste Hassan qui cherche un refuge pour son meilleur ami, son chien bien-aimé Rambo, après que celui-ci a été menacé par leur propriétaire

DUBAÏ: Soutenu par le le Fonds de la mer Rouge, «Seeking Haven for Mr. Rambo» du cinéaste égyptien Khaled Mansour a été présenté en première américaine au 40e Festival international du film de Santa Barbara.
Le film sera projeté les 9, 11 et 14 février au festival américain après la Mostra de Venise et le Festival international du film de la mer Rouge (RSIFF) de Djeddah en 2024.

Premier film égyptien à être projeté à la Mostra de Venise en septembre depuis 12 ans, «Seeking Haven for Mr. Rambo» raconte l'histoire du protagoniste Hassan qui cherche un refuge pour son meilleur ami, son chien bien-aimé Rambo, après que celui-ci a été menacé par leur propriétaire.

«L'histoire de 'Seeking Haven for Mr. Rambo' est centrée sur ma génération et, à travers le voyage de Hassan, nous avons approfondi nos pensées, nos croyances, nos peurs et notre sentiment d'appartenance. La réalisation de ce projet a pris environ huit ans, car j'avais l'intention de présenter un cinéma unique et authentique», a déclaré M. Mansour à Arab News lors du RSIFF de décembre.

L'auteur, qui a également réalisé trois courts métrages et une mini-série intitulée «Rawaa Reads» (2023), a poursuivi: «C'est mon premier long métrage de fiction, et ce film n'est pas (seulement) l'histoire d'un chien et de son ami, mais il traite des complexités de notre génération, mettant en lumière (la) lutte... que nous traversons dans notre société.»

Le film s'inspire d'un incident réel qui a conduit un tribunal égyptien à emprisonner quatre hommes en 2015 pour le meurtre brutal d'un chien, qui avait été filmé, suscitant une vague d'indignation sur les réseaux sociaux.


Le festival littéraire de Diriyah inspire les enfants

Dans le village des histoires, les jeunes visiteurs ont écouté des récits inspirants racontés par des professionnels. (SPA)
Dans le village des histoires, les jeunes visiteurs ont écouté des récits inspirants racontés par des professionnels. (SPA)
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  • Les enfants ont pu montrer leurs talents artistiques dans le coin des histoires et des dessins, où ils ont transformé les histoires en peintures reflétant leur vision créative.

RIYADH : Le festival du conte de Diriyah, qui s'est achevé le 8 février, visait à encourager l'amour de la lecture et des contes chez les jeunes enfants.

Faisant partie d'une série d'événements organisés dans le cadre de la Saison de Diriyah sur le thème « Divertissez votre curiosité culturelle », le festival a transformé Diriyah en un monde magique pour les enfants, qui se déplaçaient d'un pavillon à l'autre.

Photo/Agence de presse saoudienne
Photo/Agence de presse saoudienne

Dans le village des contes, les jeunes visiteurs ont pu écouter des histoires inspirantes racontées par des professionnels.

Les spectacles d'ombres, pour leur part, transportaient les enfants dans des univers inspirés du livre Kalila et Dimna, offrant une expérience visuelle unique alliant art et littérature.

Photo/Agence de presse saoudienne
Photo/Agence de presse saoudienne

Les enfants ont également pu montrer leurs talents artistiques dans le coin des histoires et des dessins, où ils ont transformé des histoires en peintures reflétant leur vision créative.

Les spectacles interactifs n'étaient pas en reste, présentant des récits historiques inspirés du riche patrimoine de Diriyah dans un format théâtral et interactif qui encourageait les enfants à s'impliquer activement. Cette expérience a ainsi pris une dimension éducative et culturelle enrichie.

L'initiative a été organisée pour renforcer le rôle du Royaume en tant que plaque tournante des arts et de la littérature à l'échelle mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com