Washington exige la fin du siège de Marib par la milice houthie

Des membres de la milice houthie soutenue par l'Iran qui a encerclé le district d'Abedia pendant plus de trois semaines, sur le champ de bataille de la province yéménite de Marib (Reuters/Fichier Photos)
Des membres de la milice houthie soutenue par l'Iran qui a encerclé le district d'Abedia pendant plus de trois semaines, sur le champ de bataille de la province yéménite de Marib (Reuters/Fichier Photos)
Short Url
Publié le Jeudi 14 octobre 2021

Washington exige la fin du siège de Marib par la milice houthie

Des membres de la milice houthie soutenue par l'Iran qui a encerclé le district d'Abedia pendant plus de trois semaines, sur le champ de bataille de la province yéménite de Marib (Reuters/Fichier Photos)
  • 35 000 personnes risquent la famine à Abedia
  • Le gouvernement yéménite a accru la pression diplomatique sur les Houthis, exhortant l'ONU à intervenir

RIYAD/AL-MUKALLA: Les États-Unis ont exigé mercredi la fin du siège houthi sur Abedia, afin de permettre aux civils assiégés d'accéder à l'aide humanitaire. 

La milice soutenue par l'Iran a encerclé la région pendant plus de trois semaines, sur le champ de bataille de la province yéménite de Marib, empêchant 35 000 personnes d'accéder à la nourriture, à l'eau potable, aux médicaments et à d'autres produits de première nécessité. 

Les civils d'Abedia souffrent de ce qui «semble être un encerclement», a déclaré un haut responsable américain lors d'un point presse à l'ambassade américaine à Riyad. 

«Ceci est un autre autre exemple de la manière dont une partie agit dans le sens d’une solution militaire et exerce une grande pression sur le peuple yéménite», a-t-il déclaré. «Nous appelons à une désescalade de cette situation et réclamons que l'aide humanitaire puisse arriver à Abedia.» 

«Nous considérons l'offensive actuelle des Houthis à Marib comme contraire au principe de désescalade. Nous pensons que les personnes de l’extérieur ne peuvent imposer aucune solution au Yémen. Je compte sur les efforts de l'ONU et de ceux des pays voisins pour créer le meilleur climat permettant aux Yéménites de négocier leur propre avenir.» 

Les Houthis étaient un obstacle à la paix, a soutenu le responsable. «Comment une milice bien armée peut-elle continuer à opérer à l'intérieur du Yémen et contribuer à un effort de paix? a-t-il dit. Nous sommes convaincus à 100% qu'il n'existe pas de solution militaire à ce conflit.» 

Il a également précisé que les États-Unis n'étaient pas intéressés par un simple cessez-le-feu, mais par une solution à long terme. «Le cessez-le-feu est une étape que nous voulons voir se produire afin de sortir du conflit et d’avancer vers la paix et la sécurité.» 

Le gouvernement yéménite a également accru la pression diplomatique sur les Houthis, exhortant l'ONU à intervenir. Lors d'un appel téléphonique avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le ministre des Affaires étrangères, Ahmad Awad ben Moubarak, l'a exhorté à faire pression sur les Houthis pour qu'ils mettent fin au siège. «Je l'ai informé de la situation catastrophique à Abedia et j'ai appelé l'ONU à condamner ce crime de guerre, à répondre d'urgence aux besoins essentiels de la population et à évacuer les blessés», a déclaré le ministre. 

Le représentant permanent du Yémen auprès de l'ONU, Abdullah al-Saadi, a averti que les civils risquaient la famine et la mort alors que les Houthis intensifiaient les frappes de missiles et de drones et bloquaient la distribution d'une aide humanitaire vitale. 

Malgré les efforts diplomatiques, les Houthis ont continué mercredi à bombarder Abedia avec des missiles, des tirs de mortier et des drones chargés d’explosifs. Les forces yéménites ont riposté par des contre-attaques, et les frappes aériennes de la coalition arabe ont touché des cibles houthies à l'extérieur d'Abedia. 

«Les avions militaires de la coalition ont mené des frappes aériennes intensives sur les Houthis», a déclaré le porte-parole de l'armée, le général Abdu Abdullah Majili. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Short Url
  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

Short Url
  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".