WASHINGTON: Les Etats-Unis ont assuré mercredi qu'ils ne soutenaient aucunement une « réhabilitation » de la Syrie de Bachar al-Assad, malgré les critiques croissantes contre le silence américain qui reviendrait à accepter tacitement une « normalisation ».
Interrogé lors d'une conférence de presse à Washington sur les pays arabes qui renouent des relations normales avec le pouvoir du président syrien après dix ans de guerre, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a tenté de se démarquer.
« Ce que nous n'avons pas fait et que nous n'entendons pas faire, c'est exprimer un quelconque soutien aux efforts en vue d'une normalisation des relations ou d'une réhabilitation de M. Assad », a-t-il dit.
Il a aussi insisté sur le fait que le gouvernement de Joe Biden n'avait pas « levé la moindre sanction contre la Syrie », et avait confirmé la posture des Etats-Unis, opposés à tout soutien à la reconstruction du pays « tant qu'il n'y aura pas des progrès irréversibles vers une solution politique ».
Plusieurs observateurs ont récemment critiqué le silence de l'administration Biden face au repositionnement de certains pays de la région, et plus globalement face à sa position très en retrait dans le dossier syrien, qui revient selon eux à accepter de facto la victoire de Bachar al-Assad et son retour progressif dans le concert des nations.
Antony Blinken a au contraire plaidé que son gouvernement s'était concentré sur « l'élargissement de l'accès humanitaire pour ceux qui ont désespérément besoin de cette aide », sur la lutte internationale contre les groupes djihadistes en Syrie, et sur « l'imposition de sanctions ciblées » pour que « le régime Assad rende des comptes » en matière de droits humains et non prolifération.
Il a réaffirmé son soutien à une résolution politique du conflit en ligne avec les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.