WASHINTON: Les Etats-Unis ont réaffirmé mercredi, seuls et contre tous, que les sanctions de l'ONU contre l'Iran seraient rétablies ce week-end et que Washington les ferait respecter.
« Les Etats-Unis vont faire ce qu'ils font toujours. Ils assumeront leur part de responsabilité », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo lors d'une conférence de presse au département d'Etat avec son homologue britannique Dominic Raab.
« Nous allons faire tout le nécessaire pour faire en sorte que ces sanctions soient appliquées et respectées », a-t-il ajouté.
Mike Pompeo a activé le 20 août une procédure controversée censée déboucher un mois plus tard, c'est-à-dire ce week-end, sur le rétablissement des sanctions internationales contre Téhéran levées en 2015 en contrepartie de l'engagement iranien à ne pas se doter de l'arme atomique.
Mais la quasi-totalité des autres membres du Conseil de sécurité des Nations unies dénient aux Etats-Unis le droit d'utiliser ce mécanisme dit « snapback », au motif qu'ils se sont retirés en 2018 de l'accord sur le nucléaire iranien qui l'a instauré.
Malgré ce désaveu et cet isolement, la diplomatie américaine clame depuis que les sanctions seraient à nouveau en vigueur, notamment un embargo sur les armes conventionnelles qui expire en octobre et que Washington a échoué à prolonger au sein du Conseil de sécurité.
« L'ONU va appliquer ses sanctions comme elle le fait d'ordinaire », a-t-il encore dit mercredi, estimant qu'il s'agit de mesures issues d'une résolution effective du Conseil de sécurité ».
Les autres grandes puissances, y compris les alliés européens des Etats-Unis, font elles la sourde oreille, assurant que rien ne changera après le 20 septembre malgré les affirmations américaines.
Dominic Raab a toutefois pris soin dans la capitale américaine de ne pas souligner ces divergences, insistant plutôt sur les points de convergences.
« Nous avons toujours salué les efforts des Américains et d'autres pour élargir » l'accord sur le nucléaire iranien, a-t-il dit. « Il peut y avoir des nuances dans les manières d'y parvenir, mais nous les gérons de manière constructive », a-t-il ajouté.
En août, Mike Pompeo avait accusé le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne d'avoir « choisi de s'aligner sur les ayatollahs » au pouvoir en Iran.