PARIS : Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, déclare samedi, dans une interview au Parisien, que son syndicat "soutiendra", quel qu'il soit, "le candidat du camp républicain" qui affronterait au second tour de l'élection présidentielle "un candidat d'extrême droite".
"Quel que soit le candidat du camp républicain, Emmanuel Macron, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, la CFDT le soutiendra face à un candidat d’extrême droite", indique M. Berger.
"Sans ambiguïté. Les organisations syndicales qui refuseraient de le faire ou hésiteraient, seraient en faute", ajoute le leader de la CFDT, qui se dit inquiet devant la montée de l'extrême droite dans les sondages, "que l’on parle de Marine Le Pen, Éric Zemmour ou Nicolas Dupont-Aignan".
Si M. Macron faisait de nouveau face à Mme Le Pen au second tour de la présidentielle, M. Berger appellerait "évidemment" à voter pour le président sortant.
"Nous n'avons besoin ni de nostalgie, ni de repli sur soi, mais d'une société plus juste, un nouveau modèle de développement. Répondre aux attentes sociales, c'est le meilleur moyen de combattre l'extrême droite", estime le responsable syndical, qui "regarde avec effroi" la montée de M. Zemmour dans les sondages et ses propos sur l'immigration.
L'immigration, "c'est un sujet que l'on monte en épingle. Sur le terrain, les salariés ne nous en parlent pas", dit-il.
La CFDT "ne soutiendra pas de candidat" et exposera "à partir de début novembre" ses "idées dans le cadre de (son) projet du +Pacte du pouvoir de vivre+", détaille-t-il. "Il y aura des propositions très concrètes et nous ferons une tournée, des meetings (...) On a des idées +candidates+ pour le prochain quinquennat", poursuit-il.
Interrogé sur le projet gouvernemental de revenu d'engagement pour les jeunes de 16 à 25 ans, sur lequel l'exécutif doit trancher incessamment, M. Berger s'élève contre "une grosse tentation de l'enterrer et de faire un tour de passe-passe en faisant croire qu'on va l'ouvrir à 400.000 jeunes, ce qui en réalité correspond aux dispositifs existants".
"Si c'est le cas, nous le dénoncerons" car "ce serait une faute politique très forte", prévient-il.
Défendant "la garantie jeune universelle, créée sous l'ancien quinquennat", qui "marche", M. Berger souhaite son extension "à un million de jeunes, avec des moyens d'accompagnement et une allocation du niveau du RSA".