A six mois de la présidentielle, Edouard Philippe lance son propre parti

L’ancien Premier ministre français et actuel maire du Havre, Edouard Phillipe (Photo, AFP).
L’ancien Premier ministre français et actuel maire du Havre, Edouard Phillipe (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 octobre 2021

A six mois de la présidentielle, Edouard Philippe lance son propre parti

  • L’ancien Premier ministre a promis de soutenir Emmanuel Macron si celui-ci se représente
  • L'initiative de M. Philippe, qui reste la personnalité politique préférée des Français, est en effet suivie de près par la majorité

LE HAVRE: Quinze mois après son départ de Matignon, Edouard Philippe lance samedi matin son propre parti au Havre, pour élargir vers la droite le socle de soutiens à Emmanuel Macron, sous l'œil critique de certains macronistes qui redoutent la division.

Dans sa ville du Havre, l'ancien Premier ministre dévoilera le nom et les contours de ce parti en présence de nombreux parlementaires de la majorité, à deux cent jours de la présidentielle lors de laquelle il a promis de soutenir Emmanuel Macron si celui-ci se représente.

"L'objectif, c'est de participer à la nouvelle offre politique qui découlera de cette campagne présidentielle", avait-il affirmé dans un message video diffusé samedi dernier lors du "campus" de LREM à Avignon.

Entre 500 et 700 personnes sont attendues selon l'entourage de M. Philippe. Viendront "ceux qui sont curieux, intéressés. Venir ne veut pas forcément dire adhérer", explique l'eurodéputé Gilles Boyer, un très proche.

Les trois patrons des groupes parlementaires de la majorité seront présents: Christophe Castaner pour LREM, Patrick Mignola pour le MoDem et Olivier Becht pour Agir.

Et au moins une douzaine de députés "marcheurs" -- dont Aurore Bergé, Marie Lebec ou Naïma Moutchou -- ont également fait savoir qu'ils se rendraient "spontanément" au Havre. Avant le week-end, certains confiaient espérer "un nouveau souffle", et faisaient part d'une certaine "fébrilité" de leurs collègues quant à leur participation.

L'initiative de M. Philippe, qui reste la personnalité politique préférée des Français, est en effet suivie de près par la majorité, alors que la macronie tente de structurer la majorité présidentielle au sein d'une "maison commune".

«Salle d'attente pour 2027»

Dans sa vidéo diffusée à Avignon, M. Philippe avait une nouvelle fois affirmé qu'il "souhaitait" qu'Emmanuel Macron soit candidat et réélu en avril 2022, lui assurant de son soutien avec "loyauté" et "enthousiasme".

Sa nouvelle formation "a vocation à être +sous la tente+", a assuré le patron de LREM Stanislas Guerini.

Mais l'ancien Premier ministre, qui n'a jamais pris sa carte à LREM, n'avait pas non plus fait le déplacement d'Avignon.

"Il va devoir se positionner", a prévenu Olivier Becht, dont le petit parti Agir pourrait bien se faire aspirer par le nouveau mouvement.

Le nouveau parti de M. Philippe, dont le nom est gardé secret, pourrait aussi poursuivre la recomposition du paysage politique, notamment parmi les élus locaux prêts à soutenir le chef de l'Etat, mais rétifs à toute adhésion à LREM ou MoDem.

"Si Macron repasse, on aura une situation très compliquée" à droite, confirme un proche de l'ex-LR Xavier Bertrand qui pense que "Philippe ramènera" des élus dans son escarcelle en profitant de l'éclatement du paysage.

"Il va présenter des candidats aux législatives qui risquent de concurrencer les nôtres", soupire un cadre de LR, alors que la droite dans le brouillard pourrait bien jouer sa survie en 2022.

M. Philippe multiplie déjà les signaux à droite en tirant la sonnette d'alarme sur le poids de la dette ou encore la nécessité de relever franchement l'âge de départ à la retraite, jusqu'à l'âge de 67 ans.

Au delà, "l'objectif d'Edouard Philippe est de se faire une salle d'attente pour 2027", estime une élue LR.

Sur l'aile gauche de la macronie, le petit parti Territoires de progrès, lancé début 2020 par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, tiendra son propre congrès samedi à Bordeaux. Le ministre du Budget Olivier Dussopt pourrait en récupérer la présidence.

Un parti nommé "Horizons"

Révélé samedi après-midi, le nom du parti de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe est "Horizons". 

"Avec Horizons, nous allons définir une stratégie pour la France, c'est une aventure collective", a-t-il lancé dans sa ville du Havre, en expliquant que le nom avait été choisi "parce qu'il faut voir loin".

"Son positionnement, c'est devant", avec "une logique de partenariat, de rassemblement" autorisant la double appartenance, et "la ligne est de préférer la sérénité à la fébrilité", a ajouté l'ancien Premier ministre, ex-LR.

"La deuxième ligne claire est le soutien au président de la République" pour que "les cinq années qui viennent soient des années utiles", a-t-il ajouté. Car "très clairement, mon objectif en 2022 est que le président de la République Emmanuel Macron soit réélu", a-t-il lancé, alors que certains le soupçonnent de vouloir faire cavalier seul.

"Cette réélection passera par un élargissement de sa base électorale" et "l'objectif est de créer un vrai parti, avec des statuts qui seront déposés lundi, une charte des valeurs", a-t-il affirmé, expliquant que les maires y auraient une place particulière avec une "assemblée" qui élira le vice-président.

Alors que la macronie essaie de structurer une "maison commune", il a assuré que "si c'est une bannière, nous serons derrière".

"C'est un combat démocratique, au long cours, mais essentiel, que nous engageons (...) Nous manquons d'une stratégie à l'horizon 2050" et "je veux avec vous la bâtir", a-t-il ajouté devant une salle comble - les organisateurs revendiquaient 3.000 participants.

Face aux "quatre transformations extrêmement massives et signifiantes" --  démographique, environnemental, géopolitique et technologique -- que le pays doit affronter, "il faut préparer une stratégie", a-t-il lancé, plaidant pour "la constance" et "la cohérence".

Les patrons des trois groupes parlementaires de la majorité à l'Assemblée, Christophe Castaner (LREM), Olivier Becht (Agir) et Patrick Mignola (MoDem) avaient fait le déplacement, ainsi que 160 maires, 600 élus locaux (dont les maires de Fontainebleau Frédéric Valletoux, et de Reims Arnaud Robinet) et une soixantaine de parlementaires, dont Marie Lebec, Pierre-Yves Bournazel, Naïma Moutchou ou Marie Guévenoux.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.