Procès Fifa: Valcke à la barre, les droits TV en ligne de mire

L’ancien secrétaire-général de la Fifa, Jérôme Valcke (Photo, Fabrice COFFRINI/AFP).
L’ancien secrétaire-général de la Fifa, Jérôme Valcke (Photo, Fabrice COFFRINI/AFP).
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Publié le Mercredi 16 septembre 2020

Procès Fifa: Valcke à la barre, les droits TV en ligne de mire

  • Le Français est accusé d'avoir appuyé l'obtention par la chaîne qatarie des droits de deux Coupes du monde en échange d'une luxueuse villa mise à sa disposition par Nasser Al-Khelaïfi
  • Pour 480 millions de dollars, Al-Jazeera devenue beIN a décroché la retransmission des Mondiaux-2026 et 2030 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

BELLINZONE: Un gâteau « sublime », négocié miette par miette: jugé en Suisse, l'ex-numéro 2 de la Fifa Jérôme Valcke a brossé mardi un tableau du marché des droits télévisés, manne financière du football dopée par l'arrivée de beIN Media.

La question est cruciale pour le Français, accusé d'avoir appuyé l'obtention par la chaîne qatarie des droits de deux Coupes du monde en échange d'une luxueuse villa mise à sa disposition par Nasser Al-Khelaïfi, patron de beIN et du PSG, jugé à ses côtés.

Or ce contrat signé en 2014 était « assez stupéfiant », « fantastique », « je ne dirais pas inespéré, mais sublime pour la Fifa », a insisté l'ancien secrétaire général de l'instance, 59 ans, entendu mardi par le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone.

Pour 480 millions de dollars, Al-Jazeera devenue beIN a décroché la retransmission des Mondiaux-2026 et 2030 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, soit un bond spectaculaire par rapport aux droits du Mondial-2014 cédés 50 millions de dollars à une autre chaîne pour la même zone géographique.

Cet accord « n'a jamais été dénoncé par qui que ce soit parce que c'est un contrat en or, dans une région compliquée où il n'y a pas de concurrence », a ajouté l'ancien bras droit du patron déchu de la Fifa, Sepp Blatter.

Assommer le marché

Jérôme Valcke, qui encourt cinq ans de prison pour « gestion déloyale » dans ce dossier, a d'ailleurs balayé l'idée que la Fifa aurait pu être lésée par l'absence d'appel d'offres ou de négociation avec d'autres acteurs régionaux.

« Les droits de la Coupe du Monde sont tels que vous n'avez pas beaucoup de diffuseurs capables de les acheter », a-t-il souligné, citant comme rares marchés concurrentiels l'Allemagne avec ARD et ZDF, ou la France avec TF1 et France Télévisions.

De surcroît, sur ce segment qui a démultiplié les revenus du football mondial depuis les années 1970, « mener un appel d'offres ne signifie pas que vous allez obtenir mieux », a précisé l'ancien journaliste de Canal+, haute stature et carrure de rugbyman.

« Un partenaire peut dire : Attends, tu as fait un appel et tu n'as obtenu aucune réponse. Pourquoi tu me demandes de payer aussi cher ? », a illustré l'ancien vice-roi du football, licencié en 2016 et suspendu pour dix ans de toute activité liée à la discipline.

Dans ce contexte, beIN est devenu un géant mondial du sport en rachetant la chaîne qui diffusait le Mondial-2014, puis en assommant le marché local pour les droits des Mondiaux-2018 et 2022, avec la « volonté ferme » de poursuivre dans cette voie, a raconté le prévenu.

Arrangement « privé »

Sa montée en puissance a accompagné celle de la diplomatie sportive du Qatar, qui a fait de ce secteur un instrument.

Niant tout « pacte corruptif » avec Nasser Al-Khelaïfi, Jérôme Valcke s'est donc efforcé de dissocier les négociations autour des droits TV de ses relations « d'amitié » avec le patron de beIN et du club parisien, au moment où il cherchait « une solution » pour acquérir une villa sur la Côte d'Emeraude sarde.

« Je n'ai rien promis, et je n'ai rien fait dans le cadre de cette négociation, qui puisse être liée d'une façon ou d'une autre à cette discussion d'ordre privé », a martelé Valcke, assurant n'avoir joué aucun rôle dans les discussions avec beIN.

Après une rencontre entre les deux dirigeants au siège parisien de beIN, le 24 octobre 2013, Nasser Al-Khelaïfi avait acheté la « Villa Bianca » pour 5 millions d'euros via une société, dont il avait transféré les parts au frère d'un de ses collaborateurs, avant de la mettre à disposition de M. Valcke.

Al-Khelaïfi, qui devrait être interrogé à partir de mercredi à Bellinzone, est de son côté poursuivi pour « instigation à gestion déloyale » et risque également cinq ans de prison. 

La charge de « corruption privée » a été abandonnée par l'accusation en raison d'un accord fin janvier entre la Fifa et le dirigeant qatari, qui a le rang de ministre.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.