Rohff, rappeur en mode linguiste

Le rappeur français Rohff, à Paris le 29 septembre 2021 (Photo, AFP)
Le rappeur français Rohff, à Paris le 29 septembre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 05 octobre 2021

Rohff, rappeur en mode linguiste

Le rappeur français Rohff, à Paris le 29 septembre 2021 (Photo, AFP)
  • «Ça montre que rien n'est impossible. Moi, c'est (la série animée japonaise) Goldorak qui m'a appris à parler français», précise ce natif des Comores
  • Sa plume, reconnue et saluée par la critique, a permis à Rohff de devenir un des rappeurs les plus populaires de sa génération, avec près de 2 millions d'albums vendus

CRÉTEIL: Vous dites parfois que vous êtes « en mode » déconfinement ou encore « en mode » repos ? Vous ne le savez pas forcément mais si l'expression est couramment utilisée par les hommes politiques, les journalistes et le grand public, c'est probablement grâce au rappeur Rohff.  

Extrait de son album « Au-delà de mes limites », sorti en 2005 et vendu à environ 300 000 exemplaires, « En Mode » fut un énorme tube. Tout au long de ce titre construit autour d'une anaphore, le rappeur de Vitry-sur-Seine explique être « en mode gros son », « en mode studio » ou encore « en mode automatique ».  

« Ça a marqué les esprits au point de rentrer dans le langage courant. J'ai déjà vu des images de l'Assemblée nationale, de présidents ou de ministres le dire », raconte Rohff, qui n'hésite pas à qualifier sa trouvaille d'expression « la plus contagieuse des vingt dernières années ».  

« C'est une forme de reconnaissance », insiste l'artiste de 43 ans, Housni Mkouboi pour l'état-civil.  

« Ça montre que rien n'est impossible. Moi, c'est (la série animée japonaise) Goldorak qui m'a appris à parler français », précise ce natif des Comores arrivé en France à l'âge de 7 ans.   

« Il fallait me mettre au niveau très vite. J'étais un peu gêné, les gens se moquaient de moi. J'avais envie de ramener de l'école des bons points et des billets de satisfaction pour ma mère. Ça te donne un penchant pour la langue ».  

Sa plume, reconnue et saluée par la critique, a permis à Rohff de devenir un des rappeurs les plus populaires de sa génération, avec près de 2 millions d'albums vendus. Et de créer de nombreuses expressions, devenues très populaires parmi les fans de rap et au-delà.  

« Force de frappe »   

En 2005, avec son tube « Ça fait plaisir », de nombreux jeunes se sont ainsi mis à dire « ça fait zizir » quand ils étaient heureux.  

Autre exemple, le mot « zumba », à la base une danse proche du fitness, qui est devenu dans la bouche de Rohff, puis dans celles de critiques musicaux, un moyen efficace de qualifier la pop urbaine à la mode.  

« Il faut prouver que la langue n'est pas limitée aux mots du dictionnaire et se renouvelle. Quand t'es Français, t'habites cette langue. C'est mon métier de parler au public, de les toucher avec mes métaphores, mes expressions », analyse Rohff.   

« Le rap et la chanson en général nous offrent une trace écrite des mots employés dans la rue », analyse Aurore Vincenti, spécialiste du rap et des évolutions de la langue française.  

« C'est une musique qui a une énorme force de frappe, sa popularité garantit une diffusion extrêmement large à cette langue qu'on avait tendance à localiser dans certaines banlieues », ajoute la linguiste en notant que de plus en plus d'expressions venues du rap se démocratisent chez les jeunes comme « gros » (synonyme de « mec »), « OKLM » (« au calme ») ou « moula » (« argent »).  

Le Dictionnaire historique de la langue française du Robert a ainsi intégré l'expression « en mode », sans toutefois que Rohff en soit crédité et avec une étymologie lorgnant plutôt vers les modes informatiques.  

Créativité  

« Ça m'est venu vers 1993-1994 en jouant au jeu Streetfighter sur Nintendo. Je voulais tout le temps gagner et je jouais avec les différents modes de jeu: mode hard, etc... », assure pour sa part le rappeur du Val-de-Marne, qui ajoute ne « jamais avoir entendu l'expression » avant d'en faire un morceau.  

L'étymologie « n'est pas une science exacte », rappelle Aurore Vincenti pour qui, créateur ou non, Rohff va très certainement contribué à populariser et diffuser largement cette expression ».  

Pourquoi autant de jeux et d'innovation chez les rappeurs ?  

« Il y a plus de créativité avec la langue dans les milieux populaires que dans les milieux bourgeois ou élitistes, où on a tendance à reprendre et corriger les enfants qui s'expriment hors du cadre du grammaticalement correct », avance la linguiste.  

Et ces milieux privilégiés, Rohff, comme la majorité des rappeurs, a réussi à les toucher avec ses mots.  

« Une fois j'ai reçu une lettre de quelqu'un qui vient d'une famille de grands fleuristes français, la haute bourgeoisie, il m'avait même envoyé une photo de leur domaine », se rappelle l'artiste.  

« Les opposés s'attirent et j'ai toujours trouvé ça drôle », ajoute-t-il, « nous on était attirés par la lumière et ceux qui sont dans la lumière sont attirés par l'obscurité ». 


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com