PARIS: Emmanuel Macron inaugurera le 19 octobre la Cité internationale de la langue française dans le château restauré de Villers-Cotterêts, son grand chantier destiné à faire de la culture un "antidote au sentiment d'abandon" dans un territoire au chômage élevé, a confirmé jeudi l'Elysée.
A une semaine du rendez-vous, fixé l'été dernier, la présidence a présenté à la presse cette "institution culturelle profondément originale", qui accueillera l'an prochain le sommet de la Francophonie ainsi qu'un festival sur le même thème.
C'est dans ce château de l'Aisne que François Ier prit l'ordonnance de 1539 qui fit du français la langue officielle pour tous les actes administratifs du royaume. Mais l'ancienne résidence royale avait été laissée à l'abandon.
En 2017, candidat à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron était venu dans la ville picarde défendre la culture et "l'esprit français". Puis, après son élection, en septembre de la même année, il avait énoncé son intention de restaurer l'édifice pour en faire "le château de la francophonie".
Si le projet a pris plus d'un an de retard, notamment en raison du Covid-19, le chef de l'Etat sera le premier depuis Jacques Chirac à inaugurer en personne le grand chantier culturel qu'il a lancé, fait-on valoir à l'Elysée. Il devrait y faire un point sur son plan pour la langue française présenté en 2018.
L'entourage présidentiel insiste aussi sur la "dimension territoriale" de cette cité qui ne verra pas le jour à Paris mais dans "une zone qui connaît un taux de chômage relativement élevé".
Au-delà des "quais de la Seine", Emmanuel Macron estime "qu'il y a des territoires auxquels la culture peut apporter de nouvelles raisons de vivre et d'espérer", comme "un antidote au sentiment d'abandon que les populations peuvent ressentir", a expliqué un de ses conseillers.
En l'occurrence, un territoire où l'extrême droite est enracinée, puisque l'élu du Rassemblement national Franck Briffaut est maire de Villers-Cotterêts depuis 2014 et Marine Le Pen y est arrivée en tête du second tour de la dernière présidentielle.
La cité est consacrée à "cet objet patrimonial et culturel qu'est la langue française", à travers un parcours de visite, mais aussi avec des résidences pour toutes les disciplines artistiques, un auditorium, un laboratoire de recherche autour de la linguistique.
L'investissement aura coûté 220 millions d'euros, financés pour l'essentiel par l'Etat, et le budget de fonctionnement du château, qui espère attirer 200.000 visiteurs par an, est évalué à huit millions d'euros par an, selon l'Elysée.