Entre l'Algérie et la France, des relations hantées par le passé

Le 5 juillet 1962, l'Algérie proclame son indépendance, après 132 ans de colonisation française et une guerre de libération sanglante de près de huit ans. (AFP)
Le 5 juillet 1962, l'Algérie proclame son indépendance, après 132 ans de colonisation française et une guerre de libération sanglante de près de huit ans. (AFP)
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Publié le Mardi 05 octobre 2021

Entre l'Algérie et la France, des relations hantées par le passé

  • Pour la première fois depuis l'été 1962, des drapeaux français ornent les grandes artères d'Alger
  • Le 2 octobre, Alger rappelle son ambassadeur à Paris, en réaction à des propos relayés par le journal Le Monde

PARIS: Près de 60 ans après la fin de la guerre d'indépendance, les relations complexes entre la France et l'Algérie connaissent un nouveau coup de froid après des déclarations critiques du président Emmanuel Macron.


Retour sur des décennies de relations difficiles.  

Indépendance 

Le 5 juillet 1962, l'Algérie proclame son indépendance, après 132 ans de colonisation française et une guerre de libération sanglante de près de huit ans.


Le 18 mars, des représentants français et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) avaient signé les accords d'Evian, consacrant la défaite française.


Le conflit a fait quelque 500 000 morts civils et militaires, dont 400 000 Algériens selon des estimations d'historiens français, 1,5 million de morts selon les autorités algériennes.


En septembre 1963, Ahmed Ben Bella, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), devient le premier président de l'Algérie indépendante. Moins d'un mois plus tard, il proclame la nationalisation des terres appartenant encore aux Européens.


Les bases françaises de Reggane, Colomb-Béchar au Sahara et Mers-el-Kebir puis de Bousfer sont évacuées entre 1967 et 1970.

Nationalisation des hydrocarbures 

En juin 1965, Ben Bella est renversé par son vice-président et ministre de la Défense Houari Boumédiène, qui l'avait aidé à prendre le pouvoir lors de luttes de clans à l'indépendance.


En février 1971, Boumédiène annonce la nationalisation des gazoducs comme celle de 51% des avoirs des sociétés pétrolières françaises.


Paris décrète, en avril 1971, la fin des "relations privilégiées" avec l'Algérie.

Giscard en Algérie 

En avril 1975, Valéry Giscard d'Estaing entame la première visite officielle d'un président français dans l'Algérie indépendante.


Pour la première fois depuis l'été 1962, des drapeaux français ornent les grandes artères d'Alger.


Fin novembre 1981, François Mitterrand affirme, à son arrivée à Alger pour une visite officielle, que "la France et l'Algérie sont capables de surmonter et de dépasser les déchirements du passé".


En décembre 1982, son homologue Chadli Bendjedid effectue la première visite d'un chef d’Etat algérien en France.

Violences islamistes 

En septembre 1993, deux géomètres français sont enlevés et égorgés, premières victimes étrangères depuis le début des affrontements entre forces de l'ordre et groupes armés islamistes, en 1992.


En décembre 1994, le Groupe islamique armé (GIA) détourne un Airbus d'Air France sur le tarmac de l'aéroport d'Alger. La prise d'otage se termine à Marseille avec la mort des quatre membres du commando. En représailles, quatre Pères Blancs, dont trois Français, sont assassinés à l'est d'Alger.


En mars 1996, sept moines trappistes sont enlevés dans leur monastère de Tibhirine, puis exécutés, un assassinat dont les circonstances exactes restent mystérieuses.


De juillet à octobre 1995, une vague d'attentats du GIA en France fait dix morts et près de 200 blessés.

Relations ternies 

En juin 2000, le président Abdelaziz Bouteflika effectue une visite d'Etat en France.


En mars 2003, Jacques Chirac signe à Alger avec Bouteflika la "Déclaration d'Alger" prévoyant un "partenariat d'exception" afin de dépasser un "passé encore douloureux" qu'on ne doit "ni oublier ni renier".


Mais en février 2005, la promulgation d'une loi sur le "rôle positif de la colonisation" ternit les relations entre Alger et Paris. M. Bouteflika déclare que cette loi révèle "une cécité mentale confinant au négationnisme et au révisionnisme".


Un an plus tard, l'article controversé de la loi est abrogé par décret.


Mais Alger pose comme préalable à la signature d'un traité d'amitié des excuses officielles pour les crimes commis sous la colonisation.


Fin 2007, le président Nicolas Sarkozy, en visite à Alger, dénonce le système colonial sans présenter d'excuses et appelle l'Algérie à se "tourner vers l'avenir".


Fin 2012, François Hollande, en visite d’Etat, reconnaît solennellement les "souffrances que la colonisation française" a infligées au peuple algérien.

Nouvelles brouilles 

En mai-juin 2020, l'ambassadeur d'Algérie en France est rappelé, après la diffusion de documentaires télévisés sur le "Hirak", mouvement de contestation antirégime.


En janvier 2021, la présidence française annonce qu'Emmanuel Macron va prendre des "actes symboliques" pour apaiser les mémoires sur la guerre d'Algérie et tenter de réconcilier les deux pays, mais qu'il ne présentera pas les "excuses" demandées par Alger, après la publication d'un rapport de l'historien français Benjamin Stora. 


En février, Alger rejette le rapport comme "non objectif", reprochant l'absence de "reconnaissance officielle par la France des crimes de guerre et contre l'humanité perpétrés pendant les 130 années de l'occupation de l'Algérie".


En avril, une visite du Premier ministre français Jean Castex est reportée au dernier moment.


Le 2 octobre, Alger rappelle son ambassadeur à Paris, en réaction à des propos relayés par le journal Le Monde dans lesquels le président français affirme que l'Algérie, après son indépendance en 1962, s'est construite sur "une rente mémorielle", entretenue par "le système politico-militaire" et questionne l'existence d'une "nation algérienne" avant la colonisation française. 


Le 5 octobre, Emmanuel Macron souhaite "qu'il y ait un apaisement". "J'ai le plus grand respect pour le peuple algérien et j'entretiens des relations vraiment cordiales avec le président Tebboune", dit-il.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.