Le Nigeria veut relancer sa production d'huile de palme

Récolte d’huile à Okomu, le 14 septembre (Photo, AFP).
Récolte d’huile à Okomu, le 14 septembre (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 03 octobre 2021

Le Nigeria veut relancer sa production d'huile de palme

  • Empêtré, depuis la chute des cours de l'or noir en 2016, dans une crise économique qu'a encore aggravé la pandémie de Covid-19, le Nigeria doit diversifier son économie
  • Désormais cinquième producteur mondial d’huile de palme, il importe près de la moitié des deux millions de tonnes consommées annuellement dans le pays

OKOMU: Près d'un tas de fruits de palmier attendant d'être écrasés, Micah Ojo, fermier nigérian aimerait tirer profit de la volonté du gouvernement du Nigeria de redonner vie à son industrie de l'huile de palme, autrefois florissante.

Empêtré, depuis la chute des cours de l'or noir en 2016, dans une crise économique qu'a encore aggravé la pandémie de Covid-19, le pays le plus peuplé d'Afrique doit diversifier son économie et créer des emplois pour ses plus de 200 millions d'habitants.

Premier producteur de pétrole d'Afrique et première économie du continent en termes de PIB, le Nigeria a donc décidé d'investir massivement dans l'huile de palme, dont il était le principal producteur mondial dans les années 1960.

Désormais cinquième producteur mondial, il importe près de la moitié des deux millions de tonnes consommées annuellement dans le pays, faisant fondre encore les réserves de changes déjà entamées par les chutes des cours du brut.

Mais Micah Ojo, qui cultive l'une des petites plantations qui parsèment l'Etat d'Akwa Ibom et d'autres Etats du sud du Nigeria, où les rangées de palmiers à huile bordent les routes mais où de nombreuses usines ont été laissées à l'abandon, se plaint de ne pas bénéficier des prêts accordés par le gouvernement via la banque centrale aux grosses exploitations et aux investisseurs.

"C'est un secteur qui a besoin de beaucoup de capital, nous avons besoin que le gouvernement vienne nous aider", plaide-t-il, les prêts de la banque centrale "ne vont pas aux fermiers locaux (...) on en entend seulement parler aux informations". 

Dans l'Etat d'Edo, les palmiers et hévéas de la Okumu Oil Palm Company s'étendent sur plus de 33.000 hectares de terres.

Des plantations en partie financées par un prêt de 14 milliards de nairas (29 millions d'euros), contracté dans le cadre des différents plans de développement lancés ces dernières années par le gouvernement, pour l'achat de nouveaux plants de meilleur qualité et pour aider les producteurs à développer de nouvelles plantations et usines.

"Cela nous a beaucoup aidés à nous étendre", atteste à l'AFP le directeur général de Okomu, Graham Hefer, cadre sud-africain qui dirige l'entreprise depuis 2007. 

Petits producteurs en difficulté

Fondée en 1976, Okomu produit 40.000 tonnes d'huile de palme brute (CPO) par an et espère doubler sa production d'ici 2025, avec la mise en service de deux nouvelles usines d'ici l'an prochain.

Mais le manque d'infrastructures, l'état lamentable des routes ou les coupures incessantes d'électricité, freinent le développement de ce secteur, comme de nombreux autres au Nigeria.

"Nous poussons sérieusement le gouvernement à s'intéresser à ces préoccupations", explique M. Hofer.

L'industrie de l'huile de palme est sous le feu des critiques à travers le monde, accusée notamment de contribuer à la déforestation ou à la disparition des terres communautaires. Mais ses partisans affirment qu'elle contribue au développement local et crée des emplois.

Dans l'Etat d'Akwa Ibom, les autorités locales disent utiliser un prêt de la Banque centrale pour réhabiliter les plus de 3.000 hectares d'une plantation de palmier à huile abandonnée depuis plus de 30 ans et comptant 200.000 palmiers et une pépinière d'une capacité de 300.000 plants.

Micah Ojo, lui, emploie désormais 30 personnes, contre cinq quand il s'est lancé. Mais il a besoin de fonds supplémentaire pour pouvoir cultiver 150 ha supplémentaires, disponibles sur son terrain. 

Les petits producteurs - qui représentent 70% de la production selon M. Hefer - se disent exclus des aides financières de la Banque centrale.

"Les banques n'acceptent de prêter qu'aux grands producteurs, déjà établies, qui disposent de sources de revenus importantes", explique un représentant du Forum des propriétaires de plantations du Nigeria, qui rassemble des acteurs du secteurs.

"Ces entreprises sont, pour la plupart, des multinationales. Les petits producteurs que les programmes sont censés cibler n'y ont pas accès", déplore-t-il.

Selon l'association, qui a appelé le gouvernement et les bailleurs à accorder aux petits producteurs des prêts à des conditions avantageuses, il faut entre 3.800 et 4.800 euros, ainsi qu'un minimum de trois ans pour développer un seul hectare de palmier à huile. 

Les petits producteurs souhaitent en outre que l'Institut nigérian de recherche sur le palmier à huile (NIFOR), géré par l'Etat, les aide à améliorer les semis ou à lutter contre les parasites et les maladies, pour espérer devenir plus compétitifs. 


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.