Le Covid long, une réalité difficile à définir

La majorité des chercheurs et plusieurs autorités sanitaires reconnaissent que des symptômes durables persistent chez certains malades (Photo, AFP).
La majorité des chercheurs et plusieurs autorités sanitaires reconnaissent que des symptômes durables persistent chez certains malades (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 02 octobre 2021

Le Covid long, une réalité difficile à définir

  • Très vite après le début de la crise sanitaire, l'an dernier, de nombreux patients ont témoigné qu'ils restaient diminués longtemps après leur maladie
  • On ignore ce qui peut causer la persistance de ces symptômes: reste-t-il une petite quantité de virus dans l'organisme ?

PARIS: C'est une menace que fait toujours planer la crise du Covid-19. Les "Covid longs", qui conservent des symptômes pendant des mois, commencent à être mieux définis mais un grand flou demeure sur leur nature réelle.

"Il faut en faire plus pour la recherche sur le Covid long et pour les patients qui en sont atteints", résumait fin septembre la médecin suisse Myssam Nehme, lors d'un colloque organisé par l'institut Pasteur.

Comme d'autres chercheurs dans le monde, Mme Nehme travaille à mieux définir la réalité du Covid long, c'est-à-dire la persistance de symptômes chez un patient atteint des mois plus tôt par le Covid-19.

Très vite après le début de la crise sanitaire, l'an dernier, de nombreux patients ont témoigné qu'ils restaient diminués longtemps après leur maladie: fatigue, difficultés à respirer, perte durable de l'odorat...

Aujourd'hui, l'existence d'un tel phénomène fait l'objet d'un consensus. La majorité des chercheurs et plusieurs autorités sanitaires reconnaissent que des symptômes durables persistent chez certains malades, y compris atteints de formes légères du Covid.

Mme Nehme estime, au terme d'une étude menée auprès de plusieurs centaines de patients, que plus d'un tiers présentent au moins un symptôme sept, huit ou neuf mois plus tard.

Mais ce n'est qu'un point de départ. On ignore ainsi ce qui peut causer la persistance de ces symptômes: reste-t-il une petite quantité de virus dans l'organisme ? Des organes gardent-ils des dégâts, soit liés au virus lui-même, soit à la réaction immunitaire ? Y a-t-il un volet purement psychologique ?

S'interroger sur les causes conduit à une autre question. Y a-t-il un seul Covid long ? Ou classe-t-on sous ce même terme des réalités différentes, entre des patients atteints de formes légères du Covid et d'autres qui ont été frappés par des complications, au point d'être hospitalisés, voire placés en réanimation ?

Et les enfants ?

"Le Covid long veut désormais dire des choses différentes dans différents contextes et pour différentes personnes", avançait en août le pneumologue américain Adam Gaffney, dans une tribune au New York Times.

M. Gaffney, qui ne nie pas la nécessité de prendre au sérieux chaque patient atteint de symptômes à long terme, craint une forme d'alarmisme médiatique. Devant la diversité des cas qualifiés de Covid long, il exprime des doutes quant à l'existence d'une pathologie uniquement liée à l'infection au coronavirus. 

Néanmoins, depuis quelques semaines, plusieurs travaux, comme celui de Mme Nehme, vont dans le sens d'une spécificité du Covid. Contrairement à des études vite réalisées en début de pandémie, ils comparent la fréquence des symptômes avec des patients qui n'ont pas été malades ou ont été atteints par d'autres pathologies.

C'est notamment le cas d'une étude publiée fin septembre dans la revue PLOS One par une équipe britannique. A partir de données recueillies sur près de 300.000 patients, elle note que les symptômes typiques du Covid long sont plus fréquents chez les anciens malades du Covid-19 que chez ceux de la grippe saisonnière.

Cela "laisse penser que leur origine pourrait être en partie liée à une infection au SARS-Cov-2", le virus à l'origine du Covid, avance l'étude.

Il reste toutefois difficile de conclure puisque l'étude constate une large diversité de symptômes, selon la gravité de la maladie d'origine et l'âge des patients.

A ce dernier titre, une question est particulièrement sensible. A quel point les enfants sont-ils menacés par un Covid long ?

La réponse peut modifier la manière d'appréhender l'urgence de la vaccination des plus jeunes. Ils n'ont quasiment aucun risque de développer une forme grave du Covid mais une forme longue pourrait aussi être handicapante.

Mais, là encore, certains chercheurs mettent en garde contre l'alarmisme. Une méta-analyse publiée fin septembre dans la revue Pediatric Infectious Disease Journal, à partir d'une quinzaine d'études préalables, estime que celles-ci souffrent souvent de biais et gonflent la fréquence des Covid longs chez les plus jeunes.

"Le risque réel est probablement plus proche d'un sur cent que d'un sur sept, un chiffre souvent repris", a estimé sur Twitter l'un des principaux auteurs, le chercheur en pédiatrie Nigel Curtis.

Il rappelle néanmoins qu'une telle proportion, aussi petite soit-elle, représente toujours de nombreux cas et impose de réfléchir à comment bien les traiter.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.