Frappés par les sanctions américaines, les Iraniens voient le prix des denrées alimentaires augmenter

L’inflation a atteint 45%, le taux le plus élevé depuis 1994 et les prix des denrées alimentaires ont grimpé de près de 60%
L’inflation a atteint 45%, le taux le plus élevé depuis 1994 et les prix des denrées alimentaires ont grimpé de près de 60%
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Publié le Jeudi 30 septembre 2021

Frappés par les sanctions américaines, les Iraniens voient le prix des denrées alimentaires augmenter

L’inflation a atteint 45%, le taux le plus élevé depuis 1994 et les prix des denrées alimentaires ont grimpé de près de 60%
  • Les consommateurs suppriment la viande et les produits laitiers de leur régime alimentaire et achètent de moins en moins de nourriture chaque mois
  • Selon les experts, la faible économie iranienne paye le prix d’une mauvaise gestion pendant des décennies, et des sanctions qui ont accéléré son déclin

TÉHÉRAN: Ces derniers mois, Mehdi Dolatyari a assisté avec effroi à la montée en flèche des  prix de produits autrefois abordables dans son supermarché au centre de Téhéran. Ils sont désormais hors de portée de ses clients. Les Iraniens, qui achetaient auparavant des sacs de produits alimentaires de base dans ce magasin, ont maintenant du mal à rassembler suffisamment d’argent pour les repas, depuis que la monnaie nationale a atteint son plus bas niveau par rapport au dollar. 

«Le riz est extrêmement cher», précise M. Dolatyari, expliquant que son prix a presque doublé. 

En raison des sanctions américaines qui pèsent toujours sur l’économie, cette inflation record a frappé la classe moyenne iranienne au portefeuille. Les consommateurs suppriment la viande et les produits laitiers de leur régime alimentaire et achètent de moins en moins de nourriture chaque mois. 

Le rial iranien vaut aujourd’hui environ 270 000 pour un dollar, contre 32 000 rials pour un dollar au moment de la signature de l’accord sur le nucléaire de 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales. Cet accord a décimé les salaires et les économies du peuple. L’inflation a atteint 45%, le taux le plus élevé depuis 1994, et les prix des denrées alimentaires ont grimpé de près de 60%. 

Les causes sont multiples et se superposent. On peut notamment citer l’effondrement de l’économie, dévastée par des années de sanctions liées au programme nucléaire iranien, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement dues à la pandémie de coronavirus et le déclin constant de la production locale. 

Le produit intérieur brut (PIB) a chuté d’environ 60% entre 2017 et 2020, a rapporté la Chambre de commerce iranienne la semaine dernière. Selon le président de la Chambre, Gholamhossein Shafei, ce déclin constitue un «sérieux avertissement pour l’avenir de l’économie iranienne». Aujourd’hui, les familles constatent que leur argent a de moins en moins de valeur et doivent renoncer à des aliments autrefois considérés comme des denrées de base. 

Par rapport à l’année dernière, le prix du lait, du yaourt et des œufs a bondi de près de 80%. Le coût des légumes et de la viande a enregistré une hausse d’environ 70%, et celui des produits de base les moins chers comme le pain et le riz a augmenté de plus de 50%, selon l’Agence gouvernementale de statistiques. 

«Les prix sont de plus en plus élevés chaque jour», déplore Ozra Edalat, 63 ans, une cliente exaspérée. «C’est terrible. Comment est-il possible de survivre avec des salaires aussi bas?». De nombreux Iraniens affirment qu’ils font moins d’achats qu’auparavant. «Maintenant, je ne peux faire les courses qu’une fois par mois», confie Ghane Khiabani, une mère de trois enfants à Téhéran. «Nous devons faire des économies de bouts de chandelle», se désole-t-elle. 

Des sanctions sévères ont été réimposées par les États-Unis en 2018 lorsque Donald Trump a retiré Washington de l’accord sur le nucléaire. L’espoir que les puissances mondiales trouvent un terrain d’entente reste lointain. Les négociations à Vienne sur la résurrection de l’accord ont été interrompues en juin juste avant l’entrée en fonction du président iranien, Ebrahim Raïssi, tenant d’une ligne dure, sans qu’aucune date ne soit fixée pour leur reprise. 

Selon les experts, la faible économie iranienne paye le prix d’une mauvaise gestion pendant des décennies, mais les sanctions, en particulier dans le secteur crucial de l’énergie, qui interdisent au gouvernement de vendre du pétrole brut à l’étranger, ont accéléré son déclin. 

«La principale cause de l’inflation élevée actuelle est l’inefficacité interne, bureaucratique et exécutive», explique l’économiste Morteza Afghahi. «Cependant, comme l’Iran dépend de la vente de pétrole brut (...) et des devises étrangères gagnées grâce aux recettes pétrolières, nous sommes devenus plus vulnérables en raison des sanctions.» 

La pénurie de dollars a incité le gouvernement à imprimer de plus en plus de rials pour payer ses dettes, stimulant ainsi l’économie, mais alimentant l’inflation. En conséquence, de nombreux Iraniens ont été précipités dans la pauvreté. Au cours de l’année écoulée, le nombre de citoyens vivant sous le seuil de pauvreté officiel, c’est-à-dire ceux qui gagnent moins de 46 dollars par mois (environ 40 euros), a augmenté de près de 40%, selon les chiffres du gouvernement. 

Une autre victime de l’inflation pourrait être les petits commerces d’alimentation iranien. En effet, l’explosion des grandes chaînes et des achats en ligne, ainsi que l’augmentation croissante des loyers, les faibles marges de profit et la diminution de la clientèle, ont obligé les petites et moyennes entreprises à se battre pour survivre, incapables de concurrencer les promotions sur les achats en gros accordées par les grandes franchises. 

«Il n’est plus rentable de gérer le magasin», lance Ali Donyaie, 71 ans, qui a ouvert son épicerie à Téhéran il y a plus de quatre décennies. Ce n’est pas seulement le prix des marchandises qui est en jeu, mais le sort de milliers de caissiers, de vendeurs de fruits et de bouchers. Les licenciements se répercuteront sur l’ensemble de l’économie, avertit Saïd Derakhshani, chef du Syndicat des supermarchés iraniens, portant un nouveau coup à ceux qui ne peuvent déjà plus se permettre de n’acheter que quelques produits essentiels. 

«Les petits commerces ne pourront pas survivre», affirme M. Derakhshani. «Qu’adviendra-t-il de leurs entreprises, de leurs familles et de ceux qui travaillent pour eux?» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.