RIYAD/DUBAÏ: La princesse Nourah al-Faisal, fondatrice saoudienne de la marque de haute joaillerie parisienne Nuun Jewels, a partagé cette semaine sur les réseaux sociaux un échange entre son équipe et le journal français Les Échos, qui, selon elle, a refusé de faire un portrait d'elle parce qu'elle portait un hijab sur la photo communiquée.
« En tant que créatrice de bijoux saoudienne qui travaille en Europe, je me suis parfois heurtée à toutes sortes de discriminations, écrit-elle dans un long post sur son compte personnel Instagram. Quelque chose est arrivé aujourd'hui et je sens que je ne peux pas le laisser passer », ajoute-t-elle.
Dans la suite du message, la créatrice détaille l’incident : les portraits professionnels qu'elle avait fournis pour illustrer une interview qui devait être diffusée dans le magazine ont déclenché la colère.
Selon le post sur Instagram de la créatrice : « On nous a envoyé un message via l'agence de relations publiques qui explique que les images partagées n'étaient pas conformes aux photos des autres designers et qu'à moins que nous ne soyons prêts à partager une image sans hijab, ils ne citeraient pas Nuun Jewels dans leur article. »
La créatrice s'est adressée à Arab News pour partager sa déception.
« J'ai souligné cet incident nous ne pouvons pas lutter contre ces comportements en gardant le silence. Le racisme et la discrimination sont présents partout dans le monde. C'est quelque chose que nous devons aborder… en tant que société, nous devons continuer à en parler. »
Même si l'incident s'est produit avec un journal français, la créatrice tient à souligner que ce n’est aucunement représentatif des Français ou du pays : « Mes amis et collègues français m'ont tous envoyé des messages de soutien. Pour eux, ce n’est pas acceptable. »
Comme eux, de nombreux utilisateurs ont commenté le post d’Al-Faisal avec des messages dans lesquels ils soutiennent sincèrement la créatrice et dénoncent l’islamophobie et la discrimination.
Elle a également reçu un grand soutien de la part de personnes du monde entier à la suite de l'incident et reste optimiste malgré les discriminations dont elle a fait l’objet parce qu’elle est une femme et qu’elle porte le hijab. « Je suis une femme optimiste, confie-t-elle. Je crois fermement que l’humanité est merveilleuse. »
« En ce qui concerne mon travail, j’ai toujours voulu être jugé pour mon art. Regardez mes créations, jugez-moi là-dessus et si vous ne les aimez pas, ce n’est pas grave. Mais ne rejetez pas mon travail pour une présomption », souligne-t-elle.
Un tel comportement peut-il être aboli ? Al-Faisal le croit. « Le racisme est un comportement dicté, a-t-elle déclaré. Vous pouvez ne pas l’enseigner. »
Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com