Les start-up israéliennes à l'assaut des Emirats

Des employés d'une start-up en Israel. (AFP)
Des employés d'une start-up en Israel. (AFP)
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Publié le Lundi 14 septembre 2020

Les start-up israéliennes à l'assaut des Emirats

  • Après la visite de ténors du renseignement, de la sécurité et de hauts fonctionnaires, des entreprises israéliennes ont visité la semaine dernière les Emirats, suivies ce lundi d'une vingtaine d'autres acteurs de l'industrie
  • « Comme ces compagnies ont commencé à grossir, il a fallu de plus en plus de capitaux pour assurer leur croissance et nous pensons qu'il y a un potentiel pour que cette tendance se poursuive et que (l'argent) des Emirats remplace ces investissements »

TEL-AVIV: A la minute où Israël et les Emirats ont annoncé leurs noces, Eugene Kandel a reçu des « dizaines d'invitations d'Emiratis sur LinkedIn ». Un mois après, le « patron » de la « start-up nation » s'envole vers Dubaï y vendre la tech israélienne, en jouant la carte de la minorité arabe d'Israël.

Le temps c'est de l'argent, dit-on. Et les entreprises israéliennes n'ont pas attendu la signature des accords de normalisation entre l'Etat hébreu, les Emirats arabes unis et Bahreïn, mardi à Washington et en présence du président américain Donald Trump, pour se rendre à Abou Dhabi et Dubaï avec en main leurs catalogues de produits tech israéliens.

Après la visite de ténors du renseignement, de la sécurité et de hauts fonctionnaires, des entreprises israéliennes ont visité la semaine dernière les Emirats, suivies ce lundi d'une vingtaine d'autres acteurs de l'industrie.

Parmi eux, Eugene Kandel, ex-conseiller économique du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la tête de la « Start-Up nation central ». Cette organisation de la tech israélienne a vu ses investissements croître de 33% au premier semestre, à 4,6 milliards de dollars selon une étude interne rendue publique lundi. Mais cette hausse en temps de pandémie ne signifie pas que tout est rose au royaume de la tech, car des contrats négociés l'an dernier ont été comptabilisés en 2020.

Déclin des investissements étrangers ?

Dans les prochains mois, Israël pourrait connaître un « déclin » des investissements, notamment étrangers, dans ses start-ups, indique M. Kandel à l'AFP. C'est là que l'accord avec les Emirats devient particulièrement intéressant.

Par le passé, les jeunes pousses israéliennes avaient tendance à bourgeonner au pays avant d'être rachetées par des sociétés étrangères ce qui a changé ces « cinq dernières années », note M. Kandel.

« Comme ces compagnies ont commencé à grossir, il a fallu de plus en plus de capitaux pour assurer leur croissance et nous pensons qu'il y a un potentiel pour que cette tendance se poursuive et que (l'argent) des Emirats remplace ces investissements » qui se retirent, dit-il.  

Israël et les Emirats évoquent des échanges dans les secteurs de l'agrotech, les deux pays cherchant l'autonomie alimentaire en plein désert, la Fintech - les technologies financières - la cybersécurité, un domaine qui peut aller selon ses détracteurs jusqu'à embrasser les logiciels espions. Selon le journal Haaretz, au cours des dernières années la société israélienne NSO, dont le logiciel espion Pegasius permet de siphonner à distance les données de téléphones portables, a signé des contrats avec des puissances du Golfe, notamment avec l'émirat d'Abou Dhabi et le Bahreïn. Et c'est sans compter les potentiels investissements dans les technologies militaires, notamment les drones, missiles et systèmes antidrones et antimissiles, dont Israël est l'un des leaders mondiaux.

Arabes du futur

Israël se distingue dans ces secteurs notamment en raison du service militaire obligatoire et des unités d'élite servant d'incubateur aux start-ups. Le service militaire n'est pas obligatoire pour les juifs ultra-orthodoxes (10% de la population) et les Arabes (20% de la population), tous deux sous-représentés dans la tech.  Mais depuis 15 ans, le nombre d'étudiants arabes a bondi de 200% au Technion, le MIT israélien, notait récemment l'établissement. Le nombre de diplômés arabes israéliens a ainsi augmenté, sans toutefois qu'ils soient intégrés dans les start-ups israéliennes.

Avec la normalisation avec des pays du Golfe, les entreprises israéliennes devront se tourner vers ces talents arabes, estime M. Kandel. « Nous pensons que les Arabes Israéliens pourront agir comme des ponts culturels car d'un côté ils savent travailler avec la majorité juive (du pays) et de l'autre avec le monde arabe ».  

« Il y aura un besoin additionnel non seulement pour les développeurs informatiques mais aussi dans le marketing et la vente, les entreprises vont pouvoir envoyer un Israélien dans un pays arabe pour vendre ses produits directement et là vous avez besoin de personnes qui parlent la langue (arabe) », souligne-t-il.

L'entrepreneur israélien Erel Margalit, qui préside la société d'investissements JVP Margalit, spécialisée dans la cybersécurité, l'intelligence artificielle et la Fintech, doit se rendre prochainement avec une vingtaine d'entreprises aux Emirats.

« Nous voulons investir dans de jeunes entrepreneurs arabes dynamiques et brillants », dit-il, soulignant son intérêt à investir dans un pays qui cherche non seulement à « acheter des technologies, mais à innover » avec le projet d'ouvrir son propre « hub » de start-up à Dubaï. « C'est notre but, c'est notre rêve et cela servirait de passerelle à toute la région. »


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.


Liban: l'Union européenne annonce une aide d'un milliard d'euros pour soutenir l'économie

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
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  • Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés
  • Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens

BEYROUTH: La cheffe de la Commission européenne a annoncé jeudi à Beyrouth une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la "stabilité socio-économique" du Liban et appelé ce pays à bien coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Les fonds seront "disponibles à partir de cette année jusqu’en 2027. Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban", a déclaré Ursula von der Leyen, ajoutant "compter sur une bonne coopération" des autorités libanaises dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.

Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus grand ratio par habitant au monde.

Le petit pays méditerranéen, frontalier de la Syrie, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale de les rapatrier, les armes s'étant tues dans plusieurs régions syriennes.

Les migrants, demandeurs d'asile et réfugiés qui quittent le Liban par bateau à la recherche d'une vie meilleure en Europe se dirigent souvent vers Chypre qui affirme être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'UE.

"La réalité actuelle de cette question est devenue plus grande que la capacité du Liban à la traiter", a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati, lors d'une conférence de presse en présence de Mme. von der Leyen et du président chypriote Nikos Christodoulides.

Augmentation des ressortissants syriens à Chypre 

"Nous renouvelons notre demande à l'UE, (...) d’aider les personnes déplacées dans leur pays (d'origine et non au Liban), pour les encourager à rentrer volontairement", a-t-il poursuivi.

De son côté, Chypre, qui fait état d'une augmentation des arrivées de ressortissants syriens, estime que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a déclenché des violences à la frontière israélo-libanaise, a affaibli les efforts de Beyrouth pour empêcher les départs.

De janvier à avril 2024, plus de 40 bateaux transportant environ 2.500 personnes ont accosté à Chypre, a indiqué à l'AFP l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Chypre avait conclu il y a des années avec le Liban un accord pour le retour de migrants en situation irrégulière.

Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés et de la manière de contrôler le flux migratoire vers son pays.