Quand les talibans dansent au soleil couchant

Des talibans chantent et dansent dans le district d'Arghandab, près de Kandahar, le 23 septembre 2021 dans le sud de l'Afghanistan (Photo, AFP)
Des talibans chantent et dansent dans le district d'Arghandab, près de Kandahar, le 23 septembre 2021 dans le sud de l'Afghanistan (Photo, AFP)
Des talibans chantent et dansent dans le district d'Arghandab, près de Kandahar, le 23 septembre 2021 dans le sud de l'Afghanistan (Photo, AFP)
Des talibans chantent et dansent dans le district d'Arghandab, près de Kandahar, le 23 septembre 2021 dans le sud de l'Afghanistan (Photo, AFP)
Des talibans prient au bord d'une rivière dans le district d'Arghandab, près de Kandahar, le 23 septembre 2021 dans le sud de l'Afghanistan (Photo, AFP)
Des talibans prient au bord d'une rivière dans le district d'Arghandab, près de Kandahar, le 23 septembre 2021 dans le sud de l'Afghanistan (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 25 septembre 2021

Quand les talibans dansent au soleil couchant

  • La scène est singulière, tant l'image des «étudiants en religion» et de ses dirigeants reste austère
  • A l’époque de leur régime de fer, tout divertissement était interdit, mais les jeunes talibans écoutent eux plus de musique

DISTRICT D' ARGHANDAB, AFGHANISTAN :  Leurs aînés interdisaient la musique, mais eux chantent et dansent au soleil couchant: jeudi dans le sud afghan, de jeunes talibans se sont offert un moment de détente, au bord d'une rivière où ils livraient encore de sanglants combats il y a quelques mois.


C'est veille de week-end du vendredi près de Kandahar, et un refrain s'élève du lit rocailleux de la rivière Arghandab, au pied d'un grand pont de béton coupé en deux par la guerre.


Au bord des flots nimbés des rayons violets du couchant, sept jeunes hommes chantent et dansent, tournant en cercle en faisant des pas de côté et tapant des mains, à la manière traditionnelle afghane.


Ils sont grands, fins, bruns, chevelus et barbus: de jeunes talibans venus se détendre un peu avant de retourner à Kandahar, berceau de leur mouvement, à une petite dizaine de kilomètres de là.


La scène est singulière, tant l'image des "étudiants en religion" et de ses dirigeants reste austère, associée à leur régime de fer des années 1996-2001, où tout divertissement, y compris la danse et la musique, était interdit.


Les jeunes talibans écoutent eux plus de musique, en général religieuse. Quant aux leaders talibans, revenus au pouvoir à la mi-août, ils semblent avoir lâché du lest sur le sujet. Dans les grandes villes au moins, leurs troupes ne semblent plus importuner les gens juste parce qu'ils écoutent de la musique.


En chemises longues traditionnelles, sandales, foulards, chapeaux plats ou turbans, les sept talibans tournent sur les galets, reprenant à l'unisson : "Envoie-moi le bonjour de Kaboul/Comme tu es la fleur des jardins de Paghman (vallée proche de Kaboul, ndlr)/ Tu me manques beaucoup".

«Nous avions un plan»

Personne ne sait vraiment de quand date cette chanson qui célèbre en creux l'unité de la nation afghane malgré sa mosaïque de tribus enchevêtrées entre montagnes et déserts.


Ses accents patriotes plaisent aux va-nu-pieds talibans, victorieux après vingt ans de batailles acharnées contre Kaboul et ses alliés occidentaux surarmés.


"Cette chanson nous appartient, elle appartient à notre pays", explique l'un des danseurs, Hafiz Mudasir, la vingtaine.


"Il y a vingt ans, les troupes américaines sont arrivées, mais nous avions un plan", dit-il. Le même que celui qui avait découragé les deux envahisseurs précédents, les Britanniques à la fin du XIXe siècle et les Soviétiques dans les années 80: résister, et tenir jusqu'à ce que l'ennemi se lasse et plie bagage. Le 30 août, ce fut le tour des Américains.


Au fil de l'été, les talibans se sont emparés des dernières villes afghanes, à la faveur de l'effondrement du gouvernement privé du soutien occidental.


Les villes ont chuté sans combattre, et le bain de sang redouté n'a pas eu lieu.


"Nous sommes des talibans, nous ne faisons rien de mal. Ce sont nos ennemis qui diffusent des rumeurs, qui disent que nous tuons des gens", plaide Hafiz.

«Le prix à payer»

Mais la population, si elle se félicite de la fin de ces interminables décennies de guerre, garde aussi à l'esprit les violences régulières des talibans ces vingt dernières années.


Après la danse, les talibans sont une trentaine à prier au bord de la rivière, alors que le soleil s'évanouit à l'horizon. Du pain, des melons et des pastèques les attendent.


Au pied du pont, une file de véhicules divers – voitures, motos, camionnettes – se fraye un chemin à travers le lit de la rivière pour passer sur l'autre rive avant la nuit.


C'est comme ça depuis que le pont est coupé en deux. Depuis le 20 décembre dernier vers 22h, lorsque les talibans, pour couper la route et isoler encore plus Kandahar, ont fait exploser dessus un véhicule bourré d'explosifs. Le milieu du pont s'est effondré sur au moins dix mètres, laissant d'un côté les islamistes, et de l'autre, côté Kandahar, les forces gouvernementales.


Un poste de police a eu le malheur de se retrouver côté taliban: les islamistes lui ont envoyé deux ou trois kamikazes, qui ont liquidé la dizaine de policiers présents.


Ce souvenir, comme celui des civils régulièrement tués dans des attentats talibans, n'émeut pas Hafiz. C'est le prix à payer, dit-il, pour "diffuser l'islam dans la région". Et si un innocent est tué, "il peut remercier Dieu, car c'est bien de mourir en martyr".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.