Macron réaffirme son engagement auprès du Liban et donne une chance à Mikati

Macron réaffirme son engagement auprès du Liban et donne une chance à Mikati
Short Url
Publié le Vendredi 24 septembre 2021

Macron réaffirme son engagement auprès du Liban et donne une chance à Mikati

  • «Nous avons aujourd’hui, à travers vous et les ministres qui vous accompagnent, une opportunité pour avancer sur la voie des réformes», a déclaré le président français
  • Au fur et à mesure que les Libanais avancent sur le plan des réformes, l’aide sera amplifiée

PARIS: «Je ne lâche pas le Liban. Le chemin est ardu et la tâche difficile, mais nous serons là.»

Cette phrase, déjà formulée par le président français, Emmanuel Macron, lors de ses deux visites à Beyrouth, revêt aujourd’hui une connotation particulière.

Emmanuel Macron, qui s’exprimait à l’issue d’un déjeuner de travail avec le Premier ministre libanais, Najib Mikati, au palais de l’Élysée, a clairement voulu affirmer son réengagement auprès du Liban et donner une chance au gouvernement qui a vu le jour après presque treize mois de blocage.

1
Macron et Mikati s'adressent à la presse, le 24 septembre 2021. (Photo, AFP)

Pendant ces treize mois, la France a usé de tout son poids pour aider à la formation d’une équipe gouvernementale, afin d’élaborer un agenda pour sortir le Liban de sa crise à visages multiples qui a plongé la population dans l’urgence humanitaire.

La naissance laborieuse du gouvernement Mikati ne peut donc que réjouir le président français, mais sa déception amère envers les responsables libanais l’oblige à se montrer exigeant.

Une France présente mais exigeante

À coup de promesses non tenues et de fuites en avant de la part de la classe politique, la France a décidé d’opter pour la méthode du «donnant-donnant». Pas question de passer à la phase de la mobilisation de la communauté internationale pour injecter des aides massives au Liban.

Pendant ces treize mois, la France a usé de tout son poids pour aider à la formation d’une équipe gouvernementale, afin d’élaborer un agenda pour sortir le Liban de sa crise à visages multiples qui a plongé la population dans l’urgence humanitaire. – Arlette Khouri

Des gages de bonne volonté et des garanties doivent être fournies au préalable.

Ainsi, le Premier ministre a discuté avec Macron d’un «agenda de réformes» que Najib Mikati s’est engagé à mettre en œuvre «dans les plus brefs délais». À ce niveau, une source bien informée a indiqué que la reprise de des négociations avec le FMI vont reprendre au plus vite.

Le comité qui se chargera des négociations sera en principe formé lors de la réunion du gouvernement libanais mercredi prochain.

L’avancée se fera donc pas à pas. Au fur et à mesure que les Libanais avancent sur le plan des réformes, l’aide sera amplifiée. «C’est l’engagement que vous avez pris devant le peuple libanais. C’est l’engagement que vous venez de prendre devant moi» et «c’est sur cette base que nous sommes prêts à vous aider à réussir» a affirmé le président français.

1
(Photo, AFP)

Une feuille de route à respecter

La feuille de route élaborée par la France est connue de tous : réformes économiques et financières pour garantir la bonne gouvernance et lutter contre la corruption, réformes administratives et judiciaires; une enquête «sereine, indépendante et impartiale» sur l’explosion meurtrière du 4 août 2020 «parce que les Libanais ont droit à la vérité»; des élections législatives en 2022, grâce auxquelles «les Libanais doivent pouvoir exprimer leurs aspirations dans le cadre d’un processus électoral démocratique», déclare Macron.

Najib Mikati a dit œuvrer pour l’organisation des législatives et a affirmé sa «détermination» à adopter «des mesures pour relancer l’économie» et «atténuer les souffrances de la population libanaise».

Cependant, Emmanuel Macron, qui connaît parfaitement les pièges et les embûches de la scène libanaise, a tenu à conforter Najib Mikati. «Nous avons aujourd’hui, à travers vous et les ministres qui vous accompagnent, une opportunité pour avancer sur la voie des réformes», a déclaré le président français.

Toutefois, il concède: «Soyons lucides, le chemin sera ardu parce qu'il est attendu par le peuple libanais et parce que vous vous êtes engagés avec détermination pour y arriver.»

Une rencontre en tête-à-tête d’une durée de vingt minutes a eu lieu entre Emmanuel Macron et Najib Mikati en marge du déjeuner de travail auquel ont participé le conseiller présidentiel, Patrick Durel, et le conseiller du Premier ministre, Nicolas Nahas. Cette rencontre a été l’occasion d’un échange franc selon les termes d’Emmanuel Macron.

Une source proche de Najib Mikati a, pour sa part, souligné que le président français voulait montrer qu’il fait confiance à l’équipe en place. Cette même source affirme que la visite de Mikati à Paris, la première qu’il effectue à l’étranger depuis qu’il a pris ses fonctions de Premier ministre, portera ses fruits si l’opportunité offerte au Liban est saisie, si elle s’accompagne d’un bon suivi et si des pressions sont exercées.


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Short Url
  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
Short Url
  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Short Url
  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.