Après l'été tourmenté, la rentrée périlleuse de Joe Biden

Dans cette image publiée par la Maison Blanche, le président américain Joe Biden s'entretient au téléphone avec le président français Emmanuel Macron le 22 septembre 2021, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC. (Adam Schultz / La Maison Blanche / AFP)
Dans cette image publiée par la Maison Blanche, le président américain Joe Biden s'entretient au téléphone avec le président français Emmanuel Macron le 22 septembre 2021, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC. (Adam Schultz / La Maison Blanche / AFP)
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Publié le Vendredi 24 septembre 2021

Après l'été tourmenté, la rentrée périlleuse de Joe Biden

  • Le président démocrate de 78 ans s'était installé après son investiture en janvier au-dessus de 50% d'opinions favorables, un niveau jamais atteint par son prédécesseur Donald Trump
  • Mais il est passé sous cette barre à la mi-août, lorsque le retrait des troupes américaines en Afghanistan a tourné au sauve-qui-peut. Et après l'été tourmenté, la rentrée est périlleuse

WASHINGTON : L'Afghanistan, les sous-marins, la pandémie, les réfugiés haïtiens... Joe Biden, qui se voit en architecte de l'Amérique du XXIème siècle, joue surtout le pompier en chef, tout en essayant de sauver ses grandes réformes du naufrage parlementaire.

Le tout avec une cote de popularité qui s'étiole.

Le président démocrate de 78 ans s'était installé après son investiture en janvier au-dessus de 50% d'opinions favorables, un niveau jamais atteint par son prédécesseur Donald Trump.

Mais il est passé sous cette barre à la mi-août, lorsque le retrait des troupes américaines en Afghanistan a tourné au sauve-qui-peut. Et après l'été tourmenté, la rentrée est périlleuse.

Un sondage de l'institut Pew Research publié vendredi donne au président 44% seulement d'opinions favorables, contre 55% en juillet.

Joe Biden se voit en réformateur de long terme, en architecte de la transformation économique et sociale de l'Amérique, en bâtisseur d'alliances face à la Chine.

Mais depuis la chute de Kaboul, sa grande vision est occultée par une succession de crises.

"Nous sommes en train de naviguer dans la tempête", a reconnu mercredi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki.

Prenons le vendredi 17 septembre.

Le président quitte tôt la Maison Blanche, où il ne se sent guère à l'aise, pour sa maison de plage, à 200 kilomètres de Washington.

A peine est-il arrivé qu'une rafale de mauvaises nouvelles tombe.

En l'espace d'une heure, le Pentagone reconnaît avoir tué par erreur des civils lors d'une frappe à Kaboul. La France rappelle son ambassadeur pour marquer sa fureur dans l'affaire de la vente de sous-marins à l'Australie. Et les autorités sanitaires émettent des réserves sur la campagne de rappel de vaccination contre le Covid-19 annoncée par la Maison Blanche.

- Migrants haïtiens -

Voilà Joe Biden fragilisé sur trois promesses essentielles, devant signer une rupture avec l'ère Trump: mettre de l'apaisement dans les relations internationales, de l'humanité dans la gestion des affaires sécuritaires, et de la compétence dans la riposte à la pandémie.

Cette semaine, même scénario.

Le président américain se félicite mercredi d'un "retour à la normale" après un échange téléphonique avec Emmanuel Macron, il annonce des dons historiques de vaccins aux pays pauvres, il prépare la venue vendredi des Premiers ministres indien, australien et japonais pour consolider sa politique étrangère.

Et jeudi, alors que le président n'a aucun événement public à son agenda, les déconvenues s'enchaînent.

L'émissaire américain en Haïti Daniel Foote démissionne et dénonce les expulsions "inhumaines" par les États-Unis de milliers de migrants.

Les images de ces Haïtiens refoulés par des gardes à cheval à la frontière du Texas ont déjà fait le tour du monde, déclenchant un assaut de critiques contre l'administration Biden: la gauche lui reproche sa brutalité, et la droite conspue son laxisme supposé.

Et voilà que le grand plan de réformes de Joe Biden, composé d'un côté d'investissements dans les infrastructures, de l'autre de dépenses sociales, est lui aussi menacé.

L'accouchement parlementaire de ce projet à près de 5.000 milliards de dollars est extrêmement difficile.

La frange la plus à gauche au Congrès veut voter en même temps pour les ponts et la santé, pour les réseaux électriques et la garde de jeunes enfants.

Les démocrates centristes voudraient adopter d'abord le plan d'infrastructures, moins coûteux (1.200 milliards de dollars quand même) et surtout plus consensuel. Et remettre à plus tard le très ambitieux volet social.

Mercredi, Joe Biden a reçu des représentants de chaque tendance pour jouer son rôle favori: celui de l'ancien sénateur pragmatique et débonnaire qui ponctue volontiers ses interventions d'un engageant "Écoutez, les gars" ("Listen, folks").

- Périls financiers -

Mais cela suffira-t-il à souder les démocrates, alors que l'opposition républicaine fourbit ses armes pour les élections parlementaires de l'automne 2022, qui risquent de priver le président de sa très mince majorité?

Les républicains regardent les démocrates se débattre face à deux périls financiers pressants: celui d'un défaut des États-Unis et celui d'une paralysie de l'administration fédérale.

Y faire face implique des manœuvres budgétaires et législatives compliquées, d'autant que les clivages politiques n'ont jamais été aussi forts.

Le camp conservateur avait déjà utilisé le risque du défaut de paiement pour tordre le bras à l'administration Obama.

Le parti républicain, au sein duquel l'influence de Donald Trump s'étend, sera-t-il cette fois tenté d'aller plus loin, en laissant la première puissance mondiale glisser dans une crise de la dette?

"J'en ai vu des problèmes et des crises et des guerres, mais tout ça, c'est le plus grand méli-mélo depuis que je suis là", a constaté Peter DeFazio, vétéran du Congrès et représentant démocrate de l'État de l'Oregon, à la chaîne NBC. 

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.