WASHINGTON: Joe Biden doit présenter jeudi un vaste plan visant à muscler la réponse américaine à la pandémie de Covid-19 alimentée par le variant Delta, notamment en rendant obligatoire la vaccination pour les employés fédéraux.
Le président américain doit signer un décret obligeant les fonctionnaires à se faire vacciner, sans possibilité désormais d'échapper à la seringue en se faisant tester régulièrement, a affirmé le Washington Post, citant une source proche du dossier.
Seraient également concernés des millions de sous-traitants employés par les agences fédérales, selon le Wall Street Journal.
Cette « stratégie » déclinée en six volets vise à relancer la vaccination et »réduire le nombre d'hospitalisations » en « mettant en place plus d'obligations de se faire tester et (...) des rappels pour s'assurer que les gens sont davantage protégés » contre le virus, a affirmé jeudi sur CNN la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.
Voilà plusieurs mois que la campagne massive d'immunisation initiée par M. Biden après son investiture en janvier a marqué le pas, une partie des Américains restant réticents ou opposés à se faire vacciner.
Mais la capacité d'action du gouvernement fédéral est limitée face aux puissants Etats.
La Maison Blanche a déjà imposé la vaccination aux militaires et au personnel de maisons de retraite recevant des subventions fédérales.
Elle avait jusqu'ici mis en place une sorte de certificat sanitaire pour les employés fédéraux, qui avaient le choix entre se faire vacciner ou se soumettre à des tests réguliers ainsi qu'à diverses mesures restrictives.
Une campagne nationale de rappel pour les vaccins contre la Covid-19 doit également débuter le 20 septembre.
Economie et écoles
Le discours de Joe Biden intervient dans un contexte de regain épidémique depuis le début de l'été, à cause du variant Delta mais aussi de tensions autour des mesures à prendre pour endiguer la propagation du Covid-19.
Les Etats-Unis, où 53,3% de la population est entièrement vaccinée selon les autorités sanitaires, sont le pays ayant enregistré le plus de décès liés au nouveau coronavirus au monde, avec près de 653 000 morts.
Dans le cadre de cette « stratégie », la Maison Blanche veut aussi protéger l'économie, qui pâtit encore de l'épidémie, et garder les écoles ouvertes, selon la presse.
La rentrée des classes début septembre a alimenté les inquiétudes et les dissensions. Des parents mais aussi certains responsables politiques républicains sont farouchement opposés à toute obligation de vaccin -- autorisé à partir de 12 ans -- ou de port du masque, en particulier dans les Etats du Sud.
En Floride, la décision du gouverneur Ron DeSantis d'interdire aux districts scolaires de mettre en place le masque obligatoire dans les établissements fait l'objet d'une âpre bataille juridique.
M. Biden devrait enfin appeler à la tenue d'un sommet mondial en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à partir du 22 septembre, pour répondre à la crise du Covid-19 et relancer la vaccination dans les pays émergents.