NEW YORK: L'administration Biden insiste auprès de l'Iran pour une reprise rapide des pourparlers concernant son programme nucléaire, après une interruption de trois mois causée par le changement de son gouvernement, avertissant que la porte des négociations pourrait bientôt se fermer.
Un haut responsable de l'administration US a déclaré jeudi que la patience des États-Unis avait des limites, et que de nouveaux retards, alors que l'Iran continuait d'accroître ses capacités atomiques, pourraient amener Washington et ses partenaires à conclure qu’un retour à l'accord nucléaire historique de 2015 n’en valait plus la peine.
Le responsable, qui en a informé les journalistes sous condition d’anonymat, s'est exprimé alors que les diplomates des autres parties à l'accord rencontraient le ministre iranien des Affaires étrangères en marge de l'Assemblée générale annuelle des Nations unies, pour évaluer la volonté de Téhéran de reprendre les pourparlers à Vienne.
Selon le responsable américain, bien que l'Iran ait déclaré qu'il était prêt à revenir à la table des négociations, il n'a pas encore proposé de date pour la reprise de celles-ci, ni choisi ses négociateurs, ni précisé qu'il était prêt à reprendre les pourparlers là où elles s’étaient arrêtées en juin.
Lors de discussions avec des représentants des autres parties à l'accord – Grande-Bretagne, France, Allemagne, Russie, Chine et Union européenne (UE) – le responsable a déclaré que tous étaient d'accord sur l'importance de reprendre les pourparlers le plus vite possible.
Si les pourparlers ne reprennent pas, a déclaré le responsable, les États-Unis finiront par conclure que l'Iran n'est plus intéressé par les avantages de l'accord, ou que ses récentes avancées technologiques ne pourraient pas être annulées par les limites que l’accord imposait.
L’organe de surveillance atomique de l'ONU a déclaré que l'Iran violait de plus en plus l'accord, connu sous le nom de Plan d'action global commun ou PAGC, duquel l'ancien président Donald Trump avait retiré les États-Unis en 2018. Les États-Unis ont participé indirectement aux pourparlers de Vienne, qui visaient à ramener tant Washington que Téhéran au respect de l'accord.
Le haut représentant de l’UE Josep Borrell a rencontré mardi le nouveau ministre iranien des Affaires étrangères, qui a réitéré la «volonté de Téhéran de reprendre les négociations à une date proche», a déclaré l'UE. Borrell a rencontré mercredi le secrétaire d'État américain, Antony Blinken.
Borrell a souligné «la nécessité d'une coopération totale» de l'Iran et a rappelé sa préoccupation concernant la trajectoire globale du programme nucléaire iranien», a indiqué le communiqué de l'UE.
Le dernier cycle de pourparlers à Vienne a pris fin en juin, avant les élections iraniennes, qui ont renforcé les rangs des partisans de la ligne dure. Certaines rumeurs suggéraient que les autres parties à l'accord se réuniraient en marge de l'Assemblée générale des Nations unies qui se tient cette semaine, mais le responsable américain a déclaré que l'Iran avait refusé cette opportunité.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com