A Hérat, plaque tournante du commerce afghan, la crainte de la faillite grandit

Des Afghans travaillent dans un entrepôt douanier à Hérat, le 21 septembre (Photo, AFP)
Des Afghans travaillent dans un entrepôt douanier à Hérat, le 21 septembre (Photo, AFP)
Un vendeur pousse un chariot le long d'une route à Hérat, le 20 septembre 2021 (Photo, AFP)
Un vendeur pousse un chariot le long d'une route à Hérat, le 20 septembre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 21 septembre 2021

A Hérat, plaque tournante du commerce afghan, la crainte de la faillite grandit

Des Afghans travaillent dans un entrepôt douanier à Hérat, le 21 septembre (Photo, AFP)
Un vendeur pousse un chariot le long d'une route à Hérat, le 20 septembre 2021 (Photo, AFP)
  • Ravagée par plus de quatre décennies de guerres, l'économie afghane s'est encore un peu plus fissurée depuis le 15 août et la prise du pouvoir du mouvement islamiste
  • Assis à l'ombre d'un camion à la fin de leur quart de travail, des ouvriers affirment que leurs déjà maigres salaires ont été baissés depuis l'arrivée des talibans

HÉRAT: A Hérat, plaque tournante du commerce de l'ouest afghan, la hantise d'une vague de faillites grandit chez les commerçants qui confient leur « désespoir » face à la dégradation de la situation économique du pays depuis le retour des talibans au pouvoir mi-août.  

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Faghir Ahmad, un commerçant importateur de produits alimentaires venus d'Iran, tout proche d'Hérat (Photo, AFP)

« Au début, lorsque les talibans sont arrivés, les gens étaient très heureux, car nous avons vu qu'avec eux la sécurité revenait », se souvient Faghir Ahmad, un commerçant importateur de produits alimentaires venus d'Iran, tout proche d'Hérat.  

« Mais malheureusement maintenant, tous les prix ont augmenté et les gens n'ont plus les moyens de s'acheter quoi que ce soit », dit-il dans cette ville, la troisième du pays. « Nous craignons de faire faillite dans un avenir proche. Je me sens vraiment désespéré ».  

Ravagée par plus de quatre décennies de guerres, l'économie afghane s'est encore un peu plus fissurée depuis le 15 août et la prise du pouvoir du mouvement islamiste.   

En quelques semaines, le prix des denrées alimentaires est monté en flèche, le coût du carburant a augmenté et les occasions de se faire un peu d'argent se sont réduites comme peau de chagrin.  

Les aides internationales, dont dépend fortement l'économie nationale, ont elles été largement suspendues et font planer le spectre d'une « catastrophe humanitaire » et d'une crise économique, selon l'Onu qui a tiré à plusieurs reprises la sonnette d'alarme ces dernières semaines.   

Afin d'éviter un effondrement du système bancaire, les Afghans ne sont par ailleurs autorisés qu'à retirer l'équivalent de 200 dollars en liquide par semaine et par personne et de nombreux fonctionnaires n'ont pas reçu de salaires depuis des mois.  

A Hérat, située sur la route de la soie, l'heure est à l'amertume et à l'inquiétude.  

Signe des préoccupations grandissantes, une réunion s'est tenue la semaine dernière à la chambre du commerce de la ville en présence d'une quarantaine de commerçants et d'entrepreneurs très remontés.   

Discussions en cours  

Dans leur collimateur notamment, « l'augmentation des taxes », une hausse démentie par les talibans qui soulignent que les impôts sont tout simplement correctement perçus pour la première fois, contrairement à ces dernières décennies.   

Des arguments qui peinent à convaincre Abdul Latif Yousufzei, qui vend de la nourriture et des produits de nettoyage.   

« Le système sous le gouvernement précédent était entaché de problèmes de corruption, mais ça allait », estime-t-il. Sous le nouveau système, « nous n'avons aucun problème de corruption, mais les taxes ont été augmentées et nous ne pouvons pas payer autant. Je n'ai vraiment aucun espoir pour l'avenir », confie-t-il.  

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Abdul Latif Yousufzei, un commerçant s'exprime dans un bureau à Hérat, le 19 septembre 2021 (Photo, AFP)

Même désillusion au centre des douanes de la ville où des ouvriers s'activent pour décharger les cargaisons des camions. Bouchons de bouteilles en plastique, assiettes, gâteaux salés sont ensuite stockés dans des entrepôts.  

Assis à l'ombre d'un camion à la fin de leur quart de travail, des ouvriers affirment que leurs déjà maigres salaires ont été baissés depuis l'arrivée des talibans. Certains d'entre eux déclarent ignorer même s'ils seront payés un jour.  

« Nous avons travaillé dur mais nous avons reçu moins d'argent », explique l'un d'eux, Mir Allam, 70 ans, disant avoir reçu 1,25 dollar pour décharger un camion de 20 tonnes avec six autres personnes contre 50 dollars auparavant.  

Un autre ouvrier, qui n'a pas souhaité donner son nom, explique que sous le système précédent il était payé juste après avoir déchargé un camion, alors que « maintenant, on ne sait pas si on sera payé ou non ».   

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Younes Qazizadeh dirige la chambre de commerce de Hérat, le 19 septembre 2021 (Photo, AFP)

Selon Younes Qazizadeh, qui dirige la chambre de commerce de Hérat, des discussions sont en cours avec les commerçants et les talibans afin de parvenir à une solution.  

« Les gens sont venus ici pour faire entendre leur voix et ils font pression sur le gouvernement taliban pour apporter des changements » au niveau du commerce, souligne-t-il « Nous espérons nous aussi que ces changements adviendront et que tout ira mieux ».  

Au sein du gouvernorat d'Hérat, on joue la carte de l'apaisement et du dialogue. Le vice-gouverneur Shir Ahmad Mohajer assure qu'un travail est en cours pour trouver une solution.  

« Nous avons noté les demandes de certains commerçants et nous les avons envoyées au ministère des Finances », a-t-il déclaré. « Ils vont dépêcher une délégation à Hérat pour écouter les commerçants, et nous allons agir. » 


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.