Afghanistan: au bord du précipice, les artistes entrent en résistance

L'artiste afghan et co-fondateur d’ArtLords, Farshad, reproduit un dessin symbole de son collectif: un combattant taliban, dont le lance-roquettes est rempli de crayons. «Le mouvement taliban mourra», prédit-il, «mais l'art restera» (Photo, AFP)
L'artiste afghan et co-fondateur d’ArtLords, Farshad, reproduit un dessin symbole de son collectif: un combattant taliban, dont le lance-roquettes est rempli de crayons. «Le mouvement taliban mourra», prédit-il, «mais l'art restera» (Photo, AFP)
L'artiste afghan et co-fondateur d’ArtLords, Farshad, reproduit un dessin symbole de son collectif: un combattant taliban, dont le lance-roquettes est rempli de crayons. «Le mouvement taliban mourra», prédit-il, «mais l'art restera» (Photo, AFP)
L'artiste afghan et co-fondateur d’ArtLords, Farshad, reproduit un dessin symbole de son collectif: un combattant taliban, dont le lance-roquettes est rempli de crayons. «Le mouvement taliban mourra», prédit-il, «mais l'art restera» (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 20 septembre 2021

Afghanistan: au bord du précipice, les artistes entrent en résistance

L'artiste afghan et co-fondateur d’ArtLords, Farshad, reproduit un dessin symbole de son collectif: un combattant taliban, dont le lance-roquettes est rempli de crayons. «Le mouvement taliban mourra», prédit-il, «mais l'art restera» (Photo, AFP)
L'artiste afghan et co-fondateur d’ArtLords, Farshad, reproduit un dessin symbole de son collectif: un combattant taliban, dont le lance-roquettes est rempli de crayons. «Le mouvement taliban mourra», prédit-il, «mais l'art restera» (Photo, AFP)
  • «L'art pour moi, c'était de pouvoir exprimer tout ce que je n'arrive pas à dire avec des mots», raconte Sara
  • Nombre d'artistes restés en Afghanistan ont cassé leurs instruments de musique, leurs sculptures, leurs peintures

PARIS: A 26 ans, Sara s'épanouissait en peignant dans un Kaboul fertile culturellement, malgré la violence ambiante. Puis les talibans ont repris l'Afghanistan. D'abord terrorisée, elle a détruit nombre de ses œuvres. Mais aujourd’hui, elle envisage d'entrer en résistance artistique. 

« L'art pour moi, c'était de pouvoir exprimer tout ce que je n'arrive pas à dire avec des mots », raconte-t-elle d'une toute petite voix. Sara peignait notamment des assiettes en terre cuite, sur lesquelles elle représentait ses modèles : des journalistes afghanes, des chanteuses... « dont ont pouvait voir les cheveux, car aucune ne portait le hijab ». 

Son art avait selon elle une visée « politique » : « Il traitait surtout des violences faites aux femmes », quand les talibans, durant leur premier règne entre 1996 et 2001, ont multiplié les exactions sur ces dernières. 

A la mi-août, deux jours après leur retour au pouvoir, Sara s'est rendue dans la petite échoppe où elle exposait et a « fracassé les assiettes au sol ». »Quand les morceaux n'étaient pas assez petits, j'ai pris un marteau », soupire-t-elle lors d'une conversation sur WhatsApp. 

« L'art est ma vie. Je n'ai plus de futur », se lamente l'artiste au doux visage recouvert d'un voile, qui ne sort plus guère de chez ses parents dans Kaboul. 

Comme Sara, nombre d'artistes restés en Afghanistan ont cassé leurs instruments de musique, leurs sculptures, leurs peintures, selon de multiples sources interrogées. 

Tous se terrent chez eux par crainte de représailles des talibans, même si les islamistes, qui châtiaient les artistes dans les années 1990, affirment avoir changé - aucune vague d'arrestations n'est encore survenue. Mais beaucoup d'entre eux sont désormais sans argent, ne pouvant plus exercer. Certains mentionnent des menaces téléphoniques, que l'AFP n'a pu vérifier. 

Sodaba, une actrice renommée qui, comme Sara, témoigne sous pseudonyme par crainte de représailles, affirme vivre un « cauchemar » éveillé dans sa maison de la capitale afghane. 

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 Yasamin Yarmal, 58 ans, une actrice fameuse, dit s'être fait tirer dessus en 2018. Mais aucune des trois balles ne l'a touchée. «Il faisait noir. Ils m'ont manquée», se souvient-elle (Photo, AFP) 

Suicide artistique  

Deux jours avant la prise de pouvoir des talibans, elle raconte avoir reçu un appel d'un numéro inconnu. « Un homme m'a dit, d'une voix énervée : ‘Tu auras bientôt affaire à nous !’ » Depuis lors, Sodaba garde souvent son téléphone éteint. 

« Nous avons un groupe WhatsApp avec des artistes. Ils disent que les talibans ont établi une liste de gens à retrouver. J'ai peur d'en faire partie », s'inquiète-t-elle. 

Son amie Yasamin Yarmal, 58 ans, une autre actrice fameuse, dit s'être fait tirer dessus en 2018. Mais aucune des trois balles ne l'a touchée. « Il faisait noir. Ils m'ont manquée », se souvient-elle.   

« L'art peut ouvrir l'esprit des gens, alors bien sûr, les talibans ont peur des artistes », affirme-t-elle, car ces derniers »utilisent la religion comme une arme » contre la dissidence. 

Yasamin Yarmal a atterri fin août à Paris avec trois de ses cinq enfants. L'une de ses filles vivait déjà en Allemagne. Son aîné a été tué par les talibans en 1997. Handicapé, ils l'avaient roué de coups alors qu'ils fouillaient sa maison, se remémore-t-elle. « Je ne voulais pas revivre ça. » 

Ramin Mazhar, était encore enfant quand les fondamentalistes ont été chassés du pouvoir en 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis. Deux décennies plus tard, il est devenu l'un des poètes les plus reconnus du pays.  

Son « Je t'embrasserai au milieu de talibans » est devenu un hymne de la jeunesse afghane.» Tu es différente, tes baisers sont une protestation/Tu n'as pas peur de l'amour, de l'espoir, de demain/Je t'embrasserai au milieu de talibans, parce que tu n'as pas peur », récite-t-il depuis Paris. 

Mais il peine à retrouver sur Youtube la chanson reprenant ses vers, qui a pourtant été vue à des centaines de milliers de reprises. 

Certains artistes se sentent obligés  d'« effacer tous leurs travaux, toute leur vie », observe-t-il. « C'est un peu comme se suicider, mais petit à petit. » 

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L'artiste Rada Akbar, réfugiée en France, envisage une exposition à venir faite de miniatures qui montreraient que «les talibans ne sont pas le vrai Afghanistan, qu'ils ne représentent pas l'histoire et la culture du pays» (Photo, AFP) 

Résistance underground 

Mais Ramin Mazhar ne veut pas baisser les bras, et imagine une résistance « secrète, sous-terraine, illégale » en Afghanistan, ou de l'étranger. 

L'artiste Rada Akbar, réfugiée en France, envisage une exposition à venir faite de miniatures qui montreraient que « les talibans ne sont pas le vrai Afghanistan, qu'ils ne représentent pas l'histoire et la culture du pays ». 

Sara, qui a brisé ses œuvres à Kaboul, veut avec plusieurs autres artistes « sortir de nuit et peindre de l'art antitaliban au pochoir » dans la capitale afghane. Maryam (pseudonyme), une autre peintre, âgée de 19 ans, va publier sur Instagram des créations digitales hostiles aux nouveau régime. 

Parmi celles-ci, une petite fille dézippe le sommet d'une burqa, dont s'échappent des colombes. Des corps tombent d'un avion en vol, autour duquel flottent trois ballons colorés. Des artistes afghans jouent sur un tank, devant un enfant miséreux. 

« L'art se meurt en Afghanistan. Je vais me battre contre les talibans, pas avec des armes mais avec mon travail », lance-t-elle. 

« En Afghanistan, les gens ont accès à internet. Tout n'est qu'à un clic. Les talibans n'arriveront pas à interdire l'art en Afghanistan », opine Farshad, l'un des fondateurs du collectif ArtLords, qui a couvert les murs de Kaboul de centaines de fresques. 

Presque toutes ont été recouvertes de peinture blanche, puis de versets du Coran, par les islamistes juste après leur retour au pouvoir. 

« Les fresques qu'ils ont effacées à Kaboul, nous les repeindrons dans d'autres villes du monde », affirme Farshad, qui témoigne sous pseudonyme depuis Paris car il compte retourner en Afghanistan pour tenter de faire partir des dizaines d'artistes d'ArtLords. 

Puis il reproduit un dessin symbole de son collectif dans les bureaux de l'AFP : un combattant taliban, dont le lance-roquettes est rempli de crayons. « Le mouvement taliban mourra », prédit-il, « mais l'art restera. » 

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Ramin Mazhar, était encore enfant quand les fondamentalistes ont été chassés du pouvoir en 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis. Deux décennies plus tard, il est devenu l'un des poètes les plus reconnus du pays (Photo, AFP)

 


Des luttes à l'innovation : Comment le calligraphe saoudien Abdulaziz Al-Rashedi a révolutionné l'écriture arabe

3punt 5. (Fourni)
3punt 5. (Fourni)
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  • « Je ressens une lumière sacrée dans les lettres », déclare Abdulaziz Al-Rashedi

DUBAÏ : La première passion du calligraphe saoudien et professeur d'arts Abdulaziz Al-Rashedi a toujours été le stylo. Son intérêt pour l'écriture a commencé à l'école primaire dans les années 1980, dans sa ville natale de Médine.

Al-Rashedi parle de tenir un stylo comme un musicien pourrait parler de son instrument. Aux yeux du calligraphe, l'écriture est un acte artistique, comme une danse, qui possède sa propre magie.

« Ce que j'aimais dans le stylo, c'était la façon dont l'encre en coulait », confie-t-il à Arab News. « Le stylo m'a conduit à mon amour pour la calligraphie arabe. »

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Al-Rashedi parle de la tenue d'un stylo comme un musicien parlerait de la tenue de son instrument. (Fourni)

Cependant, il a dû faire face aux défis posés par l'environnement social conservateur du Royaume dans les années 1980 et 1990.

« Les gens ne considéraient pas l'art comme quelque chose d'important. À cette époque, ils pensaient que l'art ne rapportait pas d'argent. Pour eux, c'était une perte de temps », explique-t-il. « Dans un tel environnement déprimant, je souffrais du manque d'intérêt des gens. Ils disaient que l'écriture me distrairait de mes études. Mais en réalité, cela m'encourageait à étudier. »

Son intérêt pour la calligraphie n'a pas échappé à tout le monde. Le père d'Al-Rashedi, aujourd'hui décédé, l'a toujours soutenu.  

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3punt 2. (Fourni)

« Il croyait en l'écriture et en sa préservation », déclare Al-Rashedi. « Il pensait que je faisais quelque chose d'important de ma vie, même si d'autres pensaient le contraire. Ils comparaient cela à des gribouillages. En réalité, je faisais de l'art tout seul. Aucun de mes amis ne partageait cet intérêt avec moi et il n'y avait aucun institut de calligraphie pour encourager ce talent. La situation était très difficile. »

Mais en 1993, Al-Rashedi a appris qu’il existait en effet un maître calligraphe saoudien vivant à Médine : Ahmad Dia. Ce dernier a gentiment accepté de lui enseigner les bases de la calligraphie arabe. Et, peut-être tout aussi important, il l’a fait dans sa maison, qu'Al-Rashedi compare à une école, un musée et un lieu de rencontre pour calligraphes.

« J'étais jeune, mais il me traitait comme un homme », se souvient l'artiste. « Pour nous, les calligraphes, il était comme un père spirituel, qui a planté en nous une graine de détermination. Il nous a toujours encouragés et ne nous a jamais réprimandés si notre écriture n'était pas parfaite. »

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3punt 4. (Fourni)

Al-Rashedi est resté en contact avec son mentor jusqu'à la mort de Dia en 2022, lors de la pandémie de COVID. « Lorsqu'il est mort, c'est comme si la lumière s'était éteinte », confie-t-il.

Al-Rashedi s'est également formé en recopiant les œuvres d'une autre figure importante : Hashem Al-Baghdadi, le calligraphe et éducateur irakien influent, qui a publié des ouvrages sur les règles de la calligraphie arabe. Al-Rashedi décrit l'époque avant les réseaux sociaux comme une « période véritablement sombre », où il n'y avait aucune opportunité d'organiser des expositions ou de partager son travail avec les autres.

« Les gens ne communiquaient pas entre eux. C’était une période qui manquait (d’opportunités) et même de bons matériaux, comme des stylos et du papier », se souvient-il.

Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, et l’ouverture de quelques galeries d’art, dont Athr Gallery à Djeddah en 2009, les choses ont considérablement changé. Aujourd’hui, Al-Rashedi peut partager ses œuvres sur Instagram et d’autres plateformes, montrant les compétences qu’il a perfectionnées au cours de trois décennies de pratique.

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Sa fascination pour l'écriture a commencé à l'école primaire, dans les années 80, dans sa ville natale de Madinah. (Fourni)

La calligraphie arabe est une forme d’art respectée à l’échelle internationale, existant depuis des milliers d’années, utilisée dans les textes islamiques et présente sur des monuments à travers le monde. Quel est donc son secret de longévité ?

« Je me demande souvent pourquoi les courbes de la calligraphie arabe fascinent les gens depuis si longtemps, et je pense que cela a inévitablement un lien avec sa sainteté », explique-t-il. « Allah a été une source d’inspiration pour les calligraphes et leur innovation dans l’écriture. Je ressens une lumière sacrée dans les lettres de la calligraphie arabe. »

Mais Al-Rashedi pense également que, pendant de nombreuses années, la calligraphie est restée figée dans une ornière, sans être touchée par l’innovation ou la créativité modernes.

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3punt 6. (Fourni)

« Beaucoup de calligraphes ont littéralement affirmé que la calligraphie arabe avait atteint sa limite et que personne ne pouvait y ajouter quoi que ce soit de nouveau », dit-il. « Une telle idée est incorrecte. »

En effet, Al-Rashedi a inventé sa propre forme de calligraphie arabe, qu’il appelle « 3punt ». (Il explique que le nom fait référence à la taille des lettres, qui sont écrites à l’aide de trois stylos différents.)

« Cela repose sur l’idée de réduire l’épaisseur des lettres. Habituellement, un seul stylo est utilisé en calligraphie arabe. Mais j’ai découvert que l’épaisseur traditionnelle de l’écriture arabe et l’utilisation d’un seul stylo empêchent l’ajout de nouvelles formes d’écriture au système. »

Basée sur un ensemble de règles strictes, la calligraphie 3punt d’Al-Rashedi contient 55 « sous-types d’écriture », explique-t-il. Elle possède une légèreté et une élégance propres, avec des lignes fluides et soigneusement chorégraphiées en écriture arabe fine.

En fin de compte, Al-Rashedi estime que la calligraphie arabe est une question de liens.  

« Si nous regardons l’écriture latine ou chinoise, sur des lettres comme ‘n’, ‘e’ ou ‘r’, elles se composent de parties distinctes. Mais avec la calligraphie arabe, vous pouvez connecter six ou sept lettres d’un seul trait », dit-il. « Sans aucun doute, l’écriture arabe — en tant que forme d’art — est supérieure à d’autres types d’écriture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
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  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

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«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

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L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.