Des résidents américains effrayés se cachent des talibans en Afghanistan

Les journalistes de l'AP en Afghanistan n'ont connaissance d'aucun citoyen américain ou détenteur d'une carte verte capturé ou arrêté par les talibans.
Les journalistes de l'AP en Afghanistan n'ont connaissance d'aucun citoyen américain ou détenteur d'une carte verte capturé ou arrêté par les talibans.
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Publié le Dimanche 19 septembre 2021

Des résidents américains effrayés se cachent des talibans en Afghanistan

  • Ni les États-Unis ni les talibans n'ont expliqué clairement pourquoi si peu de personnes ont été évacuées
  • Tous disent qu'ils ont peur que les talibans au pouvoir les retrouvent, les jettent en prison, voire les tuent parce qu'ils sont américains ou qu'ils ont travaillé pour le gouvernement américain

Le président américain Joe Biden participe à une conférence de presse virtuelle sur la sécurité nationale avec le Premier ministre britannique Boris Johnson (à droite) et le Premier ministre australien Scott Morrison le 15 septembre 2021. (AFP)

Un peu délaissés après la guerre froide, les sous-marins d'attaque font aujourd'hui un grand retour dans le monde. (Photo de l'US Navy via l'AFP)

Dans cette photo d'archives du 18 février 2017, le groupe d'attaque du porte-avions USS Carl Vinson patrouille en mer de Chine méridionale après que Pékin a dit à Washington de ne pas remettre en cause sa souveraineté sur la voie navale. (US Navy via AFP)

Le président américain Joe Biden a été averti de ne pas pousser la France dans des alliances que Washington pourrait regretter. (Photo AFP)

 

Des résidents américains effrayés se cachent des talibans en Afghanistan

 

      La haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme affirme qu'il existe des preuves que le gouvernement taliban n'a pas tenu sa promesse consistant à laisser les Américains et les Afghans munis de documents de voyage appropriés de quitter le pays et à ne pas exercer de représailles contre ceux qui ont aidé les États-Unis

 

AP

https://arab.news/v9axb

 

Chaque nuit dans une nouvelle maison de la capitale afghane, un couple californien détenteur d'une carte verte américaine dort à tour de rôle, l'un des deux restant éveillé pour veiller sur leurs trois jeunes enfants afin qu'ils puissent fuir s'ils entendent les pas des talibans.

Ils ont déménagé sept fois en deux semaines, comptant sur des proches pour les accueillir et les nourrir. Leurs journées sont un mélange pénible de peur et d'ennui, limitées à quelques pièces où ils lisent, regardent la télévision et jouent au « téléphone cassé », un jeu qui consiste à chuchoter des secrets et les transmettre, une diversion pour les enfants et qui a l'avantage supplémentaire de les faire taire.

Tout cela se passe pendant l'attente angoissante d'un appel de quelqu'un qui peut les aider à sortir. Un responsable du département d'État américain les a contactés il y a plusieurs jours pour leur dire qu'un assistant social leur était affecté, mais ils n'ont pas entendu un mot depuis. Ils ont essayé sans succès de prendre l'avion et discutent maintenant avec une organisation internationale de secours.

« Nous avons peur et nous nous cachons de plus en plus », a déclaré la mère dans un SMS à l'Associated Press. « Chaque fois que nous nous sentons essoufflés, je prie. »

À travers des messages, des e-mails et des conversations téléphoniques avec des proches et des groupes de secours, AP a reconstitué ce à quoi ressemblait la vie quotidienne de certains laissés-pour-compte après le retrait chaotique de l'armée américaine, incluant des citoyens américains, des résidents permanents aux États-Unis, des titulaires de cartes vertes et des demandeurs de visa qui ont aidé les troupes américaines pendant la guerre de 20 ans.

Les personnes contactées par l’AP – qui n’ont pas été identifiées pour leur propre sécurité – ont décrit une existence effrayante et furtive consistant à se cacher dans des maisons pendant des semaines, à éteindre les lumières la nuit, à se déplacer d'un endroit à l'autre et à enfiler des vêtements amples et des burqas pour éviter d'être détectés s'ils doivent absolument s'aventurer à l’extérieur.

Tous disent qu'ils ont peur que les talibans au pouvoir les retrouvent, les jettent en prison, voire les tuent parce qu'ils sont américains ou qu'ils ont travaillé pour le gouvernement américain. Et ils craignent que les efforts promis par l'administration Biden pour les faire sortir en restent au point mort.

Lorsque le téléphone a sonné dans un appartement à Kaboul il y a quelques semaines, le détenteur de la carte verte américaine qui a répondu –  un chauffeur de camion du Texas en visite dans sa famille –  espérait que le département d'État américain répondrait enfin à ses appels pour qu’il puisse prendre l’avion avec ses parents.

Au lieu de cela, ce sont les talibans qui l’ont contacté.

« Nous ne vous ferons pas de mal. Retrouvons-nous. Rien ne se produira », a déclaré l'appelant, selon le frère du chauffeur de camion, qui vit avec lui au Texas et lui a parlé par la suite. L'appel comprenait quelques mots inquiétants : « Nous savons où vous êtes. »

Cela a suffi à faire fuir l'homme de l'appartement de Kaboul où il habitait avec sa mère, ses deux frères adolescents et son père, qui était particulièrement en danger car il avait travaillé pendant des années pour un sous-traitant américain supervisant des agents de sécurité.

« Ils n’ont plus d’espoir », a déclaré le frère, à partir du Texas. « Ils pensent : " Nous sommes coincés dans l'appartement et personne n'est là pour nous aider. Ils nous ont laissés pour compte ". »

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré au Congrès la semaine dernière que le gouvernement américain avait exhorté les citoyens américains et les détenteurs de cartes vertes à quitter l'Afghanistan depuis le mois de mars, offrant même de payer leurs vols.

Blinken a déclaré que le gouvernement américain ne suit pas la trace des détenteurs de cartes vertes américaines en Afghanistan, mais il a estimé qu'il en restait plusieurs milliers dans le pays, ainsi qu'une centaine de citoyens américains. Il a déclaré que le gouvernement américain travaillait toujours pour les faire sortir.

Vendredi, au moins 64 citoyens américains et 31 détenteurs de cartes vertes auront été évacués depuis le départ de l'armée américaine le mois dernier, selon le département d'État. D'autres étaient peut-être à bord d'un vol en provenance de Mazar-e-Sharif vendredi, mais l'administration n'a pas publié de chiffres.

Ni les États-Unis ni les talibans n'ont expliqué clairement pourquoi si peu de personnes ont été évacuées.

Ce n'est guère encourageant pour une autre titulaire de la carte verte, venant du Texas, une grand-mère qui a récemment regardé, depuis un toit, des militants s'arrêter dans une demi-douzaine de voitures de police et de Humvee pour prendre le contrôle de la maison de l'autre côté de la rue.

« Les talibans. Les talibans », a-t-elle chuchoté au téléphone à son fils américain vivant dans une banlieue de Dallas, une conversation que la femme a racontée à l'AP. « Les femmes et les enfants crient. Ils traînent les hommes vers les voitures. »

Elle et son mari, venus à Kaboul il y a plusieurs mois pour rendre visite à des parents, sont maintenant terrifiés à l'idée que les talibans découvrent non seulement leurs liens avec les États-Unis, mais aussi ceux de leur fils au Texas, qui avait travaillé pendant des années pour un entrepreneur militaire américain.

Son fils, qui n'a pas non plus été nommé, a déclaré avoir appelé plusieurs fois les responsables de l'ambassade américaine à Kaboul avant sa fermeture, rempli tous les documents nécessaires et même demandé l'aide d'un groupe d'anciens combattants et de membres du Congrès.

Il ne sait pas ce qu'il peut faire de plus.

« Que ferons-nous s'ils frappent à notre porte ? » a demandé la mère de 57 ans lors d'un de ses appels quotidiens. « Qu'allons-nous faire? »

« Rien ne va se passer », a répondu le fils.

Lorsqu'on lui a demandé dans une récente interview s'il croyait cela, le fils a riposté, exaspéré : « Que suis-je censé lui dire d'autre ? »

Le gouvernement taliban a promis de laisser les Américains et les Afghans munis de documents de voyage appropriés quitter le pays et de ne pas exercer de représailles contre ceux qui ont aidé les États-Unis. Mais la haut-commissaire de l’ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a déclaré qu'il y avait des preuves du fait qu'ils n’ont pas tenu leur parole. Elle a averti lundi que le pays était entré dans une « phase nouvelle et périlleuse » et a cité des informations crédibles faisant état de meurtres en représailles de militaires afghans et d'allégations selon lesquelles les talibans chassaient de maison en maison d'anciens responsables gouvernementaux et des personnes ayant coopéré avec l'armée américaine et des entreprises américaines.

Les journalistes de l'AP en Afghanistan n'ont connaissance d'aucun citoyen américain ou détenteur d'une carte verte capturé ou arrêté par les talibans. Mais ils ont confirmé que plusieurs Afghans qui travaillaient pour le gouvernement précédent et son armée avaient été récemment interpellés pour être interrogés et relâchés.

La famille californienne, qui comprend une fille de 9 ans et deux garçons de 8 et 6 ans, dit qu'ils sont en fuite depuis deux semaines après que les talibans ont frappé à la porte de l'appartement de membres de leur famille pour demander si des Américains vivaient là.

La famille a déménagé à Sacramento il y a quatre ans après que la mère a obtenu un visa spécial d'immigration parce qu'elle travaillait pour des projets financés par les États-Unis à Kaboul destinés à promouvoir les droits des femmes. La mère dit que maintenant, sa fille et elle-même portent la burqa chaque fois qu'elles déménagent dans leur « prison-maison » suivante.

Le père, qui travaillait comme chauffeur Uber, a eu des crises de panique pendant qu'ils attendaient de l'aide.

« Je ne vois pas le gouvernement américain intervenir et les faire sortir de sitôt », a déclaré le directeur de l'école primaire des enfants, Nate McGill, qui échangeait quotidiennement des textes avec la famille.

La distraction est devenue l'outil incontournable de la mère pour protéger ses enfants du stress. Elle les interroge sur ce qu'ils veulent faire à leur retour en Californie et sur ce qu'ils veulent être quand ils seront grands.

Leur fille espère devenir médecin un jour, tandis que leurs fils disent vouloir devenir enseignants.

Mais la distraction ne suffit pas toujours. Après qu'un parent a dit à la fille que les talibans emmenaient des petites filles, elle s'est cachée dans une pièce et a refusé de sortir jusqu'à ce que son père, se gonflant, lui dise qu'il pourrait battre les talibans, la faisant rire.

La mère a souri, cachant sa peur à sa fille, mais a ensuite envoyé un texto à son directeur.

"Cette vie est presque une demi-mort."


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.