LONDRES: Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont voté à l’unanimité pour prolonger la mission d’assistance de l’organisation internationale en Afghanistan, à la suite de la prise de contrôle du pays par les talibans.
Vendredi, lors d’une réunion, les cinq membres permanents et les 10 membres non permanents du Conseil de sécurité ont opté en faveur d’une résolution présentée par la Norvège et l’Estonie pour permettre au mandat de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan de se poursuivre pendant six mois supplémentaires, jusqu’au 17 mars.
Cette résolution appelle également à la formation d’un «gouvernement inclusif et représentatif», et souligne l’importance de «la participation pleine, égale et significative des femmes» dans l’avenir du pays.
De plus, elle réaffirme l’importance de la lutte contre le terrorisme dans l’Afghanistan dirigé par les talibans, ajoutant que «le territoire afghan ne devrait pas servir à menacer ou attaquer un pays, pour planifier ou financer des actes terroristes, ou pour abriter et former des terroristes, et aucun groupe ou individu afghan ne devrait soutenir des terroristes opérant sur le territoire d’un pays quelconque».
La Manua est le principal facilitateur humanitaire de l’ONU en Afghanistan. Elle coordonne avec d’autres organismes de l’ONU tels que le Programme alimentaire mondial pour acheminemer de l’aide dans le pays, et emploie plus de 1 000 personnes, dont la majorité sont des ressortissants afghans.
Lors d’une conférence de presse précédant la réunion du Conseil de sécurité, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré: «Nous tiendrons les talibans responsables non pas de ce qu’ils disent ou de ce qu'ils ont inscrit dans ces engagements écrits, mais de leurs actions. La communauté internationale partage cette position à l’unanimité.»
En ce qui concerne la manière dont les États-Unis traiteraient les actions des talibans qu’ils désapprouvent, étant donné qu’ils n’ont plus de troupes dans le pays, l’ambassadrice a ajouté: «Nous continuons à exercer une influence. Nous faisons partie des plus grands contributeurs d’aide humanitaire en Afghanistan, et cela nous donne une influence considérable.»
Selon l’ONU, 18 millions de personnes en Afghanistan ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire, soit environ la moitié de la population du pays.
Durant la réunion du Conseil de sécurité de vendredi, Mme Thomas-Greenfield a de nouveau réaffirmé les engagements de son pays en faveur des droits de l’homme, en particulier ceux des femmes et des minorités, en Afghanistan.
Selon elle, la prolongation de la mission de la Manua constitue une «étape importante» qui démontre l’engagement du Conseil de sécurité envers le rôle de l’ONU dans le «soutien au peuple afghan».
«En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, nous espérons que les talibans respecteront les engagements qu’ils ont pris à Doha (la capitale du Qatar)», a indiqué Barbara Woodward, représentante permanente de la Grande-Bretagne auprès des Nations unies.
Une partie des accords conclus entre les talibans et les États-Unis, qui ont facilité le retrait des forces américaines du pays, prévoyait que les talibans ne permettent plus l’utilisation de leur territoire comme refuge pour les terroristes.
L’Afghanistan a été envahi par les États-Unis et leurs alliés de l’Otan en 2001 après qu’il a été découvert que le gouvernement taliban abritait des agents d’Al-Qaïda, dont Oussama ben Laden. Ces derniers avaient joué un rôle central dans les attentats meurtriers du 11 septembre 2001, qui ont fait plus de 3 000 morts.
«Nous calibrerons notre approche des talibans en fonction des actions qu’ils entreprennent», a affirmé Mme Woodward, faisant écho aux États-Unis.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com