Les États-Unis et le Royaume-Uni répondront aux talibans en fonction de leurs «actions et non de leurs paroles»

Des drapeaux talibans dans une rue de Kaboul, en Afghanistan, le 16 septembre 2021. (Photo, Reuters)
Des drapeaux talibans dans une rue de Kaboul, en Afghanistan, le 16 septembre 2021. (Photo, Reuters)
Short Url
Publié le Vendredi 17 septembre 2021

Les États-Unis et le Royaume-Uni répondront aux talibans en fonction de leurs «actions et non de leurs paroles»

  • La moitié de la population d’Afghanistan, soit 18 millions de personnes, ont besoin d’une aide humanitaire
  • Une partie des accords conclus entre les talibans et les États-Unis, qui ont facilité le retrait des forces américaines du pays, prévoyait que les talibans ne permettent plus l’utilisation de leur territoire comme refuge pour les terroristes

LONDRES: Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont voté à l’unanimité pour prolonger la mission d’assistance de l’organisation internationale en Afghanistan, à la suite de la prise de contrôle du pays par les talibans.

Vendredi, lors d’une réunion, les cinq membres permanents et les 10 membres non permanents du Conseil de sécurité ont opté en faveur d’une résolution présentée par la Norvège et l’Estonie pour permettre au mandat de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan de se poursuivre pendant six mois supplémentaires, jusqu’au 17 mars.

Cette résolution appelle également à la formation d’un «gouvernement inclusif et représentatif», et souligne l’importance de «la participation pleine, égale et significative des femmes» dans l’avenir du pays.

De plus, elle réaffirme l’importance de la lutte contre le terrorisme dans l’Afghanistan dirigé par les talibans, ajoutant que «le territoire afghan ne devrait pas servir à menacer ou attaquer un pays, pour planifier ou financer des actes terroristes, ou pour abriter et former des terroristes, et aucun groupe ou individu afghan ne devrait soutenir des terroristes opérant sur le territoire d’un pays quelconque».

La Manua est le principal facilitateur humanitaire de l’ONU en Afghanistan. Elle coordonne avec d’autres organismes de l’ONU tels que le Programme alimentaire mondial pour acheminemer de l’aide dans le pays, et emploie plus de 1 000 personnes, dont la majorité sont des ressortissants afghans.

Lors d’une conférence de presse précédant la réunion du Conseil de sécurité, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré: «Nous tiendrons les talibans responsables non pas de ce qu’ils disent ou de ce qu'ils ont inscrit dans ces engagements écrits, mais de leurs actions. La communauté internationale partage cette position à l’unanimité.»

En ce qui concerne la manière dont les États-Unis traiteraient les actions des talibans qu’ils désapprouvent, étant donné qu’ils n’ont plus de troupes dans le pays, l’ambassadrice a ajouté: «Nous continuons à exercer une influence. Nous faisons partie des plus grands contributeurs d’aide humanitaire en Afghanistan, et cela nous donne une influence considérable.»

Selon l’ONU, 18 millions de personnes en Afghanistan ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire, soit environ la moitié de la population du pays.

Durant la réunion du Conseil de sécurité de vendredi, Mme Thomas-Greenfield a de nouveau réaffirmé les engagements de son pays en faveur des droits de l’homme, en particulier ceux des femmes et des minorités, en Afghanistan.

Selon elle, la prolongation de la mission de la Manua constitue une «étape importante» qui démontre l’engagement du Conseil de sécurité envers le rôle de l’ONU dans le «soutien au peuple afghan».

«En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, nous espérons que les talibans respecteront les engagements qu’ils ont pris à Doha (la capitale du Qatar)», a indiqué Barbara Woodward, représentante permanente de la Grande-Bretagne auprès des Nations unies.

Une partie des accords conclus entre les talibans et les États-Unis, qui ont facilité le retrait des forces américaines du pays, prévoyait que les talibans ne permettent plus l’utilisation de leur territoire comme refuge pour les terroristes.

L’Afghanistan a été envahi par les États-Unis et leurs alliés de l’Otan en 2001 après qu’il a été découvert que le gouvernement taliban abritait des agents d’Al-Qaïda, dont Oussama ben Laden. Ces derniers avaient joué un rôle central dans les attentats meurtriers du 11 septembre 2001, qui ont fait plus de 3 000 morts.

«Nous calibrerons notre approche des talibans en fonction des actions qu’ils entreprennent», a affirmé Mme Woodward, faisant écho aux États-Unis. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.