Hommes du roi, héros du Royaume

L’armée d’Abdulaziz en mouvement. Photo prise par le capitaine Shakespeare, envoyé britannique, près de Thaj en mars 1911 (W.H.I. Shakespeare /Royal Geographical Society via Getty Images)
L’armée d’Abdulaziz en mouvement. Photo prise par le capitaine Shakespeare, envoyé britannique, près de Thaj en mars 1911 (W.H.I. Shakespeare /Royal Geographical Society via Getty Images)
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Publié le Mercredi 22 septembre 2021

Hommes du roi, héros du Royaume

  • Le 15 janvier 1902, une petite troupe menée par Abdelaziz ben Abdelrahmane al-Saoud s’empare de la forteresse de Masmak à Riyad, un mythe fondateur de l'histoire du royaume saoudien
  • L’histoire a perdu en grande partie la trace des 63 hommes qui ont accompagné Abdelaziz à Riyad. Toutefois, l’adjectif «héros» accompagne à juste titre leur mémoire, plus de cent ans après

Le terme «héros» est souvent utilisé à tort et à travers. Mais dans la forteresse de Masmak à Riyad, une plaque métallique discrète porte les noms de 63 hommes pas comme les autres. De véritables héros qui sont à l’origine de l’existence même du royaume d'Arabie saoudite.

À l’issue de la bataille de Moulayda en 1891, les Al-Saoud, vaincus par la dynastie rivale des Rachidi, sont expulsés de Riyad, ce qui marque le début de onze longues années d’exil.

L’exode prend fin le 15 janvier 1902. Ce jour-là, une petite troupe menée par Abdelaziz ben Abdelrahmane al-Saoud s’empare de la forteresse de Masmak à Riyad, et donne le coup de grâce au règne des Rachidi. Un mythe fondateur de l'histoire du royaume saoudien.

Incapables de supporter l'exil, Abdelaziz et ses partisans quittent le Koweït à la fin du mois de septembre 1901. Dans une attaque surprise, ils attaquent les forces qui gardent Riyad en empruntant un itinéraire inattendu. Abdelaziz choisit en effet de se diriger vers le sud-ouest, et longe la côte du golfe à sa gauche.

Les besaces des valeureux combattants sont en peau de chèvre, et ne contiennent que du beurre, des dattes et de l'eau. La nuit, ils se reposent dans le désert, et prennent soin de ne pas être repérés par les tribus nomades.

Ils ne le savent pas à l’époque, mais sous le sable où ils posent leurs têtes pour dormir, se cache un énorme champ pétrolifère, qui berce le rythme leur quête. En l’espace d’une génération, il bouleversera l’existence de l'État pour lequel ils sont sur le point de sacrifier leur vie.

Au mois de novembre, la troupe campe à proximité de la ville moderne de Harad, à la frontière nord du Quart vide (l’un des plus grands déserts du monde), à environ 250 km de Riyad. Un messager du Koweït rattrape le groupe, porteur de mauvaises nouvelles. Les Turcs seraient venus à la rescousse des Rachidi dans la capitale. Au Koweït, tous sont persuadés qu'Abdelaziz va baisser les bras, et rebrousser chemin.

Selon la légende, il rassemble alors ses hommes, leur annonce la nouvelle, et invite ceux qui souhaitent retourner au Koweït à le faire, sans honte. Lui dit préférer mourir aux portes de Riyad, et appellent ceux qui sont animés des mêmes convictions à la rejoindre.

«À la mort!» crient ses compagnons à l’unisson. Le messager retourne seul au Koweït, muni d’un message d’Abdelaziz à l’intention de son père: «Dites-lui que nous nous reverrons, si Dieu le veut, à Riyad».

Abdelaziz était courageux, mais pas téméraire.

Au lieu de se diriger directement vers son ultime destination, il emmène ses hommes plus vers le sud, dans le Quart vide. Ils se tapissent pendant près de cinquante jours non loin de l'oasis de Yabrin, et espèrent que leur disparition donnera à la garnison de Riyad un faux sentiment de sécurité.

Le stratagème fonctionne. Comme ils se trouvent à sept jours de voyage de la ville, Abdelaziz s’assure que leur arrivée coïncide avec la demi-lune tamisée et les nuits sombres de la fin du ramadan. Et alors que les gardes de la ville se reposent, fatigués des célébrations de l'Aïd al-Fitr de la veille, la troupe se rassemble sur le plateau qui surplombe Riyad.

Au coucher du soleil, les hommes s’avancent en silence, escaladent les murs de la ville, et prennent position dans une maison qui donne sur les portes de la forteresse de Masmak. Derrière les murailles, le gouverneur rachidi, Ajlan, dort paisiblement, sans se douter de rien.

Le lendemain matin, quand le gouverneur sort de la forteresse, accompagné de quelques gardes, Abdelaziz et ses hommes lancent leur assaut. La suite des événements diverge selon les récits, mais aboutissent tous au même dénouement spectaculaire.

Ajlan et ses gardes tentent de se replier vers la forteresse, mais le gouverneur est plaqué au sol par Abdelaziz. Au milieu de la bagarre, la vie du futur roi est sauvée par son cousin, Abdallah ben Jalawi ben Turki al-Saoud, qui abat un garde sur le point de lui asséner un coup.

Les soldats sur les remparts ouvrent alors le feu. Au même moment, un javelot lancé par Fahd ben Jalawi ben Turki al-Saoud, un autre cousin d'Abdelaziz, manque Ajlan, et se fiche dans une porte en bois. La pointe de l'arme s’y trouve encore aujourd'hui.

Blessé, Ajlan réussit à se glisser à l'intérieur de la forteresse par une petite ouverture, mais Abdallah le suit et le tue.

C’est ainsi que prend fin la bataille. La garnison se rend plus tard dans la journée, et des milliers de résidents de Riyad se rassemblent pour prêter allégeance à Abdelaziz. Et comme l’explique l’écrivain Robert Lacey en 1981 dans son ouvrage Le Royaume, les «Al-Saoud sont à nouveau maîtres dans leur propre maison – et ce, jusqu’à aujourd’hui».

L’histoire a perdu en grande partie la trace des 63 hommes qui ont accompagné Abdelaziz à Riyad. Toutefois, l’adjectif «héros» accompagne à juste titre leur mémoire, plus de cent ans après.

En cette journée historique de janvier 1902, Abdelaziz a ordonné à 23 hommes de garder les chameaux, et de rester à l’arrière des combats. Il a attaqué la forteresse de Masmak avec les quarante autres.

Parmi eux figurent dix membres de la propre famille d'Abdelaziz qui ont joué ce jour-là un rôle clé dans le rétablissement du pouvoir d'Al-Saoud.

Abdellah ben Jalawi participera à de nombreuses autres batailles ultérieures, qui conduiront à l’annexion de Nejd et du Hijaz. Nommé gouverneur des provinces d’Al-Qasim et d’Al-Ahsa, il vivra assez longtemps pour assister à la fondation du royaume d’Arabie saoudite, le 23 septembre 1932, avant de décéder, trois ans plus tard.

Fahd ben Jalawi, dont la pointe de lance reste incrustée dans la porte de la forteresse de Masmak à ce jour, perd la vie la même année dans l'une des batailles pour unifier le Royaume.

Abdellah ben Saoud ben Abdellah al-Saoud et Fahd ben Ibrahim ben Méchari al-Saoud, également présents, ont tous deux survécu à la reprise de Riyad et aux grandes batailles qui ont suivi. Ils seront finalement tués à Al-Bakiriya, en 1904.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des lycéens saoudiens doués en sciences et en ingénierie participent à une foire mondiale

Les lycéens rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. (SPA)
Les lycéens rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. (SPA)
Les lycéens rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. (SPA)
Les lycéens rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. (SPA)
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  • Trente-cinq lycéens sélectionnés parmi 210 000 candidats cette année
  • La réduction de l’accumulation de poussière sur les panneaux solaires fait partie des meilleurs projets

RIYAD: Trente-cinq lycéens saoudiens participent à l’édition 2024 du Regeneron International Science and Engineering Fair (ISEF), à Los Angeles, du 10 au 18 mai, a rapporté vendredi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Ils rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. L’équipe du Royaume sera dirigée par des représentants de la Fondation du roi Abdelaziz et de ses compagnons pour l’encouragement du talent et de la créativité (Mawhiba), et du ministère de l’Éducation.

Les membres de l’équipe saoudienne ont été sélectionnés au début de l’année, parmi plus de 210 000 candidats, par des experts et des spécialistes de Mawhiba. Leurs projets ont fait l’objet d’une évaluation très rigoureuse lors de l’Olympiade nationale pour la créativité scientifique «Ibdaa», ce qui a abouti à la sélection de 180 candidats.

Sur les quarante-cinq élèves dont les projets ont été qualifiés pour la finale de l’Olympiade, trente-cinq lycéens talentueux ont été nommés pour représenter le Royaume à l’ISEF, selon SPA.

Parmi ceux qui ont été nommés, Areej al-Qarni présentera ses travaux de recherche portant sur les moyens de réduire l’accumulation de poussière sur les panneaux solaires. Ce problème entraîne des pertes énergétiques et financières qui se chiffrent en millions de dollars.

Al-Qarni a expliqué que ses recherches visent à mettre en place des solutions durables à ce problème mondial afin d’économiser de l’énergie et d’assurer la viabilité financière de projets cruciaux.

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Areej al-Qarni présentera ses travaux de recherche portant sur les moyens de réduire l’accumulation de poussière sur les panneaux solaires. (SPA)

Mawhiba a précisé que les étudiants choisis pour représenter le Royaume ont suivi une formation rigoureuse menée par des universitaires et des experts locaux et internationaux dans différentes disciplines, a indiqué SPA.

Le Royaume est l’un des principaux sponsors de l’exposition ISEF 2024, offrant des prix pour des projets innovants dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (Stem). Les lauréats recevront des bourses complètes pour des études de premier cycle à l’Université roi Fahd du pétrole et des mines, et participeront au Programme d’enrichissement universel Mawhiba.

Cette année marque la 18e participation consécutive du Royaume à l’ISEF. Lors des éditions précédentes, les étudiants saoudiens ont remporté 133 prix: 92 grands prix et 41 distinctions spéciales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Tunisie: enquête contre une chroniqueuse qui a ironisé sur la situation du pays

Un décret, promulgué en septembre 2022 par le président Kais Saied, punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique". (Photo, AFP)
Un décret, promulgué en septembre 2022 par le président Kais Saied, punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique". (Photo, AFP)
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  • Lors d'une émission sur la chaîne Carthage+ mardi soir, Sonia Dahmani, qui est également avocate, a lancé d'une façon ironique "de quel pays extraordinaire parle-t-on?", en réponse à un autre chroniqueur
  • Jeudi, Mme Dahmani a reçu une convocation, à laquelle elle n'a pas donné suite, pour comparaître vendredi devant un juge d'instruction au tribunal de première instance à Tunis sans que les motifs ne soit précisés, a indiqué son avocate Dalila Msaddek

TUNIS: La justice tunisienne a ordonné une enquête contre une chroniqueuse après des propos sarcastiques sur la situation du pays, en lien avec les migrants originaires d'Afrique subsaharienne, ont indiqué vendredi ses avocats et des médias locaux.

Lors d'une émission sur la chaîne Carthage+ mardi soir, Sonia Dahmani, qui est également avocate, a lancé d'une façon ironique "de quel pays extraordinaire parle-t-on?", en réponse à un autre chroniqueur qui venait d'affirmer que les migrants venus de plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, cherchaient à s'installer en Tunisie.

Cette déclaration a été largement partagée sur les réseaux sociaux, et a été jugée par certains utilisateurs comme "dégradante" pour l'image de la Tunisie.

Jeudi, Mme Dahmani a reçu une convocation, à laquelle elle n'a pas donné suite, pour comparaître vendredi devant un juge d'instruction au tribunal de première instance à Tunis sans que les motifs ne soit précisés, a indiqué son avocate Dalila Msaddek.

"Je refuse de me présenter devant la justice sans connaître les raisons de cette convocation", a expliqué Mme Dahmani à la presse.

En raison de son absence vendredi, le juge d'instruction chargé de cette affaire a émis un mandat d'amener à son encontre, rejetant la demande de ses avocats de reporter son audition.

Selon le texte de cette décision rapporté par les médias, Mme Dahmani fait l'objet d'une enquête pour "utilisation des réseaux de communication pour diffuser des fausses informations dans le but de porter atteinte à la sûreté publique" et pour "incitation à un discours de la haine", en vertu du décret-loi 54.

Ce décret, promulgué en septembre 2022 par le président Kais Saied, punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique".

En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites sur la base de ce texte, selon le Syndicat national des journalistes.

La situation des Africains subsahariens en Tunisie ne cesse d'empirer depuis un discours aux accents xénophobes du président Saied en février 2023 dénonçant l'arrivée de "hordes de migrants" clandestins dans le cadre d'un complot "pour changer la composition démographique" du pays.

 

 


Une attaque sur Rafah provoquerait une « catastrophe humanitaire colossale» , avertit le chef de l'ONU

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  • Jeudi, des pourparlers indirects visant à arracher une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, après sept mois de guerre, et éviter une offensive majeure sur Rafah, se sont achevés sans accord au Caire
  • Selon l'ONU, environ 110 000 personnes ont fui depuis qu'Israël a appelé lundi la population de l'est de la ville à évacuer

RAFAH: Une offensive terrestre israélienne sur Rafah conduirait à une "catastrophe humanitaire colossale", a prévenu vendredi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, au moment où les opérations militaires contre le Hamas dans cette ville surpeuplée paralysent l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza.

Jeudi, des pourparlers indirects visant à arracher une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, après sept mois de guerre, et éviter une offensive majeure sur Rafah, se sont achevés sans accord au Caire.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a assuré qu'Israël se battrait "seul" après la menace lancée pour la première fois par le président américain, Joe Biden, de cesser certaines livraisons d'armes à son allié en cas d'offensive sur la ville.

Le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, a assuré que celle-ci avait suffisamment d'armement pour "accomplir sa mission à Rafah".

Or, une telle opération conduirait à une "catastrophe humanitaire colossale", a averti M. Guterres, ajoutant qu'une famine se profilait dans le territoire palestinien.

"Nous sommes activement engagés avec toutes les parties concernées pour la reprise de l'entrée des fournitures vitales, y compris le carburant, par les points de passage de Rafah et de Kerem Shalom", a-t-il assuré.

Tôt vendredi, des correspondants de l'AFP ont signalé des tirs d'artillerie sur Rafah, dernière ville du sud de Gaza avant la frontière égyptienne, où s'entassent quelque 1,4 million de Palestiniens.

Selon l'ONU, environ 110.000 personnes ont fui depuis qu'Israël a appelé lundi la population de l'est de la ville à évacuer.

"Quelque 30.000 personnes fuient la ville chaque jour", a indiqué à Genève le responsable du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) pour Gaza, Georgios Petropoulos, dont la plupart "ont déjà dû se déplacer à cinq ou six reprises" depuis le début de la guerre.

C'est le cas d'Oum Soubhi, déplacée de Gaza-ville, dans le nord: "Au début de la guerre, nous sommes allés à Rafah, puis nous avons été déplacés plusieurs fois dans la région de Rafah à cause des menaces, des frappes et de la situation effrayante et terrifiante, avant de venir à Nuseirat (centre)", a-t-elle confiée à l'AFP.

Des chars partout

Certains ont pris le chemin de Khan Younès, une ville en ruines proche de Rafah, tandis que d'autres se demandaient où aller dans le territoire palestinien surpeuplé.

"Les chars, l'artillerie et le bruit des bombardements sont incessants. Les gens ont peur et veulent chercher un endroit sûr", a raconté à l'AFP Abdel Rahman, un déplacé.

Des témoins ont aussi fait état vendredi de frappes aériennes et de combats dans la ville de Gaza.

Depuis des mois, Benjamin Netanyahu brandit la menace d'une offensive d'ampleur sur Rafah pour vaincre les derniers bataillons du Hamas qui y sont selon lui regroupés, faisant redouter une aggravation de la crise humanitaire dans le territoire assiégé.

Défiant les mises en garde internationales, l'armée mène depuis mardi des incursions dans l'est de Rafah et a pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte, verrouillant une porte d'entrée névralgique pour les convois d'aide humanitaire.

L'armée a indiqué vendredi poursuivre son "opération antiterroriste de précision" dans certains secteurs de l'est de Rafah, et avoir "éliminé des cellules terroristes lors de combats rapprochés et de frappes aériennes du côté gazaoui du passage frontalier".

Malgré la réouverture mercredi du passage de Kerem Shalom, voisin de Rafah, fermé par Israël pendant trois jours après des tirs de roquettes revendiqués par le Hamas, l'acheminement de l'aide reste "extrêmement difficile", a affirmé à l'AFP Andrea De Domenico, le chef du bureau de l'agence humanitaire des Nations unies (Ocha) dans les territoires palestiniens.

Les Israéliens "ont des chars partout, des troupes sur le terrain, ils bombardent la zone à l'est de Rafah et ils veulent que nous allions chercher du carburant ou des produits de base" dans ces zones de guerre, alors qu'"ils savent que nous ne pouvons tout simplement pas y aller", a-t-il ajouté.

Si le carburant n'est pas autorisé à entrer, "les conséquences se feront sentir presque immédiatement", a averti jeudi la directrice exécutive de l'Unicef, Catherine Russell.

"Les couveuses pour les bébés prématurés ne seront plus alimentées, des enfants et des familles seront déshydratés ou boiront de l'eau non potable, les égouts déborderont en propageant des maladies", a-t-elle prévenu.

Appel à la flexibilité

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent contre Israël, qui a fait plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive ayant fait jusqu'à présent 34.904 morts, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

L'Egypte a exhorté vendredi le Hamas et Israël à faire preuve de "flexibilité", afin de parvenir rapidement à un accord pour "mettre fin à la tragédie humanitaire" à Gaza.

"La balle dans le camp d'Israël" 

Après le départ jeudi du Caire des délégations des deux camps, les efforts des pays médiateurs (Egypte, Qatar, Etats-Unis) "se poursuivent" en vue d'une trêve, selon le média Al-Qahera News, proche du renseignement égyptien.

Le Hamas a envoyé un message aux autres factions palestiniennes affirmant que "la balle était désormais entièrement dans le camp" d'Israël.

Il avait donné son feu vert lundi à une proposition de trêve en trois phases de 42 jours chacune, selon lui, incluant un retrait israélien de Gaza ainsi qu'un échange d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens, en vue d'un "cessez-le-feu permanent".

Mais Israël s'oppose à un cessez-le-feu définitif tant que le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, ne sera pas vaincu.

La situation à Gaza est au programme vendredi d'une session spéciale de l'Assemblée générale à l'ONU.