RIYAD: Turaif abrite le plus grand musée à ciel ouvert du monde. Arab News a visité cinq de ses sections, qui font découvrir aux visiteurs les origines du royaume saoudien, grâce à de nombreuses pièces permettant de bien comprendre les relations commerciales, les conflits territoriaux entre États saoudiens, et leur architecture.
1 - Musée de Diriyah
Le musée de Diriyah guide les visiteurs, étape par étape, dans une suite d'événements historiques remontant à la formation des États saoudiens.
Le musée commence à la période de 400 ap. J.-C., présentant des cartes et des documents relatifs à la migration de la tribu Banu Hanifa de l'ouest de la péninsule Arabique au centre d'Al-Yamama.
Il explique comment Diriyah a été créée en 1446, lorsque Manaa' al-Muraide a partagé le contrôle de la région avec son cousin Ibn Dera'.
Des épées, des pièces de monnaie, des timbres et des copies de documents importants qui ont contribué à la croissance des premier et deuxième États saoudiens sont exposés dans le musée.
Ce dernier présente également l'arbre généalogique de la famille royale Al-Saoud au cours de chaque siècle. Des activités numériques et interactives permettent aux visiteurs et à leurs familles de parcourir l'arbre généalogique royal et de découvrir l'unité, la stabilité et la restructuration de la région, qui remonte à la création du premier État saoudien par l'imam Mohammed ben Saoud, en 1744.
L'arbre généalogique explique la lignée royale, détaillant davantage l'expulsion par l'imam Turki ben Abdallah des garnisons ottomanes du Najd, la fondation du deuxième État saoudien, ainsi que le retour du roi Abdelaziz ben Abdelrahman al-Faisal dans le Royaume.
L'un des éléments les plus importants du musée est une réplique de l'épée d'Al-Ajrab, appartenant au fondateur du deuxième État saoudien, l'imam Turki ben Abdallah. L'épée tient son nom de la rouille qui se trouve sur les bords de la lame.
2 - Musée du cheval arabe
Le musée du cheval arabe donne un aperçu approfondi du rôle essentiel qu’ont joué les chevaux dans l'unification du Royaume en 1932, notamment en période de guerre, dans le commerce et les transports.
Le musée présente de nombreuses répliques de documents importants détaillant les noms de milliers de chevaux qui appartenaient à la famille Al-Saoud à cette époque.
Les nobles et les cheikhs de l'époque divisaient leurs chevaux en cinq catégories: les Kehilan aux anneaux noirs autour de ses yeux ressemblant à du khôl, les Al-Hamdan, proches des Kehilan, les Al-Saqlawi, au pelage brillant, au long cou et aux yeux pétillants, les Hadban, qui signifient «long toupet», et qui sont les plus forts et les plus rapides, et enfin les Abayan. La légende veut que pour ces derniers, le manteau du cavalier, une abaya, glisse jusqu'à la queue du cheval durant une course. Tout au long de cette course, la queue du cheval est relevée, empêchant la cape de tomber.
Dans le musée, se trouve également une sculpture en bronze grandeur nature de Tarfah, le cheval du roi Abdelaziz offert au roi George VI, en Angleterre.
Le musée montre comment la domestication et l'apprivoisement des chevaux ont été fondamentaux pour les transports et mes guerres. Des répliques de différents types de selles et de vêtements sont exposées, en fonction du statut social de l'individu, ou de l'occasion, comme les mariages.
Des copies des documents de voyage détaillés pour les chevaux sont exposées, notamment les visas et les passeports des chevaux, en français et en anglais.
Le musée montre à quel point les dirigeants saoudiens étaient liés à leurs chevaux, les traitant comme des compagnons fidèles plutôt que comme de simples animaux.
3 - Musée d'architecture traditionnelle
Le musée se concentre sur le développement architectural du premier État saoudien, et le rôle actuel de préservation du site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
Le musée présente des reproductions des bâtiments et des techniques utilisées pour construire des structures, allant des fondations et du plâtrage à la décoration.
Les visiteurs peuvent lire des informations sur les procédés de construction des murs du palais de Saad. Les murs intérieurs avaient généralement une épaisseur de 40 à 60 centimètres, et les murs extérieurs une épaisseur de 120 centimètres. Une fois que les murs atteignaient la hauteur du plafond, les portes, les escaliers et les plafonds commençaient à être construits.
Les visiteurs peuvent observer les détails des bâtiments, comme les entrées équipées de petits trous pour la surveillance, ou les créneaux, pour fournir un espace de tir et un abri pendant les batailles.
Des écrans diffusent des images sur le processus original de création de chacune des briques de boue et des couches de boue constituant la fondation des structures.
Le musée propose aussi de nombreuses fonctionnalités interactives et des jeux qui permettent aux visiteurs de tester leurs connaissances en créant une porte najdi traditionnelle. Une fois les portes créées, elles sont projetées sur grand écran.
4 - Musée militaire
Diriyah abritait l'un des plus grands marchés d'armes à feu de la région. Le musée militaire présente des répliques authentiques de toutes les armes utilisées pendant le deuxième et le premier État saoudiens, notamment des flèches, des fusils, des canons et des navires.
Il présente également des armures et des boucliers étrangers, ainsi que différents types de navires, qui transportaient à l’époque des cargaisons d'armes, notamment des navires de guerre britanniques et saoudiens.
Parmi les modèles de fusils exposés, on trouve des mousquets à chargement par la bouche, des fusils à un coup à chargement par la culasse, des chassepots, ainsi que des fusils Mausers et Martini-Henry.
Le musée détaille également la bataille de Diriyah, au cours de laquelle Ibrahim Pacha et l'armée ottomane ont atteint la ville en 1818.
Il présente également les fortifications de Diriyah qui ont été supervisées par l'imam Abdallah ben Saoud.
5 - Musée des modes de vie
Les maisons des villageois étaient simples et liées à l'environnement local. Le musée des modes de vie est un espace qui inclut des cours, des chambres, des cuisines, des majlis et des chambres d'hôtes à Turaif.
Le musée des modes de vie débute avec la présentation de majlis, qui comportent des capteurs de mouvements diffusant les sons d’hommes en société, de thé versé, et de la nourriture cuite dans un four à feu traditionnel.
Les visiteurs découvriront ensuite une cuisine traditionnelle avec des photos numériques des recettes de l'époque.
Les chambres à coucher dans les maisons étaient austères, mais les détails sur les lampes indiquaient le statut ou la richesse d'une personne.
Pour éviter la chaleur, les familles dormaient souvent sur le toit, au frais, et se retiraient dans leurs chambres après le lever du soleil, selon la saison.
La visite du musée se termine par la chambre des enfants, où de simples jouets en bois et en paille sont étalés sur le sol, tandis qu’est diffusé à travers les haut-parleurs le son d’enfants riant et chantant.
Le musée des modes de vie reflète parfaitement le style de vie de l'époque à Turaif. Il permet aux visiteurs de se mettre à la place de ceux qui les ont précédés et de mieux comprendre la naissance du Royaume.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com