Saïed nommera un Premier ministre, mais campe sur les mesures d'exception

Une photographie d'un écran de télévision prise à Tunis, le 20 septembre 2021, montre le président tunisien Kaïs Saïed prononçant un discours lors de sa visite à Sidi Bouzid, fief de la révolution tunisienne. (Photo, AFP)
Une photographie d'un écran de télévision prise à Tunis, le 20 septembre 2021, montre le président tunisien Kaïs Saïed prononçant un discours lors de sa visite à Sidi Bouzid, fief de la révolution tunisienne. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 21 septembre 2021

Saïed nommera un Premier ministre, mais campe sur les mesures d'exception

  • Le 25 juillet, le président tunisien avait limogé le Premier ministre, suspendu les activités du Parlement et s'est arrogé aussi le pouvoir judiciaire
  • Théoricien du droit, Kaïs Saïed se présente depuis son élection surprise à une large majorité fin 2019 comme l'interprète ultime de la Constitution

TUNIS : Le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé lundi qu'il nommerait un nouveau chef du gouvernement, tout en gardant en place les mesures d'exception qu'il avait décrétées le 25 juillet pour s'arroger les pleins pouvoirs.

"Ces mesures d'exception se poursuivront et un chef du gouvernement sera nommé mais sur la base de provisions de transition répondant à la volonté du peuple", a déclaré M. Saïed lors d'un discours retransmis par la télévision nationale depuis Sidi Bouzid, berceau de la révolte tunisienne de 2011 qui a renversé le régime de Ben Ali.

M. Saïed, dont le discours au siège du gouvernorat de Sidi Bouzid a été interrompu à plusieurs reprises par une foule scandant "le peuple veut la dissolution du Parlement", a en outre annoncé qu'il allait faire adopter "une nouvelle loi électorale" sans en dévoiler les contours.

Le scrutin législatif de novembre 2019 qui s'était tenu sur la base de la loi électorale actuellement en vigueur avait abouti à un Parlement émietté qui a permis au parti d'inspiration islamiste Ennahdha, principal adversaire de M. Saïed, d'y assumer un rôle pivot au sein d'une coalition.

Le 25 juillet, M. Saïed a limogé le Premier ministre Hichem Mechichi, suspendu les activités du Parlement et s'est arrogé aussi le pouvoir judiciaire, pour un mois renouvelable avant de prolonger ces mesures le 24 août, "jusqu'à nouvel ordre". 

Il a évoqué par la suite une réforme à venir de la Constitution de 2014 qui a instauré un système hybride, ni présidentiel ni parlementaire, source de conflits récurrents entre les deux pouvoirs.

Théoricien du droit, Kaïs Saïed se présente depuis son élection surprise à une large majorité fin 2019 comme l'interprète ultime de la Constitution.

«Voleurs qui pillent»

Il s'est appuyé sur son article 80 qui envisage des mesures exceptionnelles en cas de "péril imminent" à la sécurité nationale, pour justifier les décisions prises le 25 juillet.

Nombre de Tunisiens les ont accueillies avec enthousiasme car, exaspérés par leur classe politique, ils attendent des actes forts contre la corruption et l'impunité, dans un pays en graves difficultés sociales et économiques. 

Mais opposants, partis politiques, magistrats et avocats ont dit craindre une "dérive autoritaire".

Ennahdha, principal rival de M. Saïed et qui disposait du plus grand nombre de sièges dans le Parlement gelé, a exprimé "son rejet catégorique" de "toute suspension de l'application de la Constitution" ou "changement du système politique".

Le président Saïed s'en est violemment pris de nouveau lundi aux politiciens et députés tunisiens qu'il accuse de corruption.

"Le Parlement s'est transformé en un marché où les voix se vendent et s’achètent", a-t-il lancé. "Avez-vous besoin d'un gouvernement qui répondra à vos besoins ou de voleurs qui pilleront les pays ?".

Des représentants de la société civile en Tunisie ont dénoncé un recul "clair et net" des libertés depuis que M. Saïed s'est arrogé les pleins pouvoirs.

"Les disposition prévues par la Constitution en matière de droits et de libertés restent en vigueur. Je me suis assuré qu'aucune atteinte ne sera portée aux libertés", a rétorqué le président lundi.

Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux pro-Ennahdha ont manifesté samedi à Tunis contre le coup de force du président, scandant des slogans pour un retour à "la légitimité" du pouvoir.

M. Saïed a minimisé la portée de ce rassemblement sur un ton moqueur. "Je ne suis pas venu ici pour produire un spectacle comme celui que vous avez vu il y a deux jours et dont les piètres metteurs en scène sont connus", a-t-il cinglé.


Un Américain retrouve sa famille saoudienne après 40 ans – larmes de joie

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
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  • Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits
  • La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public

DJEDDAH: Quatre décennies de recherches ont finalement conduit à d’émouvantes retrouvailles entre un citoyen américain et sa famille saoudienne, mettant fin à une période douloureuse d’attente qui semblait vouée à l’échec.

Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits. La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public.

Elle avait rencontré Saoud Alsoumani alors qu’il était étudiant aux États-Unis. Ils se sont mariés et ont eu deux fils.

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)

Après son retour en Alabama avec les garçons, la mère de Eid a coupé toute communication entre leur père – qui est retourné en Arabie saoudite – et eux.

«Pendant cette période, qui a duré 40 ans, les membres de la famille cherchaient leurs proches par l’intermédiaire de l’ambassade américaine. Ils ont essayé de rechercher la famille à plusieurs reprises, mais aucune piste ne leur a été a bénéfique», déclare Bander Alsoumani, le cousin de Eid.


Le prince héritier d’Arabie saoudite rencontre Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
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  • Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines
  • La SPA soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne ont également été abordés

DHAHRAN: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, dans la ville orientale de Dhahran, rapporte dimanche l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines, indique la SPA.

L’agence soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne, y compris un cessez-le-feu durable et l’entrée sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza, en vue d’une «solution à deux États qui réponde aux aspirations et aux droits légitimes du peuple palestinien», ont également été abordés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Libye: retour au calme près de Tripoli après de violents combats

Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli (Photo, AFP).
Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli (Photo, AFP).
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  • Samedi, les écoles de Zawiya n'ont pas ouvert et certaines routes menant à la ville ont été fermées
  • La Libye se remet difficilement des années de guerre et de chaos qui ont suivi la révolte de 2011

TRIPOLI: Les violents affrontements qui ont opposé des groupes armés rivaux à Zawiya, près de la capitale libyenne, ont cessé samedi soir grâce à une médiation tribale, a indiqué dimanche à l'AFP un responsable de cette ville de l'ouest libyen.

Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli, faisant "un mort et plusieurs blessés ainsi que des dégâts aux habitations et sièges publics", a précisé ce responsable de la Direction de sécurité sous couvert de l'anonymat.

Les violences "ont cessé (samedi) soir, grâce à une médiation des notables et chefs tribaux de la ville", a-t-il ajouté, sans donner de précisions sur  les raisons des affrontements.

Samedi, les écoles de Zawiya n'ont pas ouvert et certaines routes menant à la ville ont été fermées.

Routes fermées 

La Mission des Nations unies en Libye (Manul) avait appelé "à la fin immédiate des hostilités", exhortant les autorités à "assurer la protection et la sécurité des civils", selon un communiqué succinct publié sur X.

La Libye se remet difficilement des années de guerre et de chaos qui ont suivi la révolte de 2011. Elle est divisée entre un gouvernement établi à Tripoli, reconnu par l'ONU, et une administration rivale dans l'est du pays.

Malgré un relatif retour au calme observé depuis quelques années, des affrontements se produisent périodiquement entre la myriade de groupes armés présents dans le pays.

Mi-avril, de brefs affrontements ont opposé des groupes armés influents au coeur de la capitale libyenne.

En août 2023, des combats entre deux puissants groupes armés à Tripoli avaient fait 55 morts.