Bérézina électorale des islamistes au Maroc

Saad-Eddine El Othmani, Premier ministre marocain et président du Parti islamiste pour la justice et le développement (PJD) vote le 8 septembre 2021 à Salé lors des élections législatives et locales. AFP
Saad-Eddine El Othmani, Premier ministre marocain et président du Parti islamiste pour la justice et le développement (PJD) vote le 8 septembre 2021 à Salé lors des élections législatives et locales. AFP
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Publié le Jeudi 16 septembre 2021

Bérézina électorale des islamistes au Maroc

  • Après dix ans au pouvoir, le PJD a déçu ceux qui ont voté pour lui à deux reprises, en 2011 et en 2016. Ceux-là même qui l’ont éjecté et l’ont condamné à une mise à mort politique
  • Conséquence de cet échec historique: les dirigeants du parti ont crié au complot et ont adopté la posture de la victimisation

CASABLANCA : Une débâcle historique. Le Parti de la justice et du développement (PJD), d’obédience islamiste, a essuyé une véritable défaite que les fins connaisseurs de la scène politique marocaine n’avaient pas prévue. Alors qu’il a, dix années durant, dominé la politique au Maroc, au gouvernement, au Parlement, dans les collectivités territoriales et les administrations marocaines, le PJD a subi une véritable chute libre. Il est arrivé huitième dans les élections législatives du 8 septembre 2021, avec seulement douze sièges au Parlement, soit dix fois moins qu’en 2016. Un nombre qui ne lui permettra même pas de former un groupe parlementaire. Jamais un parti politique marocain n’a été sanctionné par les urnes de la sorte.

Des candidats aux élections du PJD priés de «dégager»

Le parti islamiste, cantonné dans l’opposition depuis sa création, est arrivé pour la première fois au pouvoir en 2011. Il s’était positionné comme seule alternative et réponse aux revendications de la rue lors du Printemps arabe, appelant à un changement radical du paysage politique marocain et à une véritable justice sociale et dignité. Après deux mandats passés à la tête de l’exécutif, les islamistes, n’ayant pas tenu leurs promesses, ont été littéralement chassés par le peuple marocain qui a assisté, impuissant, à une détérioration de son niveau de vie. Lors de la campagne électorale, des candidats du PJD, notamment le chef du gouvernement, Saad Dine el-Otmani, également Secrétaire général du parti, ont été tout bonnement priés de «dégager».

Après dix ans au pouvoir, ce parti a été, en effet, une véritable déception pour ceux qui ont voté pour lui à deux reprises, en 2011 et en 2016. Ceux-là même qui l’ont éjecté et l’ont condamné à une mise à mort politique. Alors que dans la plupart des pays arabes, le départ des islamistes de la sphère du pouvoir s’est souvent fait dans la douleur (coups d’État, interventions militaires, protestations et révolutions…), au Maroc, il s’est fait via les urnes, confirmant encore une fois l’«exception» marocaine.

La fuite en avant des islamistes

Quelques jours après l’annonce des résultats de ces élections historiques au Maroc, le taux de participation ayant enregistré un niveau record de 50,35 %, les cadors du PJD ont refusé d’assumer leur échec. Contacté par Arab News en français, un militant du parti nous confie que les membres du bureau politique du PJD s’attendaient à une défaite, mais pas à une humiliation et une mise à mort. Au pire des cas, ils tablaient sur la quatrième position, mais en aucun cas la huitième. Les dirigeants du parti ont d’ailleurs crié au complot et ont adopté la posture de la victimisation. Selon eux, les autorités marocaines ont soutenu les candidats du Rassemblement national des indépendants (RNI), le parti arrivé au pouvoir, tout en menaçant et attaquant les militants du PJD.

Une fuite en avant d’un parti qui a perdu toute crédibilité auprès du peuple et qui justifie toujours ses échecs par les blocages du «Makhzen» (ensemble de l’administration marocaine), selon lui. Sauf que le peuple marocain lui a répondu par les urnes. Le taux de chômage qui grimpe, le taux de croissance qui peine à décoller, les chantiers et les réformes majeurs du pays qui tournent au ralenti et un pouvoir d’achat des Marocains qui s’effrite de manière dangereuse, en plus de la prolifération de la corruption. Telles sont les principales «réalisations» de ce parti qui a tourné le dos aux principales revendications de la rue qui l’avaient fait accéder au pouvoir en 2011. Et qui ont provoqué son effondrement brutal dix ans après.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".