RABAT: Le chef du gouvernement désigné au Maroc, l'entrepreneur Aziz Akhannouch, a annoncé lundi qu'il se retirait de "toute gestion" de la holding familiale, dans un apparent souci de ne pas prêter le flanc à de nouvelles critiques de collusion entre affaires et politique.
M. Akhannouch, dont la fortune est estimé à 2 milliards de dollars par le magazine américain Forbes, a fait cette annonce alors qu'il entamait les tractations pour former un nouveau gouvernement à la suite de la victoire de son parti libéral RNI aux élections générales, infligeant une défaite spectaculaire aux islamistes.
Il a indiqué, dans un communiqué, "entamer un processus immédiat de retrait de toute gestion au sein du holding familial pour se consacrer entièrement à ses nouvelles fonctions".
Selon Forbes, Aziz Akhannouch est le principal actionnaire du groupe Akwa, un conglomérat fondé par son père et un associé en 1932, qui a des intérêts dans les hydrocarbures et l'immobilier.
Ministre de l'Agriculture depuis 2017, il a été par le passé la cible de critiques, accusé d'être un symbole de la collusion entre affaires et politique.
Le patron du Rassemblement national des indépendants (RNI), qui a remporté 102 des 395 sièges à l'Assemblée, a ouvert des négociations avec Abdelatif Ouahbi, le secrétaire général du Parti Authenticité et modernité (PAM, libéral), arrivé deuxième aux législatives avec 86 sièges.
"Nous avons reçu des signes positifs du chef du gouvernement désigné et le dialogue se poursuivra", a précisé M. Ouahbi à la presse.
Les relations entre RNI et le PAM s'étaient pourtant tendues durant la campagne électorale, M. Ouahbi reprochant au RNI des achats de voix et de candidats.
Première force d'opposition ces cinq dernières années, le PAM a été fondé par un influent conseiller royal, Fouad Ali El Himma, en 2008 avant qu'il n'en démissionne en 2011.
Des discussions sont attendues avec d'autres partis représentés au parlement. Sitôt nommé, vendredi soir, M. Akhannouch s'est engagé à constituer une "majorité cohérente et soudée".
Son parti libéral a écarté les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) au pouvoir depuis une décennie.
La formation islamiste s'est effondrée, n'arrivant que huitième avec seulement 13 élus contre 125 dans la Chambre des représentants sortante.