L’embargo sur les armes de l’Iran ne doit pas être levé, affirment des experts

Un entrepôt ayant subi des dégâts, à l'usine de Natanz, l'une des principales usines d'enrichissement d'uranium de l’Iran (Photo, AFP/Archives).
Un entrepôt ayant subi des dégâts, à l'usine de Natanz, l'une des principales usines d'enrichissement d'uranium de l’Iran (Photo, AFP/Archives).
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Publié le Samedi 12 septembre 2020

L’embargo sur les armes de l’Iran ne doit pas être levé, affirment des experts

  • Le comportement de « tromperie » comprend le report des inspections, le mensonge et la falsification de preuves, a déclaré Jafarzadeh
  • La discussion s'est déroulée sur fond de tension croissante entre les États-Unis et l'Iran

LONDRES : Téhéran s'est impliqué depuis longtemps dans un comportement de «tromperie» pour faire échouer le contrôle de la communauté internationale envers ses ambitions nucléaires, a déclaré Alireza Jafarzadeh, vice-président du bureau de Washington du Conseil National de la Résistance Iranienne.
Un tel comportement comprend le report des inspections, le mensonge et la falsification de preuves, a-t-il ajouté, alors qu'il dirigeait jeudi un groupe d’études virtuel sur les politiques, auquel assistait Arab News, pour discuter d'un nouveau rapport de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) sur l’Iran.
La discussion a mis en relief des exemples de refus de Téhéran de coopérer avec les inspecteurs, ou de les induire en erreur - y compris ceux de l'AIEA - comme une preuve justifiant le maintien de la défiance à son égard en raison de la poursuite de son programme nucléaire et de sa demande de levée des sanctions internationales.

Jafarzadeh a été rejoint par trois principaux analystes : Kirsten Fontenrose de l'Atlantic Council, Ilan I. Berman de l'American Foreign Policy Council, et Steven P. Bucci de la Heritage Foundation.
Ils ont discuté des liens de Téhéran avec le terrorisme régional et international, et de son « attitude belliciste » envers ses voisins.
La discussion s'est déroulée sur fond de tension croissante entre les États-Unis et l'Iran, à la suite de leur sortie de l'ancien Plan d'Action Global Commun (PAGC), ou accord nucléaire iranien, en 2018, suivi de leurs efforts cette année pour une nouvelle imposition à Téhéran de sanctions de l'ONU, y compris la prorogation d'un embargo sur les armes.
Fontenrose a déclaré que la fin de l'embargo aurait des répercussions majeures pour la région, permettant à l'Iran d'armer plus facilement son Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI) ainsi que des milices affiliées, dans d'autres pays - notamment la Syrie, le Yémen et l'Irak - avec un armement de pointe.
« Lorsqu'elle réfléchit à la possibilité de permettre la fin de l'embargo, l'Europe devrait chercher à savoir si les plans du CGRI ... seront encore plus dangereux au cas où le CGRI avait accès à un armement perfectionné », a-t-elle ajouté.
« La Russie devrait prendre au sérieux la récente lettre commune du Conseil de Coopération du Golfe à l'ONU l’exhortant à maintenir l'embargo. Les États-Unis et l'Europe doivent parler de l’embargo d’une seule voix. »

Bucci a fait écho à ses craintes quant à un éventuel arrêt de l'embargo. "En fin de compte, le régime iranien mène sa politique étrangère et sa diplomatie par la terreur", a-t-il dit.
« C’est vraiment une suite spectaculaire d’activités néfastes qui ont causé des problèmes dans le monde. Le financement (du CGRI) sera de rigueur si l’embargo sur les armes était levé. »

Berman, l’un des principaux experts américains de l’Iran et de la politique de défense au Moyen-Orient, a déclaré qu’étant donné les agissements de Téhéran dans la région, Washington voudra que se forme un plus grand consensus international sur une ligne ferme concernant les violations iraniennes des termes du PAGC. Sinon, a-t-il ajouté, les États-Unis seront contraints d'agir unilatéralement contre Téhéran.
« Les violations relevées dans le dernier rapport de l'AIEA sont importantes, » a-t-il déclaré. « C'est une question de légitimité pour le Conseil de Sécurité des Nations-Unies – même en présence de preuves très claires de violations d'un accord international, le Conseil de Sécurité de l'ONU est prêt à agir. »

Le groupe d’études a également discuté de la situation instable de la politique intérieure en Iran, et de sa capacité à changer la direction du pays en s’écartant de la voie tracée par le régime, Jafarzadeh faisant référence au « soulèvement qui s’est poursuivi au cours des deux ou trois dernières années. »
Il a déclaré : « Nous avons eu plusieurs séries de soulèvements. Cette affaire de COVID-19 va représenter un gros problème pour le régime iranien, parce que le peuple rejette sa colère contre le régime. La question de la corruption est vraiment devenue la clé, la question clé. »
Berman a déclaré : « Ce que nous avons vu au cours des deux dernières années… en termes de manifestations, en termes de soulèvements sociaux, en termes de troubles persistants, que vous avez pu observer dans les rues iraniennes, représente un élément de rejet fondamental du régime iranien lui-même. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".