LONDRES : Téhéran s'est impliqué depuis longtemps dans un comportement de «tromperie» pour faire échouer le contrôle de la communauté internationale envers ses ambitions nucléaires, a déclaré Alireza Jafarzadeh, vice-président du bureau de Washington du Conseil National de la Résistance Iranienne.
Un tel comportement comprend le report des inspections, le mensonge et la falsification de preuves, a-t-il ajouté, alors qu'il dirigeait jeudi un groupe d’études virtuel sur les politiques, auquel assistait Arab News, pour discuter d'un nouveau rapport de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) sur l’Iran.
La discussion a mis en relief des exemples de refus de Téhéran de coopérer avec les inspecteurs, ou de les induire en erreur - y compris ceux de l'AIEA - comme une preuve justifiant le maintien de la défiance à son égard en raison de la poursuite de son programme nucléaire et de sa demande de levée des sanctions internationales.
Jafarzadeh a été rejoint par trois principaux analystes : Kirsten Fontenrose de l'Atlantic Council, Ilan I. Berman de l'American Foreign Policy Council, et Steven P. Bucci de la Heritage Foundation.
Ils ont discuté des liens de Téhéran avec le terrorisme régional et international, et de son « attitude belliciste » envers ses voisins.
La discussion s'est déroulée sur fond de tension croissante entre les États-Unis et l'Iran, à la suite de leur sortie de l'ancien Plan d'Action Global Commun (PAGC), ou accord nucléaire iranien, en 2018, suivi de leurs efforts cette année pour une nouvelle imposition à Téhéran de sanctions de l'ONU, y compris la prorogation d'un embargo sur les armes.
Fontenrose a déclaré que la fin de l'embargo aurait des répercussions majeures pour la région, permettant à l'Iran d'armer plus facilement son Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI) ainsi que des milices affiliées, dans d'autres pays - notamment la Syrie, le Yémen et l'Irak - avec un armement de pointe.
« Lorsqu'elle réfléchit à la possibilité de permettre la fin de l'embargo, l'Europe devrait chercher à savoir si les plans du CGRI ... seront encore plus dangereux au cas où le CGRI avait accès à un armement perfectionné », a-t-elle ajouté.
« La Russie devrait prendre au sérieux la récente lettre commune du Conseil de Coopération du Golfe à l'ONU l’exhortant à maintenir l'embargo. Les États-Unis et l'Europe doivent parler de l’embargo d’une seule voix. »
Bucci a fait écho à ses craintes quant à un éventuel arrêt de l'embargo. "En fin de compte, le régime iranien mène sa politique étrangère et sa diplomatie par la terreur", a-t-il dit.
« C’est vraiment une suite spectaculaire d’activités néfastes qui ont causé des problèmes dans le monde. Le financement (du CGRI) sera de rigueur si l’embargo sur les armes était levé. »
Berman, l’un des principaux experts américains de l’Iran et de la politique de défense au Moyen-Orient, a déclaré qu’étant donné les agissements de Téhéran dans la région, Washington voudra que se forme un plus grand consensus international sur une ligne ferme concernant les violations iraniennes des termes du PAGC. Sinon, a-t-il ajouté, les États-Unis seront contraints d'agir unilatéralement contre Téhéran.
« Les violations relevées dans le dernier rapport de l'AIEA sont importantes, » a-t-il déclaré. « C'est une question de légitimité pour le Conseil de Sécurité des Nations-Unies – même en présence de preuves très claires de violations d'un accord international, le Conseil de Sécurité de l'ONU est prêt à agir. »
Le groupe d’études a également discuté de la situation instable de la politique intérieure en Iran, et de sa capacité à changer la direction du pays en s’écartant de la voie tracée par le régime, Jafarzadeh faisant référence au « soulèvement qui s’est poursuivi au cours des deux ou trois dernières années. »
Il a déclaré : « Nous avons eu plusieurs séries de soulèvements. Cette affaire de COVID-19 va représenter un gros problème pour le régime iranien, parce que le peuple rejette sa colère contre le régime. La question de la corruption est vraiment devenue la clé, la question clé. »
Berman a déclaré : « Ce que nous avons vu au cours des deux dernières années… en termes de manifestations, en termes de soulèvements sociaux, en termes de troubles persistants, que vous avez pu observer dans les rues iraniennes, représente un élément de rejet fondamental du régime iranien lui-même. »
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com