Tati, c’est fini ! Le célèbre magasin bon marché du quartier Barbès ferme ses portes

Employés manifestant en 2017, quartier Barbès à Paris, devant l’enseigne Tati en difficulté. (Jacques DEMARTHON/ AFP)
Employés manifestant en 2017, quartier Barbès à Paris, devant l’enseigne Tati en difficulté. (Jacques DEMARTHON/ AFP)
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Publié le Samedi 11 juillet 2020

Tati, c’est fini ! Le célèbre magasin bon marché du quartier Barbès ferme ses portes

  • La marque fondée par Jules Ouaki, avec ses sacs vichy emblématiques, affichait « les plus bas prix »
  • Jouets, collants, vaisselle, cartables, pyjamas... On trouvait de tout chez Tati et dans les grands bacs installés sur le trottoir

PARIS : Venue avec son amie Lydie faire ses emplettes chez Tati, célèbre enseigne du boulevard de Rochechouart à Paris, Fatima Amerouche, 46 ans, ne veut pas croire que le temple de la consommation de son enfance va bientôt fermer ses portes.  "C'est toute ma jeunesse, Tati Barbès. C'est comme si on perdait quelqu'un", lance-t-elle, ajoutant que sa mère de 90 ans est "effondrée". C'est tout un pan de la vie des Amerouche qui se retrouve bouleversé. Dans cette famille de 12 enfants, le rituel a toujours été le même, chaque mois d'août avant la rentrée scolaire : la famille originaire de Maubeuge embarquait dans un train, direction Paris pour y passer deux jours chez des proches.  Loin de l'avenue des Champs-Élysées ou de la tour Eiffel, le point d'orgue de la visite était ce monument du commerce parisien, puis le déjeuner au restaurant Quick, adjacent au magasin. Retour ensuite dans le Nord, les bras chargés des sacs emblématiques aux couleurs vichy remplis d'affaires bon marché. "C'est dur d'habiller une famille de 12 enfants. On avait même droit à un jouet chacun", se remémore celle qui vit désormais dans l'est parisien. "On était tellement contents".

"Les plus bas prix"

Jouets, collants, vaisselle, cartables, pyjamas... On trouvait de tout chez Tati et dans les grands bacs installés sur le trottoir. Un lieu mythique du commerce parisien installé dans ce quartier populaire depuis 1948. Rares sont les personnes croisées qui ne seront pas d'accord avec le slogan "les plus bas prix" de la marque fondée par Jules Ouaki, qui éclaire encore chaque soir de rouge les nombreux badauds et vendeurs de cigarettes à la sauvette sur cette place grouillante de monde, au carrefour de deux grands boulevards.

"Des prix qui défient toute concurrence !", acquiesce dans un sourire Anita Dieng, Levalloisienne de 46 ans et ancienne habitante du quartier voisin de la Goutte-d'Or. "En plus de ça, il y a de la qualité chez Tati, ça dure, ça n'est pas de la camelote", juge cette paysagiste rencontrée aux abords du magasin. Outre la nostalgie, c'est aussi de la colère qui étreint cette fidèle cliente, alors que le groupe GPG, repreneur de l'enseigne en 2017, avait promis de maintenir la marque. Or depuis, les boutiques ont été remplacées ou reprises l'une après l'autre, notamment par des boutiques Gifi. "C'est une honte", réagit-elle, ajoutant que la marque aux couleurs rose et blanc "fait partie de l'identité française" et représente la diversité. Une identité et des couleurs immortalisées dans le clip du groupe de rap 113 "Tonton du bled" en 1999, entré depuis dans le patrimoine de la chanson française.

Pandémie

Mais la pandémie de Covid-19 est venue récemment balayer les espoirs de sauvegarde de Tati Barbès.  Selon son directeur général délégué Thierry Boukhari, Tati "n'a pas vu le retour de ses clients vers son centre historique de Barbès" et a accusé une baisse de 60% des ventes entre octobre 2019 et mai 2020 par rapport à la même période l'année précédente.

"Je suis triste pour eux", les vendeurs, regrette Lydie Sigismeau, Parisienne venue acheter des rideaux, des nappes et du linge de maison pour sa mère avant la fermeture du magasin. "Je suis triste pour nous". Issue d'une fratrie de sept enfants, elle se rappelle elle aussi le pèlerinage en famille dans les allées du magasin, et les nombreux services que Tati a rendus à l'époque à cette famille habitant la Seine-Saint-Denis. "Quand il y avait les mariages, les fêtes, les baptêmes on venait ici (...) C'est une page qui se referme. Il n'y aura plus de Tati".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.