France: Macron, pas encore candidat, détaille son programme en matière de sécurité

Le président français Emmanuel Macron lors de sa visite à l'école de police de Roubaix, dans le nord de la France, le 14 septembre 2021 (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron lors de sa visite à l'école de police de Roubaix, dans le nord de la France, le 14 septembre 2021 (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 14 septembre 2021

France: Macron, pas encore candidat, détaille son programme en matière de sécurité

Le président français Emmanuel Macron lors de sa visite à l'école de police de Roubaix, dans le nord de la France, le 14 septembre 2021 (Photo, AFP)
  • Doublement des policiers sur le terrain d'ici 10 ans, budget supplémentaire de 500 millions d'euros en 2022 pour le ministère de l'Intérieur, mise en place d'une instance de contrôle parlementaire des forces de l'ordre
  • Le chef de l'État a promis une «simplification» de la conduite des enquêtes et a souhaité une mise en place de «la plainte en ligne» en 2023

ROUBAIX: Le président français Emmanuel Macron, pas encore officiellement candidat à sa réélection, a annoncé mardi une série de mesures dans le domaine de la sécurité, l'un des grands thèmes de la campagne pour l'élection présidentielle de 2022. 

Doublement des policiers sur le terrain d'ici 10 ans, budget supplémentaire de 500 millions d'euros en 2022 pour le ministère de l'Intérieur, mise en place d'une instance de contrôle parlementaire des forces de l'ordre... A sept mois de la présidentielle, M. Macron a détaillé son programme à l'école nationale de police à Roubaix (nord). 

Le chef de l'État s'exprimait devant des policiers et des gendarmes, mais aussi des élus de la région, dont un de ses rivaux, Xavier Bertrand, en tête des sondages parmi les candidats de droite à la présidentielle. 

Le chef de l'État a également promis une « simplification » de la conduite des enquêtes et a souhaité une mise en place de « la plainte en ligne » en 2023. 

Un centre de formation sur le maintien de l'ordre à destination des policiers sera créé, a aussi annoncé le chef de l'État, alors que l'action de ces derniers a été critiquée lors des manifestations, notamment pendant le mouvement des « gilets jaunes », marqué par des heurts et des violences. 

Le discours de M. Macron marquait la fin du « Beauvau de la sécurité », une vaste consultation lancée en février après le tabassage par des policiers d'un producteur de musique noir, Michel Zecler, en novembre 2020 à Paris. L'affaire avait relancé le débat récurrent en France sur les violences et le racisme dans la police. 

Après cette affaire, Emmanuel Macron avait reconnu l'existence de contrôles au faciès et des violences de la part des policiers. Des déclarations qui avaient fait hurler les syndicats de police. Le Beauvau avait été décidé pour répondre à leur colère. 

Le discours du président à Roubaix n'a pas convaincu ses opposants politiques. Emmanuel Macron « est passé à coté de la sécurité pendant tout son mandat », a déclaré Xavier Bertrand en qualifiant les propos du président de « discours de candidat ».  

« En quatre ans et demi rien n'a été fait et rien ne sera fait si c'est cinq ans de plus », a de son côté jugé Hugo Bernalicis, député de la gauche radicale. 

 

Les principales déclarations d' Emmanuel Macron

Bilan depuis 2017 et constat 

« Il y a un intolérable combat contre la police ». « La confiance est fragilisée entre une partie de nos concitoyens et ceux qui la protègent ». Il y a aussi « une perte de sens ». 

« La sécurité est la première des libertés ». « Tout n'a pas été parfait mais beaucoup a été fait ». 

Face à la menace terroriste qui « est là », c'est « une société de vigilance qu'il nous faut continuer à bâtir ». 

Il a rappelé que le budget de la mission sécurité avait augmenté de « 1,7 milliard d'euros » depuis le début du quinquennat et que les effectifs avaient progressé de 10 000 agents. 

« Nous n'avons pas simplement attendu la réflexion du Beauvau de la sécurité pour agir ». « Nous avons mené des actions qui ont conduit à des résultats ». 

« Violence » 

« Une violence latente s'est emparée de notre société ». « Face à cette transformation de la violence, nous n'avons droit à aucune complaisance, nous ne devons céder, ni au déni, ni à la facilité ». « Cette violence qui prend de plus en plus de place dans notre société appelle au contraire de prendre des décisions profondes, radicales ». 

Procédure pénale 

« Le formalisme, la lourdeur des procédures est l'ennemi commun de nos forces de sécurité et des magistrats ». Il y a des « procédures hors d'âge ». 

« A court terme, je demande au Garde des Sceaux d'élaborer sous un mois un bilan des mesures de simplification » engagées depuis le début du quinquennat et de »faire des propositions d'ici 3 mois (sur) un complément des mesures très concrètes.  

Dans le cadre des « états généraux de la justice », il demande de « repenser les grands équilibres de la procédure pénale et proposer une nouvelle écriture du code ». Il souhaite »une simplification drastique des cadres d'enquête », dénonçant « la multiplication des cadres » comme »l'enquête préliminaire, l'enquête de flagrance ». 

LOPSI 

Le ministre de l'Intérieur est chargé »de préparer l'élaboration » de cette loi de programmation et d'orientation, pour une présentation en « Conseil des ministres début 2022 ». 

« Du Bleu » et « plainte en ligne » 

Rappelant vouloir « plus de bleu dans la rue », il s'est engagé à « doubler sous dix ans la présence de policiers et de gendarmes » sur le terrain.  

Renforcement du taux d'encadrement avec un « commandement 24H sur 24 et 7 jours sur 7 ». Il souhaite la mise en place de la « plainte en ligne dès 2023 ». 

Budget 

Le budget 2022 de la sécurité sera augmenté de 1,4 milliard d'euros « dont 500 millions pour la mise en oeuvre des premières mesures du Beauvau de la sécurité ». Jean Castex avait annoncé il y a peu une augmentation du budget de 900 millions d'euros. 

Formation 

Confirmation de l'allongement de la formation initiale, portée de 8 à 12 mois. Hausse de « 50% de la durée de la formation continue pour les policiers et gendarmes ». « La formation d'officier de police judiciaire sera intégrée à la formation initiale » 

« Une partie des personnels administratifs et techniques agira comme des greffiers de police et de gendarmerie ». 

Matériels 

Il souhaite « le déploiement effectif de caméras embarquées dans les véhicules dès 2023 » avec une nouvelle écriture législative de cette mesure. Elle avait été censurée par le Conseil constitutionnel. 

Emmanuel Macron annonce un nouvel uniforme pour les policiers avec un « polo » et un « calot » à la place de la « casquette » pour le premier trimestre 2022. 

Maintien de l'ordre 

Le nouveau schéma de maintien de l'ordre, présenté « avant novembre », « permettra de consacrer la place et le rôle des journalistes mais aussi d'imposer à toutes les parties prenantes présentes dans la manifestation ou à l'issue de la manifestation ». 

Création en région parisienne d'un centre de formation au maintien de l'ordre pour les policiers.  

Contrôle des policiers et gendarmes 

« Les rapports de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) et de l'IGGN (gendarmerie) seront désormais rendus publics ».  

Il proposera aux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat la création « d'une instance parlementaire des forces de l'ordre pour évaluer leur action », à l'image de la délégation au renseignement. 


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
Short Url
  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
Short Url
  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Short Url
  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.