A Jénine, la «victoire incomplète» des évadés palestiniens

Un magasin de Jénine, fermé en solidarité aux six évadés de la prison de Gilboa, le 12 septembre (Photo, AFP).
Un magasin de Jénine, fermé en solidarité aux six évadés de la prison de Gilboa, le 12 septembre (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 14 septembre 2021

A Jénine, la «victoire incomplète» des évadés palestiniens

  • Lorsque Zoubeidi et cinq membres du Jihad Islamique se sont évadés de la prison israélienne de Gilboa, Jénine a explosé de joie
  • Vendredi soir, de premiers espoirs ont été douchés lorsque deux des fugitifs ont été arrêtés par la police israélienne à Nazareth, suivi le lendemain par deux autres des évadés

JENINE: Le 6 septembre au matin, les portables se sont soudainement mis à vibrer à Jénine. Six hommes du coin venaient de réussir l'impensable: s'évader d'une prison israélienne, une "victoire" pour les Palestiniens, écornée depuis par l'arrestation des meneurs de la bande.

"La première heure après l'annonce de l'évasion, nous étions remplis d'espoir. Nous nous disions, +s'il n'a pas été encore arrêté, il restera peut-être libre à jamais+", souffle Abou Antoine, l'oncle de Zakaria al-Zoubeidi, le plus connu des six évadés, qui a été écroué pour des attaques anti-israéliennes.

Zakaria al-Zoubeidi s'était fait connaître lors de la seconde Intifada, le soulèvement palestinien du début des années 2000, comme le leader des brigades des martyrs d'Al-Aqsa, la branche armée du parti laïc Fatah, dans le camp de Jénine, l'un des bastions de la contestation armée.

A Jénine, les posters décatis des "martyrs" de l'Intifada collent toujours aux murs comme si le soulèvement ici ne s'était jamais affadi. Mais depuis quelques jours, les affiches de nouveaux "héros", bien vivants ceux-là, les côtoient. 

Lorsque Zoubeidi et cinq membres du Jihad Islamique, autre grand groupe armé palestinien de Jénine, se sont évadés de la prison israélienne de Gilboa -- via un tunnel creusé sous l'évier d'une cellule et débouchant à l'extérieur du pénitencier dans un scénario quasi hollywoodien --, Jénine a explosé de joie. 

Et comme les fugitifs n'ont pas été attrapés sur le champ, les espoirs ont pris de l'ampleur, certains à Jénine les imaginant traverser la frontière avec la Jordanie voisine, pour ensuite pousser en Syrie, pays ennemi d'Israël.

Mais vendredi soir, de premiers espoirs ont été douchés lorsque deux des fugitifs, Mahmoud Abdullah Ardah, et Yaqoub Qadri ont été arrêtés par la police israélienne à Nazareth, suivi le lendemain matin par Zakaria al-Zoubeidi et Mohammad Ardah.

Papi et la résistance

"Cette évasion était et demeure une victoire pour les Palestiniens, mais avec les arrestations la victoire n'est pas complète. C'est comme un match de foot, nous avons gagné, mais le score final est plus serré que nous l'espérions", témoigne l'oncle de Zakaria al-Zoubeidi.

Il raconte que le grand-père maternel s'était déjà échappé de la prison de Shata, ancêtre de celle de Gilboa. C'était à l'été 1958. Aujourd'hui, sur des groupes WhatsApp, des coupures de presse de l'époque, en arabe et en hébreu, s'échangent pour attester de la "gloire" familiale. 

D'autres images tournent sur les réseaux. Celles photoshoppées des quatre fugitifs retrouvés, les présentant non pas abattus mais souriants pour bien tenter de marquer les esprits avec un mot: "intisar", la "victoire". 

Agé de 20 ans, Ahmed, lui, s'époumone dans les rues de Jénine pour rendre gloire à ces prisonniers palestiniens "qui ont déjoué l'armée la plus technologique de tout le Moyen-Orient". 

"Quand ils se sont évadés, j'étais euphorique (...) mais avec les arrestations nous devons lutter contre nous-mêmes pour maintenir ce sentiment vivant".

La chaîne du Jihad islamique, Falestine al-Youm (La Palestine aujourd'hui) diffuse en boucle des hommages aux évadés en mettant au premier-plan Mahmoud Abdullah Ardah, qui a passé les 25 dernières années de sa vie en prison pour son rôle dans des attaques contre l'Etat hébreu, et considéré comme l'architecte de l'évasion.

"Cinq jours de liberté"

Dans le village d'Arrabah, à la sortie de Jénine, une affiche géante de ce combattant orne la maison familiale. Dans le salon, sa mère, vêtue d'un hijab couleur muguet, a les yeux rivés sur Falestine al-Youm.

Lorsqu'il s'est évadé, "je dansais de joie (...) j'espérais qu'il ouvre la porte de la maison pour me voir", raconte-t-elle. Mais rien. 

Un frère de Mahmoud Ardah, Mohammad - à ne pas confondre avec un évadé du même nom -, a été contacté par un officier du renseignement israélien.

"Il m'a dit: +si Mahmoud rentre à la maison, laisse-le embrasser sa mère, puis appelle-nous pour que nous allions l'arrêter+. J'ai répondu: +non, je ne vous appellerai pas+". 

Mais la situation ne s'est pas présentée. Le fugitif a été arrêté sans résistance à Nazareth après cinq jours de cavale. 

"Je n'arrivais pas à le croire, j'étais triste mais je me suis dit qu'au moins il était toujours en vie, et que ces cinq jours de liberté, c'est l'équivalent pour lui de 50 ans", confie Mohammad.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.