Le vaste plan de réforme de Biden suspendu à la voix d'un sénateur démocrate

Sur cette photo d'archive, le sénateur Joe Manchin, un démocrate de Virginie-Occidentale, s'entretient avec Xavier Becerra, secrétaire à la Santé et aux Services sociaux (HHS), lors d'une audience du Sous-comité des crédits du Sénat à Washington, DC, le 9 juin 2021 (Photo, AFP)
Sur cette photo d'archive, le sénateur Joe Manchin, un démocrate de Virginie-Occidentale, s'entretient avec Xavier Becerra, secrétaire à la Santé et aux Services sociaux (HHS), lors d'une audience du Sous-comité des crédits du Sénat à Washington, DC, le 9 juin 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 12 septembre 2021

Le vaste plan de réforme de Biden suspendu à la voix d'un sénateur démocrate

Sur cette photo d'archive, le sénateur Joe Manchin, un démocrate de Virginie-Occidentale, s'entretient avec Xavier Becerra, secrétaire à la Santé et aux Services sociaux (HHS), lors d'une audience du Sous-comité des crédits du Sénat à Washington, DC, le 9 juin 2021 (Photo, AFP)
  • Après les commémorations solennelles du 20e anniversaire des attentats du 11-Septembre, la politique intérieure reprend ses droits cette semaine au Congrès avec les arbitrages attendus
  • Joe Manchin, partisan avec sa collègue centriste Kyrsten Sinema d'une enveloppe plus proche de 1 000 ou 1 500 milliards de dollars, dispose donc d'un moyen de pression extraordinaire pour obtenir des concessions

WASHINGTON: Joe Biden, fragilisé par le retrait américain chaotique d'Afghanistan, mise sur le succès d'un gigantesque plan de réformes sociales pour rebondir, mais ses espoirs sont suspendus à la voix du sénateur démocrate modéré Joe Manchin, qui a répété dimanche son opposition, fustigeant une procédure précipitée. 

Après les commémorations solennelles du 20e anniversaire des attentats du 11-Septembre, la politique intérieure reprend ses droits cette semaine au Congrès avec les arbitrages attendus mercredi des différentes commissions parlementaires sur le grand projet social qui doit marquer la présidence Biden.    

Baptisé « Build Back Better » ( « Reconstruire en mieux »), il prévoit 3 500 milliards de dollars d'investissements sur dix ans pour « transformer » la société américaine: des maternelles gratuites, un meilleur accès à la santé, des investissements dans les logements publics, des régularisations d'immigrés, et la lutte contre le changement climatique.  

Compte tenu de l'opposition républicaine, les démocrates devront l'adopter avec leurs seules voix cet automne. Ils contrôlent le Congrès mais leur majorité est ténue au Sénat, avec 50 élus sur 100, et une seule voix démocrate peut faire tomber le grand projet de Joe Biden. 

Joe Manchin, partisan avec sa collègue centriste Kyrsten Sinema d'une enveloppe plus proche de 1 000 ou 1 500 milliards de dollars, dispose donc d'un moyen de pression extraordinaire pour obtenir des concessions.   

Le sénateur de Virginie occidentale, un des Etats les plus pauvres du pays et acquis à Donald Trump, a fait la tournée des émissions politiques télévisées dominicales pour marteler son message.     

« Je ne pourrai pas soutenir 3 500 milliards », a-t-il répété. 

« On n'a pas besoin de se précipiter et de le boucler en une semaine », a-t-il dit sur NBC, répondant au chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer qui a assuré vouloir avancer « sans ralentir » pour adopter le texte. 

« Prendre le temps »  

Joe Manchin a notamment cité une inflation « encore très forte et galopante » qui a fait augmenter « le prix de l'essence et des courses » des habitants de son Etat, une pandémie pas encore jugulée, le montant de la dette américaine, l'incertitude sur de futures crises internationales, sans oublier les fonds d'un précédent plan d'aide d'urgence économique de l'administration Biden qui n'ont pas encore été dépensés. 

« Nous avons approuvé 5.400 milliards de dollars depuis un an et demi, et beaucoup de cet argent reste encore à dépenser, personne ne sera abandonné cette année et pendant une grande partie de l'année prochaine », a-t-il ajouté sur ABC. 

« Je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas prendre le temps, délibérer et travailler », s'est défendu le sénateur, assurant qu'il ne sera pas « le seul » à voter contre le texte s'il n'est pas amendé. 

Son opposition a provoqué la colère des élus démocrates les plus à gauche comme Alexandria Ocasio-Cortez, qui l'a accusé d'être proche des grands groupes pétroliers et des partisans des énergies fossiles. 

Pour faire plier Joe Manchin, plusieurs élus démocrates ont menacé de bloquer un autre grand projet censé marquer le mandat de M. Biden, qui prévoit des investissements massifs pour moderniser les infrastructures, actuellement en discussion à la Chambre des représentants. 

Le texte a déjà été adopté au Sénat grâce aux voix de 19 élus républicains après d'intenses tractations menées par Kyrsten Sinema. 

« S'ils jouent un jeu politique avec les besoins de l'Amérique, je peux vous dire que l'Amérique va reculer », a répondu Joe Manchin sur CNN. 

Le sénateur indépendant progressiste Bernie Sanders a au contraire assuré dimanche qu'il soutenait cette stratégie de blocage, fustigeant en retour la pression « pas du tout acceptable » mise par Joe Manchin. 

Les deux projets de loi sont intrinsèquement liés depuis le début des discussions au Congrès et « ce serait terrible pour les Américains si les deux textes échouaient », a-t-il insisté sur CNN. 


Sénégal : 11 blessés dans l'incident d'un Boeing, fermeture de l'aéroport de Dakar

Une vue générale de la tour de contrôle de l'aéroport international Blaise Diagne de Diass le 9 mai 2024. (Photo, AFP)
Une vue générale de la tour de contrôle de l'aéroport international Blaise Diagne de Diass le 9 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • L'avion de type B737/300, affrété auprès d'une compagnie privée, Transair, en partance pour Bamako, a fait une sortie de piste lors de sa phase de décollage
  • Cet incident survient alors que la compagnie Air Sénégal est, depuis plusieurs mois, visée par des critiques sur la qualité de son service

DAKAR: Onze personnes ont été blessées jeudi, dont quatre grièvement, au décollage d'un Boeing affrété par la compagnie Air Sénégal, qui est sorti de la piste, entraînant une fermeture de l'aéroport international de Diass, près de Dakar, a annoncé son gestionnaire.

L'avion de type B737/300, affrété auprès d'une compagnie privée, Transair, en partance pour Bamako, "a fait une sortie de piste lors de sa phase de décollage ce jeudi 9 mai 2024 vers 01H00 du matin", a indiqué dans un communiqué le service de communication du groupe gestionnaire de l'aéroport.

L'incident a fait "onze blessés, dont quatre graves" parmi les 78 passagers, indique le gestionnaire qui précise que l'aéroport est "pour le moment fermé en attendant que les dispositions prévues soient prises".

Six autres passagers ont été admis en observation dans les services médicaux de l'aéroport, selon la même source.

"La réouverture de l’aéroport est annoncée dans les prochaines heures", a ajouté le groupe gestionnaire LAS, formé d'un trio comprenant le groupe turc Limak, l'Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD, public) et Summa, une autre société turque.

L'appareil "s'est immobilisé" hors de la piste explique LAS dans le communiqué. "Le plan d’urgence a été déclenché par les autorités aéroportuaires dès que l’information leur a été communiquée. Ainsi, tous les services d’urgence de l’aéroport ont été mobilisés pour l’évacuation des passagers et leur prise en charge tel que prévu".

Une enquête ouverte

Le gestionnaire a en outre indiqué que "les circonstances exactes de l'incident restent à déterminer, mais une enquête est déjà en cours pour établir les causes de la sortie de piste".

"Des spécialistes de l'aviation, ainsi que des représentants de la compagnie aérienne concernée (Air Sénégal), sont sur place pour examiner de près les données de vol et interroger les membres d'équipage" a-t-il ajouté.

Cet incident survient alors que la compagnie Air Sénégal est, depuis plusieurs mois, visée par des critiques sur la qualité de son service. Des passagers s'offusquent régulièrement des retards accusés par les vols domestiques et internationaux de la compagnie contrôlée par l’État sénégalais et qui a débuté ses liaisons aériennes en mai 2018.

De son côté, Boeing traverse également une passe difficile après plusieurs incidents, dont deux cette semaine, et le lancement d'une enquête visant trois de ses modèles d'avions commerciaux par l'Agence américaine de régulation de l'aviation civile (FAA).

Mardi, un 787-900 d'Air France qui assurait un vol Paris-Seattle a été dérouté vers un aéroport canadien à la suite de "l'apparition d'une odeur de chaud ressentie en cabine".

Puis, mercredi, un Boeing 767 cargo de la compagnie Fedex a effectué un atterrissage sur le fuselage, à l'aéroport d’Istanbul, son train d'atterrissage avant ne s'étant pas ouvert. L'incident, spectaculaire, n'a cependant fait aucune victime.

Air Sénégal a été créée juste après la faillite en avril 2016 de Sénégal Airlines, qui avait elle-même remplacé, en 2009, Air Sénégal International, propriété des États sénégalais et marocain.

Le lancement de cette compagnie est l'un des trois volets d'un plan visant à faire de Dakar un "hub" aérien régional, avec l'aéroport international, inauguré en décembre 2017, et la réhabilitation des aéroports de province.

L'aéroport Blaise Diagne, situé à une cinquantaine de kilomètres de Dakar, qui porte le nom du premier député africain élu au Parlement français (1872-1934), remplace l'aéroport international Léopold-Sédar-Senghor (AILSS), en proche banlieue de la capitale, reconverti en aéroport militaire.

 

 


La mobilisation pour Gaza gagne les universités britanniques

Des étudiants tiennent des pancartes et scandent des slogans lors d'un rassemblement dans un camp pro-palestinien installé sur le campus de la School of Oriental and African Studies (SOAS) à Londres, le 8 mai 2024. (Photo par Benjamin Cremel AFP)
Des étudiants tiennent des pancartes et scandent des slogans lors d'un rassemblement dans un camp pro-palestinien installé sur le campus de la School of Oriental and African Studies (SOAS) à Londres, le 8 mai 2024. (Photo par Benjamin Cremel AFP)
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  • L'université de Warwick, dans le centre de l'Angleterre, a démarré en premier avec un «campement de solidarité pour Gaza» le 26 avril
  • A Cambridge, des tentes orange sont soigneusement alignées aux abords du King's College, fondé en 1441

LONDRES : La mobilisation étudiante pour Gaza gagne le Royaume-Uni: une poignée de tentes, accompagnées de drapeaux palestiniens et de slogans appelant à un cessez-le-feu sont apparues cette semaine sur la pelouse de la SOAS university de Londres (Ecole d'études orientales et africaines).

Des étudiants, dont nombre d'entre eux sont masqués, s'asseyent en cercle sur une toile bleue tandis que d'autres ont accumulé des provisions.

Selon Yara, une ancienne étudiante de 23 ans, plus d'une vingtaine d'étudiants prennent part au mouvement dans cet établissement.

D'autres campements ont vu le jour sur nombre d'universités britanniques, comme sur les campus américains.

Le but, dit-elle à l'AFP, est de «faire pression sur l'administration pour qu'elle adhère aux demandes des étudiants», soit dévoiler les liens avec des entreprises complices de ce qu'elle appelle «l'économie de colonisation illégale d'Israël et le commerce des armes».

- «Campement de solidarité» -

L'université de Warwick, dans le centre de l'Angleterre, a démarré en premier avec un «campement de solidarité pour Gaza» le 26 avril.

Les tentes ont ensuite essaimé aux abords des universités de Newcastle, Edimbourg, Manchester, Cambridge et Oxford.

A Edimbourg, un groupe d'étudiants a entamé une grève de la faim pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza.

A Cambridge, des tentes orange sont soigneusement alignées aux abords du King's College, fondé en 1441.

L'université a dit dans un communiqué respecter la liberté d'expression et le droit de manifester, ajoutant qu'elle ne tolèrerait pas «l'antisémitisme, l'islamophobie et toute autre forme de haine raciale ou religieuse».

Les manifestations aux Etats-Unis ayant parfois donné lieu à des violences, et des étudiants juifs exprimant des inquiétudes quant à leur sécurité, le Premier ministre Rishi Sunak souhaite éviter de telles scènes au Royaume-Uni.

Il a convoqué jeudi les dirigeants des universités pour évoquer la sécurité des étudiants juifs, et a dénoncé «l'augmentation inacceptable de l'antisémitisme» sur les campus.

Le Community Safety Trust, association qui assure notamment la sécurité de lieux de la communauté juive, a évoqué «un niveau d'antisémitisme sans précédent» depuis les attaques du Hamas le 7 octobre et la réponse d'Israël.

Plus de 1.170 personnes, principalement des civils, ont été tuées dans les attaques initiales, selon un bilan établi par l'AFP sur la base de chiffres officiels israéliens.

La riposte militaire israélienne a fait quelque 35.000 morts, principalement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Les étudiants de la SOAS ont reçu mercredi le soutien de l'ancien chef du parti travailliste, le très à gauche Jeremy Corbyn.

Il a souligné que l'université devrait «reconnaître que les étudiants ont des opinions fortes, légitimes, valides».

Suspendu du parti travailliste, Jeremy Corbyn a été accusé d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme au sein du Labour, lui qui avait dans le passé qualifié le Hamas et ses alliés du Hezbollah d'«amis».

- «Peu importe» -

Yara, sur le campement depuis son installation il y a trois jours, souligne que les étudiants prévoient de rester «aussi longtemps qu'il le faudra» pour que l'université accepte leurs demandes.

«La première nuit était vraiment pluvieuse, humide et boueuse», raconte-t-elle.

«Mais honnêtement, peu importe l'inconfort de camper dehors pour les étudiants, c'est juste une fraction des conditions que subissent les Palestiniens à Gaza», ajoute-t-elle.

Un étudiant en droit et développement international de 19 ans, qui jusqu'alors n'avait participé qu'à des manifestations, assure vouloir rejoindre le campement ce week-end.

«Je ne crois pas que je puisse attendre jusqu'à l'obtention de mon diplôme, parce que les gens meurent», explique l'étudiant, qui ne souhaite pas divulguer son nom. «J'ai dit que je serai là parce qu'ils ont besoin de monde. J'en suis».

 

 


Otan: Cameron appelle les membres de l'Otan à augmenter leurs dépenses militaires

Le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement, David Cameron, à sa sortie de la réunion hebdomadaire du cabinet, la première depuis les élections municipales et locales, à Downing Street à Londres, Grande-Bretagne, le 7 mai 2024. (Reuters)
Le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement, David Cameron, à sa sortie de la réunion hebdomadaire du cabinet, la première depuis les élections municipales et locales, à Downing Street à Londres, Grande-Bretagne, le 7 mai 2024. (Reuters)
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  • Le Premier ministre Rishi Sunak a annoncé le mois dernier l'augmentation des dépenses militaires de 2,3 à 2,5% d'ici à 2030
  • « Le prochain sommet de l'Otan, prévu à Washington en juillet, «doit voir tous les alliés en voie de remplir leur promesse faite en 2014 (...) de dépenser 2%» de leur PIB pour la défense » a souligné Cameron dans son discours

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron doit plaider pour que les pays de l'Otan consacrent 2,5% de leur PIB à la défense face aux différents défis dans le monde, selon des extraits d'un discours attendu jeudi.

Lors de son allocution décrite par ses services comme «majeure», le chef de la diplomatie britannique nommé en novembre dernier exhorte ainsi les alliés de Londres à suivre le chemin du Royaume-Uni.

Le Premier ministre Rishi Sunak a annoncé le mois dernier l'augmentation des dépenses militaires de 2,3 à 2,5% d'ici à 2030.

«Nous sommes dans une bataille de volonté. Grande-Bretagne et nos alliés et partenaire à travers le monde, nous devons donner tort à nos adversaires», souligne David Cameron dans des extraits de son discours.

Le prochain sommet de l'Otan, prévu à Washington en juillet, «doit voir tous les alliés en voie de remplir leur promesse faite en 2014 (...) de dépenser 2%» de leur PIB pour la défense.

«Et nous devons ensuite établir 2,5% comme le nouveau point de référence pour tous les nouveaux alliés de l'Otan», ajoute-t-il, insistant sur l'importance de la coopération et l'innovation.

«Si l'invasion illégale de Poutine» en Ukraine «nous apprend quelque chose, c'est que faire trop peu trop tard ne fait qu'inciter un agresseur», fait-il valoir.