Biden et Xi Jinping veulent éviter que la «concurrence ne dégénère en conflit»

Il s'agit du premier entretien téléphonique entre les deux dirigeants depuis février. M. Biden venait alors de succéder depuis peu à Donald Trump, et avait passé deux heures au téléphone avec le président chinois. (Photo, AFP)
Il s'agit du premier entretien téléphonique entre les deux dirigeants depuis février. M. Biden venait alors de succéder depuis peu à Donald Trump, et avait passé deux heures au téléphone avec le président chinois. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 10 septembre 2021

Biden et Xi Jinping veulent éviter que la «concurrence ne dégénère en conflit»

  • Selon la Maison Blanche, l'impasse diplomatique est intenable et potentiellement dangereuse
  • Pour Pékin, la politique des USA contre la Chine a causé de «sérieuses difficultés»

WASHINGTON : Le président américain Joe Biden s'est entretenu jeudi avec son homologue chinois Xi Jinping pour la première fois en sept mois, pour tenter de faire en sorte que la "concurrence" entre leurs deux pays ne se transforme pas en "conflit", a indiqué la Maison Blanche.

Pendant l'entretien, M. Biden a fait passer le message selon lequel les Etats-Unis veulent s'assurer "que la dynamique reste concurrentielle et que nous n'ayons pas de situation à l'avenir où nous allons vers un conflit imprévu", a dit un haut responsable de l'administration américaine à des journalistes.

"Nos deux pays et le monde entier souffriraient en cas de confrontation sino-américaine", a abondé Xi Jinping auprès locataire de la Maison Blanche, selon la télévision publique chinoise CCTV.

"L'avenir et le destin du monde dépendent de la capacité de la Chine et des États-Unis à bien gérer leurs relations. C'est la question du siècle, à laquelle nos deux pays devront répondre", a ajouté M. Xi, soulignant que l'hostilité de Washington envers Pékin avait causé "de sérieuses difficultés" pour les relations bilatérales.

Il s'agit du premier entretien téléphonique entre les deux dirigeants depuis février. M. Biden venait alors de succéder depuis peu à Donald Trump, et avait passé deux heures au téléphone avec le président chinois.

Les relations entre Washington et Pékin sont passées par un moment difficile sous M. Trump, qui avait lancé une guerre commerciale entre les deux premières puissances mondiales.

Tout en défendant le multilatéralisme et en appelant à la fin de la politique de "l'Amérique d'abord" de l'ex-président républicain, l'administration Biden a maintenu les droits de douane et garde une ligne dure sur d'autres points de contentieux de la relation avec Pékin.

Mais selon la Maison Blanche, l'impasse diplomatique est intenable et potentiellement dangereuse.

"Nous sommes pour une concurrence acharnée mais nous ne voulons pas que cette concurrence dégénère en conflit", a dit le haut responsable sous couvert d'anonymat.

Le but de la conversation téléphonique de jeudi était de mettre en place des garde-fous afin que la relation soit "gérée de manière responsable", pour "que l'on atteigne vraiment une situation stable entre les Etats-Unis et la Chine", a-t-il ajouté.

L'entretien visait à aborder des questions "larges et stratégiques", sans que des décisions concrètes soient attendues ou qu'un sommet entre les dirigeants soit fixé, selon le responsable.

Selon un compte-rendu de la Maison Blanche, les deux dirigeants ont "discuté des domaines dans lesquels nos intérêts convergent, et des domaines dans lesquels nos intérêts, nos valeurs et nos perspectives divergent".

Des tentatives de parler à la Chine à un niveau moins élevé ne se sont pas très bien passées, notamment lors d'un échange tendu en mars entre le secrétaire d'Etat Antony Blinken et de hauts responsables chinois qu'il avait retrouvés à Anchorage, en Alaska.

"Nous n'avons pas été très contents du comportement de nos interlocuteurs", a dit le haut responsable aux journalistes.

Face à cette impasse, "le président Biden a compris l'importance de parler au président Xi directement", a-t-il souligné.

La liste des désaccords entre Washington et Pékin est longue et ne cesse de s'allonger.

En plus du commerce, figurent aussi notamment la question de Taïwan et les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale.

Le coup de fil de jeudi visait à "garder les canaux de communication ouverts", selon le responsable.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.